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Maëva Grondin, sa carrière chez IBM au Mexique

Publié le 2 mars 2020

A Guadalajara dans la silicon valley mexicaine, cette ex EGC Réunion poursuit sa carrière de « Digital Strategist ». Elle revient sur son itinitéraire, de l’Etang-Salé à Mexico, en passant par Rennes et Shenzhen.


Pouvez-vous vous présenter ?

Maëva Grondin, 30 ans. Je viens de l’ Etang-Salé. Après avoir étudié pendant trois ans à l’EGC, j’ai continué mes études à l’ESC Rennes en spécialisation Marketing. L’ESC Rennes est une école très branchée sur l’international. Il était nécessaire de réaliser six mois de stage à l’étranger, et de six mois à un an d’études dans une école partenaire dans un autre pays. Après ma première année de Master, j’ai donc effectué un stage de six mois en Chine, dans la ville de Shenzhen, dans une entreprise de tablettes pour enfants. Puis j’ai choisi ensuite de poursuivre mon parcours étudiant au Mexique, dans la ville de Mexico pendant un an ! Le Mexique était mon premier choix, c’était pour moi un rêve de connaitre l’Amérique Latine.

Racontez-nous votre arrivée.

Quand tu viens en échange, l’école d’accueil se charge de venir te chercher à l’aéroport. En arrivant à Paris, j’ai découvert une montagne de mails de la part de l’école, tous très préoccupés de ne pas m’avoir trouvé à l’aéroport ! Le voyage depuis la Réunion dure plus de 30 heures avec les escales et je m’étais trompé de date. Ils ont dû revenir pour moi le lendemain à 6 du matin...
 

Et ensuite ?

Ce que je pensais être une année d’échange universitaire s’est transformé au final en une destination définitive. Je ne suis finalement pas retournée en France une fois mon cursus terminé ! Le Mexique a été vraiment pour moi un coup de cœur. J’y ai trouvé beaucoup de valeurs similaires à celles de la Réunion, avec en plus la possibilité d’être dans une grande ville et de pouvoir vivre de nouvelles expériences !

Qu’est-ce qui vous plaît au Mexique ?

Souvent les médias parlent des sujets négatifs du Mexique et très peu parlent de la gentillesse de ses habitants. Les Mexicains sont très accueillants et toujours heureux de partager leur pays, leur culture, leur histoire. Les Mexicains sont très créatifs et trouvent toujours le positif dans les moments difficiles ! C’est un pays très riche culturellement et l’on retrouve de magnifiques paysages bien différents en fonction des régions : plages, montagnes, déserts, cascades...


Quels sont vos projets ?

Après plus de cinq ans dans la ville de Mexico, j’ai déménagé il y a deux ans à Guadalajara, la deuxième plus grande ville du Mexique, où il fait bon vivre ! C’est la "silicon valley" mexicaine où se trouvent plusieurs grandes entreprises de technologie. Après des années en agences de publicité digitale et e-commerce, j’ai intégré IBM il y a un peu moins d’un an en tant "Digital Strategist". Il existe de nombreuses perspectives d’évolution au sein de l’entreprise. Avec mon compagnon, nous aimons beaucoup le style de vie à Guadalajara. Aussi, les projets futurs devraient suivre dans cette belle région du Mexique.

 
Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

Bien sûr être plus proche de la famille, bénéficier de cinq semaines de congés payés c’est tentant. Au Mexique, légalement c’est six jours de vacances par an ! Mais travaillant dans une entreprise internationale, j’ai 18 jours de vacances.


Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

La famille, la famille, la famille ! Je pense que c’est le plus difficile à vivre à distance, même si grâce aux nouvelles technologies on reste assez connectés. Mais aussi les amis, les fruits, la nourriture, la mer. Ici, bien qu’on soit dans une région avec beaucoup soleil et des températures très agréables, la mer se trouve a plus de 3-4h de route. A chaque voyage, on revient bien entendu avec le punch fait maison, quelques dodos, de la vanille, des pots de piment, des épices... Depuis quelques années, deux marmites créoles ont fait leur apparition dans la cuisine, et bien sûr de la déco et des tee-shirts pour se sentir (presque) comme à la Réunion !
 
Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Nous avons tenté il y a quelques années de créer un groupe sur Facebook de Réunionnais au Mexique mais ça n’a pas eu trop de succès ! Mais en un peu plus de sept ans, j’ai quand même eu l’occasion de croiser plusieurs Réunionnais dans le milieu personnel et professionnel. Ca fait toujours très plaisir !


Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

En général les gens ne connaissent pas la Réunion, mais je suis devenue une vraie ambassadrice et j’essaye de faire connaitre mon île à mes amis et collègues ici. Ils sont tous en général fascinés, surpris et curieux d’en savoir plus.

Que vous a apporté l’expérience de la mobilité ?

L’expérience de la mobilité m’a beaucoup aidé à prendre confiance en moi, à mieux me connaître. Elle m’a donné de nouvelles perspectives sur la vie en général. Connaitre de nouvelles cultures et faire des rencontres de personnes de milieux différents est toujours très enrichissant !


Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

L’avantage de venir de la Réunion, c’est la richesse culturelle des Réunionnais. Depuis tout petit, nous sommes habitués à vivre avec des gens de différentes communautés, religions, couleurs et cela apporte beaucoup d’ouverture d’esprit. Cela m’a aidé à m’adapter plus rapidement au Mexique. Le seul inconvénient que je vois de venir de la Réunion est la très longue distance à parcourir pour rentrer au pays pendant les vacances ! Mais dans mon parcours personnel ou professionnel ça n’a jamais été une barrière.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

La situation socio économique n’est pas facile à la Réunion : taux de chômage élevé, coût de la vie… Mais j’ai appris à comparer pas seulement avec la France, mais surtout avec mon pays d’accueil, le Mexique. Et cela m’a fait relativiser la situation de la Réunion. Ici au Mexique, six personnes sur dix vivent en dessous du seuil de pauvreté, les système de santé et éducatif publics (les piliers indispensables dans une société) sont de nettement moins bonne qualité qu’à la Réunion… Cela permet de se rendre compte de la chance que j’ai eu de grandir sur mon île.


Voir le profil de Maëva Grondin / 42 membres et articles au Mexique / Diplômés de l’EGC Réunion





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