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Le premier restaurant réunionnais au Japon

Publié le 21 décembre 2020

La cuisine créole est-elle adaptée au goût japonais ? Deux Réunionnais Teddy et Thierry décrivent les étapes de la création de leur café restaurant « Les bons amis » à Sapporo sur l’île d’Hokkaido. Un long processus où la maîtrise de la langue et des coutumes japonaises ont été des prérequis pour ces deux dalons installés de longue date au pays du soleil levant.


Les créateurs de l’entreprise

- Teddy, 43 ans, originaire de Saint-André. J’ai un parcours professionnel assez varié. Après une formation en chimie organique à l’université de la Réunion, j’ai été aide-soignant au GHER de Saint-Benoît, puis conseiller Pôle Emploi, coach IEJ à la mairie de Saint-André et enfin restaurateur au Japon.

- Thierry, 40 ans, originaire de la Chaloupe Saint-Leu. Arrivé il y a 15 ans au Japon, marié à une Japonaise, il a une grande expérience de guide touristique, dans l’hôtellerie et a travaillé dans divers domaines au Japon.


La naissance du projet

Notre idée première était de faire découvrir aux Japonais les produits de l’île de la Réunion, sa cuisine, sa culture, sa musique etc. Pour se tester, nous avons d’abord mis en place quelques petits événements créoles dans des cafés de quartier qui se sont révélés être un succès à chaque fois. Le plus marquant ayant été une soirée de découverte de la cuisine et de la musique réunionnaise juste avant Noël 2019. De fil en aiguille, l’idée d’un café restaurant créole a germé et c’est comme ça que le projet s’est mis en place…


C’est là qu’on a dû faire face à notre premier challenge, que tous les étrangers qui entreprennent au Japon connaissent : louer un local sans l’aide d’un partenaire ou d’un investisseur japonais... un vrai parcours du combattant. Mais cette expérience nous permet aujourd’hui d’aider ceux qui voudraient dans le futur s’installer au Japon sans la connaissance de la langue et sans investisseurs japonais.

Et ensuite ?

Vient ensuite le deuxième challenge : trouver des prestataires locaux pour les ingrédients (la viande, le poisson, les légumes...). Le système au Japon n’étant absolument pas le même qu’en France, il nous a fallu établir une relation de confiance entre eux et nous (car étranger). La connaissance de la langue japonaise nous a beaucoup aidé car le commerce au Japon obéit à tout un ensemble de codes culturels importants à respecter pour pouvoir obtenir un partenariat. Là aussi, cela a été une formidable expérience qui nous permet de proposer aujourd’hui notre aide grâce à notre expérience sur le terrain.


Les prestataires trouvés, il nous restait maintenant à tester les produits du terroir d’Hokkaido pour pouvoir proposer une cuisine créole pays la plus fidèle possible et c’est là que nous avons dû faire face à notre troisième challenge : “s’adapter au goût des Japonais “ ! Comme vous le devinez, cela n’a pas été de tout repos, mais aujourd’hui on est très contents du goût qu’on a réussi à obtenir. Les retours des clients sont très positifs et nos produits se vendent très bien.

Le concept

Nous avons choisi le modèle café - bistrot car cela nous permettait d’accéder à une organisation pouvant offrir le maximum au client sans être limité par la législation : vente d’alcool, horaires d’ouverture… (Si le menu ne comportait que des snacks et beaucoup de boissons, nous serions dans la catégorie de bar à alcool, ce qui limiterait nos horaires à la nuit.) Nous mettons en avant les principaux plats réunionnais que nous pouvons cuisiner avec le terroir local , comme le rougail saucisse et le carri poulet, mais nous servons aussi des plats « fusion » pour offrir à la clientèle des plats locaux populaires mais réinterprétés façon créole.

Reportage à la TV japonaise

Un des goûts favoris des clients est celui du piment cabri qui les surprend le plus, car ils n’ont pas ici de piments confits ou piments la pâte. Ils consomment le piment en poudre ou en sauce aigre douce façon chinoise ou thaïlandaise.

Comment ils se fournissent ?

Nous faisons venir certains produits directement de la Réunion : café, épices (massalé ente autre), différents piments confits, piments la pâte, achard mangue... Nous les utilisons pour des occasions spéciales car ils coûtent cher du fait du transport. Pour la cuisine, on a dû s’adapter avec les produits locaux d’Hokkaido. La qualité est très bonne mais le goût est assez différent du terroir réunionnais. Nous avons aussi, pour avoir le goût le plus authentique possible, fait venir des marmites, pilons et autres ustensiles de la Réunion.

La Réunion sur la carte - reportage TV japonaise

Étant pour le moment une petite structure, nous ne pouvons pas nous fournir de produits de la Réunion de façon massive et continue. Mais dans le futur, si des partenaires sont intéressés, on pourrait développer cette activité. Le Japon est un pays qui fait venir énormément de produits alimentaires de tous les pays du monde. On a même trouvé dans certaines boutiques à alcool du rhum de la Guadeloupe ! En particulier le café, le miel et les épices sont parmi les produits les plus consommés localement. Donc si vous avez des propositions n’hésitez pas à nous contacter ! Ça serait vraiment sympa d’avoir du soutien venant du pays. Et pourquoi pas être également une vitrine des produits de la Réunion au Japon et à Hokkaido ?


L’avenir et les projets

Malgré le coronavirus on tient bon et les choses avancent petit à petit. On a plusieurs projets en tête mais celui qui nous tient le plus à coeur est de mettre en avant la Réunion, sa cuisine, sa culture dans tout le Japon ! J’aimerais faire passer un message aux jeunes de la Réunion et à ceux qui aimeraient nous aider notre projet : n’hésitez pas nous contacter !

L’adresse

Les bons amis
3-chōme-2 Kita 37 Jōnishi, Kita Ward, Sapporo, Hokkaido 001-0037, Japon
www.facebook.com/Les-bons-amis-109733590808650 / [email protected]



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Yuka, employée japonaise du restaurant






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