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Marie Marcadé, 29 ans, Volontaire du progrès en Namibie

Publié le 30 septembre 2008

Engagée dans une mission de solidarité internationale pour deux ans, Marie vient d’arriver en Namibie en tant que Volontaire du progrès au Centre Culturel Franco Namibien. Elle a pour mission de développer les liens entre la Réunion et ce pays frontalier de l’Afrique du Sud.

Marie Marcadé
Au premier plan à gauche : "Une partie de mon équipe de travail : 50% Français, 50% Namibiens. C’est une équipe jeune et c’est un plaisir de travailler avec eux !"

D’où êtes vous à la Réunion ?

"Je suis originaire de Saint Denis. J’ai grandi dans des conditions idéales. Mon enfance a été dorée et j’ai eu tout ce que je désirais. D’ailleurs c’est peut être pour cela que je me suis sentie attirée par une mission de solidarité internationale. A la Réunion, nous avons tout, mais nous ne le réalisons pas".

Dans quelles conditions avez-vous quitté l’île ?

"Après le bac, j’ai pris la direction de Montpellier pour suivre mes études. J’y suis restée sept ans. J’ai étudié également pour de courtes sessions aux USA et au Japon. A la suite de cela, je suis rentrée à la Réunion et j’ai de nouveau eu la bougeotte... C’est à ce moment là que j’ai entendu parler des Volontaires du Progrès : des jeunes qui partaient dans le monde entier pour faire de la solidarité internationale".

Qu’avez-vous fait ?

"J’ai contacté l’antenne à la Réunion, qui est soutenue par la Région ; les missions concernaient les pays de la zone Océan Indien. J’ai eu envie d’aider les autres, de donner un peu de moi-même et de cesser de jouer les enfants gâtés jamais satisfaits des pays occidentaux. Et me voilà en Namibie, à Windhoek, pour deux ans !"

Racontez-nous vos débuts en Namibie.

"Je suis arrivée au cœur de l’hiver, il faisait très froid (températures négatives). En Namibie, les maisons et les bâtiments ne sont pas chauffés et sont très mal isolés. Du coup, j’étais gelée en permanence : chez moi, à mon bureau, partout, tout le temps. J’ai ressenti le froid comme un frein à mon adaptation. Heureusement, l’hiver ici est de courte durée (deux mois tout au plus). J’ai appris à empiler les couches de vêtements..."

Etes-vous satisfaite de votre travail ?

"Je suis Chargée de marketing et de développement pour le Centre Culturel Franco Namibien. J’occupe ce poste depuis un peu plus d’un mois et je commence à en cerner les enjeux. Je travaille en collaboration avec la Réunion, puisque ma mission principale sera de tisser des liens entre notre île et la Namibie. Mes tâches seront centrées sur l’élaboration d’un produit « séjour linguistique » à destination du public réunionnais et le développement des relations entre l’université namibienne et l’université de la Réunion".

Marie Marcadé
Le Centre Culturel Franco Namibien.

Quels sont vos projets personnels ?

"J’espère découvrir la Namibie car ce pays regorge de paysages immenses et magnifiques. C’est un trésor pour les passionnés de nature et de découverte. J’espère surtout réussir à découvrir les Namibiens eux-mêmes. Ici, les traces de l’Apartheid sont encore très présentes. Les noirs et les blancs ont du mal à communiquer et à s’accepter. Venant de la Réunion, je possède un atout majeur car le métissage est une véritable culture chez moi. Parvenir à faire passer ce message de mixité raciale me paraît être un passionnant défi à relever".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Cette expérience me permet de prendre du recul sur mes habitudes de consommation et sur mon état d’esprit en général. J’apprends à devenir moins égoïste et plus adulte. Ici en Namibie, les disparités entre pauvres et riches sont extrêmes et parfois très choquantes".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Ce qui me manque le plus, c’est la mer, la plage, l’océan, l’eau. Je suis sous un climat semi-désertique, tout est sec. De plus, je suis à l’intérieur des terres. Il n’y a ni mer, ni rivières, ni bassins, pas même de pluie. C’est dur".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"Je trouve que les Réunionnais sont très vite tombés dans une espèce de surconsommation anarchique qui se fout totalement de l’environnement et des conséquences sur le futur (obésité, pollution). J’espère que nous reviendrons très vite à des valeurs plus simples et plus saines comme l’entraide, le respect de l’autre, de la famille et de la communauté, mais surtout le respect de la nature. Selon moi, il devient primordial de protéger cette île si fragile. Il faudrait une prise de conscience collective : réduire nos déchets et arrêter de surconsommer".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Pour ceux qui savent situer l’île, elle a une très bonne image. C’est vraiment la France dans l’océan Indien. Les gens sont fascinés par la très grande diversité culturelle réunionnaise et la superbe cohésion sociale qui semble y régner".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Bouger et voir du pays au maximum : découvrir des lieux, des gens, des cultures différentes, s’adapter, s’intégrer, pour pouvoir revenir à la Réunion avec une superbe qualité qui s’appelle la tolérance".

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"C’est un site sympathique qui permet de partager des aventures d’expatriés. J’aime me balader dans la partie musique, ça fait du bien d’écouter de la musique locale (même si, à la Réunion, je n’en écoutais pas beaucoup)".

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www.afvp.org Les volontaires du progrès réunionnais Brochure1 Brochure2

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