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Lola, réunionnaise de deuxième génération...

Publié le 15 juin 2021

Quel lien a-t-on à la Réunion quand on est né à Paris de parents créoles ? Âgée de 10 ans, Lola a accepté de partager son ressenti et de répondre aux questions de l’interview Réunionnais du monde.


Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Lola Le Darz, j’ai 10 ans. Ma famille est originaire du Port et de Bretagne du côté paternel, de Saint Paul et de la Plaine des Palmistes du côté maternel. Mes parents ont quitté La Réunion juste après le baccalauréat pour poursuivre leurs études. Ma mère Emilie s’est installée à Paris où elle a fait des études en Génie de l’environnement. Elle travaille aujourd’hui pour une entreprise Américaine. Mon père Cédric a fait une école de police à Périgueux.

Et vous ?

Moi, je suis née à Paris… J’ai vécu d’abord dans le 19ème puis à St Ouen-Sur-Seine, en Seine St Denis dans le 93 (pas 974, dommage), ceci jusqu’à la mutation de mon père en Haute Savoie (74) en juillet 2020 ; il est Officier de Police judiciaire à Annecy. Je suis scolarisée en classe de CM2 à Arthur Thurin dans la ville de Thônes. Dans cette classe pas le temps de s’ennuyer : beaucoup de sport (ski de fond, VTT, randonnées, escrime) et des rencontres avec des sportifs de haut niveau. A peine arrivée, j’ai gagné ma troisième étoile de skating alors que je n’en avais jamais fait !


Quels liens la famille a-t-elle gardé avec la Réunion ?

Mes parents y sont retournés régulièrement et se sont mariés là-bas, un 31 décembre. C’était une belle fête j’aurais bien voulu y être ! Même si mon frère et moi sommes nés à Paris, mes deux mamies qui habitent à La Réunion se sont déplacées pour notre naissance. Dans notre maison, il y a mon doudou ti’tangue, un bertèl, de la vannerie, un pilon. Dans chaque pièce nous avons des souvenirs de notre Ile de La Réunion. Il y a aussi des jeux : puzzle, monopoly de La Réunion, les 7 familles et surtout la carte de La Réunion. Sans oublier les saucisses, boucané, le piment, le bon miel-letchis… toujours rapportés par la famille lorsqu’elle vient en visite.

Est-ce que vous vous sentez réunionnaise ?

Je me sens enfant du monde en étant créole dans l’âme. J’aime beaucoup la langue créole et surtout les carrys et les fêtes de famille. Je ne parle pas couramment créole même si je le comprends… j’utilise quelques expressions par exemple « oté marmaille », « ou file un mauvais coton ». Le fait d’être Réunionnaise est un atout pour moi mais j’ai aussi la chance d’avoir des parents ouverts sur le monde : grâce à eux je découvre des pays différents par de nombreux voyages.

Comment vous sentez-vous en Haute Savoie ?

C’est une belle région de montagnes où les gens sont tranquilles par rapport à Paris. Dans la ville où je vis près d’Annecy, on trouve de tout : restaurants, boutiques de sport et des magasins pour le shopping. Les activités sportives sont nombreuses : VTT, randonnées, ski, tennis, équitation, piscine… J’ai fait mon premier saut en parapente au-dessus du lac d’Annecy, un des plus beaux points de vue pour admirer la région !

« La Réunion n’est pas vraiment connue ici, j’aimerais la faire connaître »


Quels sont vos projets ?

Il y a tellement de choses que j’aimerais faire... Pour l’instant je m’engage au niveau de l’école ; j’ai été déléguée de classe lors de ma scolarité à Paris, mon petit frère Raphaël, âgé de 9 ans, également. A présent, je suis élue au Conseil Municipal des Jeunes de ma commune à Thônes ; nous menons plein d’actions : installation de boites à livres, correspondance avec les militaires du Mali pour leur donner des nouvelles de la France, organisation de la fête du vélo…) Ma première intervention concrète fût sur la place de la Mairie, lors de la commémoration de la journée du 8 mai 1945… J’ai été choisie pour lire le discours en l’honneur des anciens combattants morts pour la France, un moment plein d’émotions !

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

La mer, les plages, le soleil, la famille… Mes parents me parlent très souvent du cirque de Mafate que j’aimerais découvrir. J’aimerais y aller plus souvent. C’est un peu loin, il faut prendre l’avion et il faut beaucoup d’argent ! Heureusement, nous avons beaucoup de famille et d’amis réunionnais installés dans tous les coins de France.

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