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Magali Garnier : Beach tennis à Rio

Publié le 8 juin 2016

Membre de l’équipe de France de Beach tennis, la Saint-Pierroise s’est installée au Brésil où elle s’entraîne tous les jours. Athlète professionnelle, elle a créé le magazine Beachmag et travaille dans la vidéo et le montage à Rio. L’ITF et la FFT lui font confiance pour communiquer sur le Beach Tennis.


Pouvez-vous vous présenter ?

Magali Garnier, 30 ans. Née à Saint-Pierre, j’ai vécu au Tampon mes premières années. Mais je considère Bois d’Olives comme mon repère. Ma mère y habite toujours actuellement. Vive la Ravine ! Je suis diplômée d’un BTS Audiovisuel et d’une Licence de cinéma, freelance et joueuse pro de beach tennis (#20 Monde). L’ITF et la FFT me font confiance pour communiquer sur le beach tennis, notamment dans le magazine Beachmag que j’ai créé.

Quel a été votre parcours de "mobilité" ?

J’ai quitté la Réunion à 17 ans, après le bac : direction Cannes pour suivre mon BTS Audiovisuel. Malgré une certaine indépendance depuis mon plus jeune âge, j’ai réalisé alors ce qu’était l’autonomie. Issue d’une famille de quatre enfants, j’ai senti un grand vide : appartement vide et désillusion. « Pétard, c’est dur la distance, de se sentir autant isolée ». Mais heureusement cela n’a pas duré…

Qu’avez-vous fait ?

Le BTS en poche et major de promo, je rentre à la Réunion me former cette fois en plongée sous-marine (mon frère m’avait fait découvrir l’activité au Cap la Houssaye quand j’étais encore au lycée). L’idée, c’est d’associer la vidéo à la mer. En même temps que je me forme dans l’océan Indien, je passe une licence de cinéma à distance via la Sorbonne. Puis vient le moment de quitter à nouveau le 974 : direction Paris pour valider la licence. Signe du destin, je me retrouve à travailler pour Parabole Réunion... à Paris, pour gérer les signaux satellites vidéos vers l’Océan Indien dans une régie de diffusion. Je ne garde que du positif de cette période. Paris c’est magnifique, l’ accès à la culture et à l’histoire françaises est incroyable pour le coup. Les gens tristes dans le métro c’est pas un mythe par contre !

Reportage sur TV Brasil


Et ensuite ?

Nouveau signe du destin, j’apprends qu’un poste se libère à Antenne Réunion. Je reprends les valises pour l’océan Indien avec la soif de soleil, soif d’océan, soif de sports… Je mène parallèlement ma propre activité en tant que vidéaste sous-marin et je découvre le beach tennis au SBTC, à Saint-Pierre, avec mon ami de plongée Féfé. Epanouie et entourée des miens, je profite à 100% de mon quotidien. Puis le décès de mon papa en 2011 est une vraie claque. « Remise » émotionnellement en 2013, encore jeune (27 ans), sans impératifs ni responsabilités je m’accorde un an pour voyager et connaître le circuit de beach tennis, ma nouvelle passion. Soif de voyages, de rencontres, de grandeur, d’inconnu je découvre alors les Antilles, la Floride et Rio. Finalement c’est devenu ma base où je m’entraîne dans une école spécialisée quasi quotidiennement. Vous pouvez me suivre via ma fan page Magali Garnier.

Quels sont vos projets ?

Je m’accorde encore un peu de temps pour atteindre mes objectifs sportifs. Je me sens en pleine forme, j’adore les défis et le sport permet de « se regarder en face". Quand on veut la performance on est face à soi-même, et c’est important de se connaître. J’ai donc réalisé ce qu’était prétendre être athlète un an après avoir débuté le périple mondial initié en 2013. Sportivement, je rejoins l’Europe cet été pour les prochains tournois : d’abord en Russie (ITF $50k Kazan) puis j’ai été convoquée par la FFT pour intégrer l’équipe de France au championnat du monde par équipes à Moscou aux côtés de Marie-Eve et Mathilde Hoarau (également de la Réunion), Pierre-Gilles Placide, Mathieu Porry et Régis Courtois. Puis direction Torre del Lago et Cervia en Italie.


J’ai laissé la vidéo sous-marine un peu de côté (j’y reviendrai !) et je travaille toujours dans la vidéo et le montage à Rio, sur des projets divers et variés. L’ITF et la FFT me font également confiance pour communiquer sur le beach tennis. Un projet plus personnel est la création de Beachmag qui vise à informer et promouvoir le beach tennis sous tous ses aspects à travers le monde entier.

Parlez-nous de votre vie au Brésil.

Le Brésil c’est grandiose : les paysages, la générosité, le partage, la pluralité, l’humilité... J’ai encore tellement de choses à découvrir par ici, et c’est tant mieux. Il y a des gros problèmes liés à la pauvreté comme la violence, des soucis liés à l’éducation, à la politique. Comme partout tout peut arriver, mais quelques règles de sécurité sont de mises, c’est vrai. Car quand tu débarques à Rio, tu réalises - vraiment - le clivage des classes sociales. Un professeur ici gagne peut-être 300 €. C’est difficile de s’en sortir pour beaucoup de gens et il n’y a pas d’aides comme chez nous. Tu vois donc des travailleurs voire des familles qui se tuent à la tache depuis le lever jusqu’au coucher du soleil pour gagner le moindre Real. Pour ça ils sont plein d’imagination.

En tant que Réunionnais(e) qu’est ce qui vous paraît le plus proche / le plus éloigné par rapport à notre île ?

Il y a beaucoup de points communs entre le Brésil et la Réunion :
- la montagne (pas aussi haute que le Piton des neiges certes) mais on profite de bonnes rando, avec vue sur la mer ;
- la cuisine locale : riz, grains, rougail… Il ne manque plus que le carri poulet feu de bois qu’ils remplacent par un filet de poulet bien moins gouteux, ou une excellente picanha en revanche !
- la variété de fruits et légumes (excellents !) et la variété de boissons gazeuses
-  et puis ça respire le sport aussi ici. Dès le lever du soleil c’est footing pour toutes catégories d’âge, c’est dingue !
- les embouteillages. Accrochez-vous, pour 20km en heure de pointe, on peut compter 2h !

Visite de quelques sportives réunionnaises à Rio

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Je n’ai pas d’objet, que des images en tête... un million d’images ! Par contre massalé, safran, vanille & co made in 974, il y en a toujours dans la cuisine (merci maman !). Je ressens beaucoup le manque des miens : ma maman, mon frère, mes deux soeurs, mes six neveux et nièces. Ici la Réunion est très peu connue : « Ah cette île près d’ Ibiza, c’est ça ? » Je rectifie le tir (promis !) et je montre quelques photos en passant. Ils sont sidérés par la présence d’un volcan !

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

La mobilité c’est l’expérience çà c’est sûr, c’est la liberté, c’est la vie : les rencontres, les découvertes et les partages. Mes parents étaient déjà comme çà, de vrais aventuriers dans des coins paumés ! Je tente d’extirper de mes expériences que des avantages, car si on peut être libre autant être heureux, non ? Alors oui, on se plaint que la Réunion c’est petit, c’est isolé, mais c’est peut-être bien pour ça qu’aujourd’hui je vis dans une ville de 6 millions d’habitants, et que je parle portugais. C’est pas génial ? 

La page Facebook de Magali Garnier / Le site www.beachmag.net / La page Beachmag


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