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Marie Martin, étudiante en design à Toulouse

Publié le 6 avril 2021

« Je ne me suis jamais sentie aussi fière de mes racines qu’ici »... De Parcours Sup à ses projets internationaux, cette jeune Saint-Pierroise décrit sa vie étudiante dans la Ville Rose.


Pouvez-vous vous présenter ?

Marie Martin, 20 ans. Je suis en deuxième année de licence de design prospective et société à l’université de Toulouse Jean Jaurès. Je suis née à Terre Sainte, j’ai grandi à La Rivière Saint Louis, mais j’ai vécu dans plusieurs villes : Saint Pierre, Bois d’Olive, la Ravine des Cabris, Terre Sainte, Saint Leu et Grand Bois.

Quel a été votre parcours ?

J’ai quitté l’île après le Bac, pour mes études. Je voulais faire du design d’espace mais malheureusement il n’y a pas ce genre de formation sur l’île et le fait de partir en métropole pour mes études était un objectif : je voulais « voir la France » comme créole y dit. Alors bien sur, l’attente de Parcours sup était longue, mais quand j’ai enfin su que j’étais prise à Toulouse c’était le soulagement ! Anecdote à ce sujet : j’avais également été retenue à la faculté de Lettres de Saint Denis, mais comme c’était mon vœux de « secours », je l’ai refusé avant d’avoir la réponse de Toulouse, et sans consulter personne... désolée papa et maman !

Comment vous sentez-vous dans la ville rose ?

Je ne me suis pas sentie dépaysée ici car je trouve que cette ville a une âme, une sorte de « bon vivre » similaire à la Réunion. C’est un endroit qui peut être très calme et très animé en même temps ! Il y a beaucoup de mobilisations et des projets culturels, notamment à l’université. Pour ce qui est de ses habitants, j’ai été surprise de voir une si grande mixité. Il y a des personnes de tous les horizons et notamment des étudiants Erasmus et de toute la planète : Maroc, Philippines, Grèce, Brésil, Mexique…

Toulouse, élue ville la "plus réunionnaise" de l’hexagone (cliquer pour savoir pourquoi)

Que vous a apporté l’expérience de la mobilité ?

D’abord, le fait d’être en métropole ouvre les portes de l’Europe et j’ai pu voyager notamment en Espagne mais aussi dans plusieurs villes de France assez facilement. Un autre avantage important sur Toulouse, c’est que ça bouge beaucoup ! Il y a toujours quelque chose à faire ou à voir. Enfin, je ne me suis jamais sentie aussi fière et proche de mes racines qu’en arrivant ici. Je ne m’étais jamais autant intéressée à la culture et à l’histoire de la Réunion avant de l’avoir quittée. Par exemple, je me réfère beaucoup de mon expérience et à mon île dans mes travaux et mes cours. C’est une source d’inspiration inépuisable.

Quels sont vos projets ?

Je travaille sur un projet de recherche sur la pollution marine à La Réunion. Au delà de toute la partie universitaire et théorique, je souhaite mettre en place un collectif en partenariat avec les collèges et les lycées dans un premier temps afin de sensibiliser les plus jeunes à ce sujet. Puis des actions de nettoyage. Le but est d’informer et d’agir. J’ai créé un compte Instagram @nettoy_nout_plaze afin de recueillir des témoignages, des photos et vidéos de plastiques présent en mer ou sur les côtes. N’hésitez pas à y aller !


Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion plus tard ?

Mes projets à long terme sont de travailler dans le design d’espace : un design plus éthique, plus responsable et plus conscient. Mais je n’ai pas besoin d’être convaincue pour revenir à la Réunion, je compte bien y vivre plus tard. Je ne peux pas m’imaginer quitter mon île pour toujours. Je sais que j’y reviendrai un jour ou l’autre. 


Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Bien sur je suis en contacte avec ma famille et mes amis. Et à Toulouse je vis avec mon copain qui est lui aussi réunionnais. J’ai également deux de mes amis de lycée qui y sont aussi et que je vois régulièrement. 

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

J’ai rapporté plusieurs choses dans mes valises, dont un bocal de sable et de coquillages, des cartes avec des peintures de Charlie Lesquelin, une nappe malgache, une voiture lontan en bois et bien sur du siave et des confitures (avec un petit rhum arrangé !)


« Je ne serais pas arrivée là si mes parents ne m’avaient pas autant encouragé, si je n’avais pas rencontré les personnes qui m’inspirent et qui comptent pour moi, et si j’avais été seule à partir »


Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

À vrai dire tout me manque de l’île, surtout la mer et les montagnes, le climat, le soleil, mes proches... Quand je vivais à Grand Bois et à Saint Leu je pouvais entendre le bruit des vagues tout les jours. Cela me manque beaucoup et parfois lorsque la Garonne est en crue, j’ai presque l’impression que c’est la mer que j’entends. Le fait de toujours voir la mer peu importe l’endroit où l’on se trouve est un repère qu’il m’a été difficile de perdre.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Souvent les gens ici voient La Réunion comme une carte postale : un lieu de vacances où personne n’est pressé, où la vie est « cool ». Ils évoquent le surf ou le Grand Raid. Malheureusement certains la situent encore dans les Caraïbes...


+ d’infos sur www.instagram.com/nettoy_nout_plaze / 900 infos et contacts dans la région de Toulouse !

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