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Ludivine Payet, comptable : retour à la Réunion gagnant

Publié le 23 janvier 2023

Quitter l’île sur un coup de tête et rentrer cinq ans plus tard sans inquiétude de retrouver du travail à la Réunion, peu de secteurs professionnels le permettent. Responsable Comptable chez Evencia à Saint-Pierre à 33 ans, Ludivine Payet nous partage son expérience pour la rubrique "Spécial retour".


Pouvez-vous vous présenter ?

Ludivine Payet, 33 ans, originaire du Tampon, mariée depuis 10 ans. Mon cursus : un BAC S au lycée Roland Garros, un DUT Gestion des Entreprises et de l’Administration à l’IUT de Saint-Pierre, et une Licence Science Technique Comptable et Financière à l’IAE de Saint-Denis. J’ai validé le premier semestre de Master Comptabilité Contrôle et Audit à l’IAE, mais j’ai arrêté en cours d’année pour fonder une famille. Je travaille dans le cabinet comptable Evencia à Saint-Pierre depuis août 2020.

Racontez-nous votre parcours de mobilité.

En 2014, mon mari et moi avons décidé un peu sur un coup de tête de tout quitter à la Réunion, pour aller découvrir la métropole. Nous avons chacun obtenu une rupture conventionnelle de nos contrats de travail. Après des entretiens en visioconférence, mon mari a reçu une promesse d’embauche ; il est parti en premier en janvier 2015 pour travailler dans la région Ile-de-France. Je l’ai rejoint avec nos deux filles en avril par le biais du Cnarm. Pendant deux mois, nous avons loué une chambre de 9m2 dans l’Essonne. J’ai commencé à travailler dans un cabinet comptable sur Longjumeau en juin. Nous avons pu louer un F2 à Corbeil-Essonnes, puis un F3 et enfin acheter notre propre appartement F4 à Longjumeau en 2018. Nous avons eu notre troisième fille, née en avril 2016 dans l’Essonne. J’ai travaillé dans le même cabinet comptable de juin 2015 à juillet 2020, date de notre retour à La Réunion.



Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à rentrer sur l’île ?

En partant, on s’était dit qu’au bout de trois ans, on se poserait la question de rester ou de rentrer à La Réunion. Mais la routine s’installe vite et c’est très compliqué d’à nouveau tout recommencer. En vérité, c’est l’année du Covid qui nous a fait réfléchir. Etre proche de sa famille dans les temps difficiles, ça n’a pas de prix. Après le confinement, nous avons donc décidé de tout vendre et de rentrer à la maison. Je suis revenue avec les enfants en juillet 2020 et mon mari a géré la vente de l’appartement pour revenir en novembre.

Comment avez-vous préparé votre retour ?

J’ai décidé d’assurer mon travail avant de revenir. J’ai postulé à distance, et reçu une promesse d’embauche en cabinet comptable, chez Evencia, avant mon arrivée à la Réunion. Du coup, j’ai commencé à travailler fin août 2020. Pour l’hébergement, la famille nous a accueilli pendant plus d’un an jusqu’à ce qu’on achète notre maison au Tampon en novembre 2021.


Décrivez nous votre état d’esprit à l’atterrissage à Gillot.

J’étais heureuse de revoir la famille, la mer, le soleil… Je n’avais pas l’inquiétude de devoir tout recommencer à zéro, car nous étions préparés, et avions déjà réussi à le faire en métropole. A La Réunion, ça allait être plus facile car la famille était là en cas de besoin.

Dans quel état avez-vous trouvé le marché du travail en rentrant ?

Je ne sais pas pour le marché du travail en général mais dans le secteur de la comptabilité, je sais qu’il y avait beaucoup de recrutements et d’offres disponibles à la Réunion, car j’ai passé plusieurs entretiens d’embauche et c’est moi qui ait choisi mon employeur. En tant que Réunionnaise de retour sur mon île, j’ai réellement ressenti un "avantage concurrentiel". Partir montre aux recruteurs qu’on sait être entièrement autonome et débrouillard dans notre vie professionnelle et notre vie personnelle.


Qu’avez-vous trouvé de changé à votre retour à la Réunion ?

Les prix étaient déjà élevés en 2015, mais ils ont encore augmenté, que ce soit le logement, la nourriture, les loisirs… Par rapport à la région parisienne, j’ai pu constater le manque d’infrastructures sur l’île. En métropole, nous pouvions mettre nos enfants au centre le mercredi et pendant les vacances. La garderie à l’école commençait à 7h le matin et finissait à 19h le soir. On pouvait travailler sans se poser la question de la récupération des enfants après l’école (à La Réunion, il faut absolument une personne qui peut gérer les enfants !). Les transports en commun étaient toutes les 5 minutes en heure de pointe, et toutes les 20 minutes ensuite jusqu’à 23h. La voiture n’était donc pas une obligation. A La Réunion, on ne peut pas se passer de la voiture pour circuler correctement...

Quel bilan tirez-vous de votre retour ?

Je suis satisfaite que mes enfants puissent créer des liens avec la famille. Je n’ai pas de déception. Au final, l’expérience de mobilité a été très positive pour moi ; j’ai pu découvrir l’extérieur de La Réunion et plein de choses : des châteaux, des parcs d’attractions, des zoos, des musées… On a visité des pays voisins comme le Luxembourg, la Belgique, l’Espagne. On a passé Noël dans le froid et la neige ! Toutes ces découvertes étaient magnifiques, mais on prend aussi conscience qu’on est quand même bien à La Réunion ! Aujourd’hui on n’a plus de « grands projets ». On souhaite juste profiter de la vie avec la famille et les amis.


Quels conseils donneriez-vous aux Réunionnais qui comme vous souhaiteraient rentrer sur l’île ?

Je pense qu’il ne faut pas trop réfléchir aux inconvénients de devoir tout recommencer à zéro. Il faut plutôt suivre ses intuitions et faire en sorte de ne pas avoir de regret. Certes ce ne sera pas facile, mais si c’est ce qu’on désire réellement, on peut tout mettre en œuvre pour réussir son retour sur l’île.



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