Publicité

Estelle Morel, étudiante dans le Missouri - USA

Publié le 12 décembre 2023

A 19 ans, cette Saint-Joséphoise a tout quitté pour étudier dans une école de musique chrétienne à Kansas city. Voici son histoire.


Pouvez-vous vous présenter ?

Estelle Morel, 19 ans. Je suis née à Saint Pierre mais j’ai grandi à Saint Joseph, quartier Jean Petit, jusqu’à mes 10 ans. Puis la famille a déménagé à Mayotte où nous avons vécu cinq ans. Je suis ensuite revenue à la Réunion pour faire mon lycée, à Pierre Poivre. Quand j’ai eu mon BAC à 17 ans, j’ai décidé de m’envoler pour l’Amérique du Nord : d’abord le Québec puis les Etats-Unis pour une formation musicale dans l’état de Kansas city à IHOPU. Cela fait maintenant un an que je vis à l’étranger. 

Racontez-nous votre parcours.

J’ai donc quitté la Réunion juste après le lycée, une fois le bac en poche. Inscrite dans une université au Canada, je n’y suis pas restée longtemps ; je me suis envolée pour les État Unis six mois après. Pour la petite anecdote, lorsque je suis arrivée en avion à 2h du matin aux Etats-Unis, la ville était très animée ! En plein coeur de la nuit, les gens étaient dehors, certains commerces étaient encore ouverts. Venant de la Réunion où tout ferme tôt, ça m’a vraiment impressionné et je me suis rendue compte de la différence de mode de vie.


L’école de louange où j’étudie (international house of prayer, IHOPU) forme des chanteurs et des musiciens. La formation combine une très bonne connaissance musicale avec l’étude de la Parole. Les étudiants sont aussi incités à participer à la vie locale, aider, servir dans des maisons de prière, des églises, des concerts et bien d’autres endroits…

Qu’est-ce qui vous surprend le plus ?

J’ai dû m’adapter à un style de vie plus basé sur les apparences. A la Réunion, c’est plus simple, familial. Ca ne nous dérange pas d’être en "savate doigt pied". Aux Etats-Unis, tu ne verras jamais quelqu’un comme ça. Malgré tout, j’aime le fait qu’aux États Unis, le train de vie ne s’arrête jamais. "Le rêve américain" - "the american dream" est vraiment présent et les gens se donnent à fond pour y arriver. Ici j’ai l’impression que tout est possible. 


Quels objets de la Réunion avez-vous ramené dans vos valises ?

Mon sirop de safran, mes savates doigt pied et mon collier avec des pierres de la Réunion. Ces choses attisent souvent la curiosité de mes amis américains et m’ont permis de parler de notre magnifique île et de notre culture. Car ils ne savaient même pas que la Réunion existait avant que je leur montre où elle est sur la carte. Pour eux, c’est littéralement un caillou dans l’océan. Les gens me demandent : "vous avez des voitures ? Le wifi ? Vous avez des maisons comme nous ? Des routes ?" Une des premières choses que les gens me disent aussi c’est : "’mais qu’est ce que tu fais là, tu viens d’une île paradisiaque et tu viens aux USA ?" Pour les Américains, nous sommes très "exotiques" et ils aiment cela. 

Quels sont vos projets ?

Je compte bien poursuivre mes études commencées en Amérique du Nord. A cause de mon visa étudiant, je ne peux pas travailler, et je cherche des solutions pour m’aider financièrement (je n’ai pas eu d’aide ou de bourse en ce qui concerne ma mobilité. Mes parents avaient vendu une maison et j’ai utilisé cet argent pour tous mes frais à l’étranger). Mes plans ne sont pas encore totalement ficelés, mais je ne m’inquiète pas car une chose que j’ai apprise là-bas, c’est que tout est possible ! J’ai encore beaucoup de choses à apprendre, et j’aime la vie que j’ai à l’étranger. ll y a tant de choses à découvrir que je ne pense pas revenir à la Réunion de si tôt.


Que vous a apporté cette expérience de mobilité ?

Aller à l’étranger m’a énormément ouvert l’esprit. J’ai vu beaucoup de choses inconnues pour moi. Les cultures et les habitudes sont différentes et j’ai appris que différent ne veut pas toujours dire mauvais. Cela m’a aussi beaucoup aidé par rapport à l’anglais. Avant, je parlais un anglais scolaire. Mais tout comme nous, les Américains on leur langage de la rue et du quotidien, et je l’ai appris sur place !

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

Les choses qui me manquent le plus sont ma culture, le rougail saucisse chez ma mamie, les soirées à danser, la plage et bien évidemment ma famille ! Si je devais dire une chose sur la Réunion, c’est que nous devons rester authentique et ne pas chercher à ressembler à la métropole ou aux État Unis par exemple. Nous devons garder nos traditions, notre patrimoine. Des grandes villes avec de grands supermarchés, de grands hôtels et des grands sites touristiques, il y en a déjà plein. Mais ce que nous avons d’unique dans notre île est précieux.


Quel message souhaitez-vous faire passer aux jeunes réunionnais ?

A travers cette interview, je voulais partager mon expérience, ce que c’est de vivre aux État Unis en temps que petite réunionnaise mais aussi inciter la jeune génération à partir et voir le monde si l’occasion se présente. Je ne serais pas arrivée là si les gens autour de moi ne m’avaient pas encouragé à partir à l’aventure, si ma famille et mes amis ne m’avaient pas soutenue aussi bien mentalement que financièrement. Partir à l’étranger seule lorsqu’on a 17 ans, ça peut faire peur mais je l’ai fait ! La peur nous limite souvent mais si vous avez l’occasion de le faire, faites le ! Découvrez le monde qui vous entoure, et faites découvrir au monde qui nous sommes, nous Réunionnais. 


Plus de portraits d’étudiants dans le monde

Publicité