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Marion Guérin à Séoul : revenir pour mieux repartir

Publié le 5 juin 2023

En direct de Corée, Marion s’est donné sept mois pour découvrir cinq pays d’Asie du Sud Est : Corée du Sud, Vietnam, Laos, Cambodge et Thaïlande. Sa vie est organisée autour du voyage et d’un travail en freelance. « Même si j’aime vivre à l’étranger, mon point d’ancrage sera toujours la Réunion. »

En tenue traditionnelle - Hanbok - dans la cour du palais royal de Gyeongbokgung à Séoul

Pouvez-vous vous présenter ?

Marion Guérin, 28 ans. Titulaire d’un Master en Management et d’un bachelor en communication, je suis designer graphique en freelance. Je suis originaire de Salazie mais j’ai habité aux quatre coins de l’île. J’ai toujours souhaité m’ouvrir au monde et explorer d’autres lieux. A 18 ans, j’ai quitté l’île pour faire des études en métropole, à Lyon. Puis, je suis revenue à la Réunion pour faire mon Master. J’ai ensuite de nouveau "sauté la mer" pour vivre un an à Paris. La pandémie s’est déclarée et j’ai décidé de vivre à la Réunion pendant cette période, puisque mes projets de voyage sont été tués dans l’oeuf…

Et ensuite ?

En 2021, j’ai toutefois pu aller en Espagne pendant deux mois, pour réaliser un volontariat européen. Dès que la crise COVID s’est ralentie et que les pays ont rouvert leurs frontières, j’ai remis mes projets voyage au premier plan et décidé de partir sept mois minimum en Asie avec mon compagnon. En février 2023, nous avons pris l’avion pour la Corée du Sud avant de prendre la direction du Vietnam.

Quel est votre regard sur la Corée ?

Le choc des cultures est vraiment présent à Séoul. Les Coréens ont une culture à part, qui mèle respect des traditions et modernité. Cependant, je trouve que l’image et l’apparence prennent une place trop importante dans leur vie. La mode, le maquillage et la chirurgie esthétique constituent la norme ici.

Une rue de Séoul

Anecdote : Lors de ce séjour en Corée du Sud, j’ai été bénévole dans un auberge de jeunesse. J’étais logée en échange du travail que je fournissais. De nombreux voyageurs ont recours à cette pratique. Le hasard a voulu que le volontaire que je remplace dans l’auberge soit un réunionnais ! Il a quitté l’auberge la veille de mon arrivée et je n’ai pas pu le rencontrer, mais j’ai trouvé la probabilité assez folle ! 

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

La Réunion est une île inconnue au bataillon. Quand je leur explique d’où je viens, de nombreuses personnes ont du mal à comprendre le lien entre la France et une petite île au milieu de l’océan Indien. Quand je leur montre des photos de l’île, ils sont émerveillés...

Quels sont les avantages et inconvénients du fait de venir de la Réunion selon vous ?

Le fait d’être réunionnaise me donne l’avantage d’avoir un bagage de connaissances insoupçonné et de ne pas me retrouver totalement désorientée en Asie, en ce qui concerne la nourriture par exemple. L’inconvénient, je dirais, est que je n’ai pas vécu les mêmes expériences que certains voyageurs occidentaux que je rencontre et avec lesquels je discute et vis. Cela peut paraître insignifiant, mais ceux qui vivent sur le continent ont expérimenté plus de choses que moi : plus d’échanges scolaires, plus de voyages ou plus de concerts par exemple. Au final, cela peut créer un léger décalage lors des conversations car ce sont des choses auxquelles je suis moins habituée. Mais je ne serais pas arrivée là si j’avais laissé la peur de l’inconnu prendre le dessus sur mes rêves !

Parc national de Seoraksan dans le nord de la Corée

Aujourd’hui quels sont vos projets ?

Pour le moment : continuer à voyager ! Nous avons encore cinq mois devant nous et quatre pays sur notre liste : le Vietnam, le Laos, le Cambodge et la Thaïlande. Pour la suite, je suis déjà à la recherche d’un volontariat dans un autre pays, pourquoi pas le Japon ou l’Afrique du Sud ? Après ce dernier projet, le moment sera venu de rentrer à la Réunion pendant quelques temps… Je suis attachée à mon île ; même si j’aime voyager et vivre à l’étranger, mon point d’ancrage sera toujours la Réunion. Revenir pour mieux repartir…

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Quand j’étais à Séoul, la chaleur me manquait beaucoup ! Je suis arrivée en Corée fin février, soit à la fin de l’hiver et début du printemps (saison des cerisiers en fleur). Les témpératures oscillaient autour de 5 degrés. La deuxième chose qui m’a le plus manqué a été la nourriture, plus précisément un bon carry poulet la kour !

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Nous voyageons très léger, en « backpack ». Nous avons donc dû choisir soigneusement les objets que nous emmenons en voyage. Pour ma part, je n’ai pas ramené d’objet réunionnais, à part un maillot de bain. Mais mon compagnon a tenu à prendre un t-shirt de sport aux couleurs du drapeau de la Réunion ! 

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

L’expérience de la mobilité apporte une ouverture d’esprit plus grande. On rencontre des gens du monde entier, on apprend de leurs cultures, de leurs façons de penser et de vivre. Cela permet de relativiser notre propre situation, de savoir ce dont il faut être reconnaissant sur notre île et de ce qu’il faut améliorer. Cela permet également de mieux comprendre notre histoire et nos origines. En goûtant des plats asiatiques, j’arrive à reconnaître quelques racines de la cuisine réunionnaise. Par exemple, dans la cuisine vietnamienne, il y a beaucoup de brèdes et des fruits "lontan" comme des Jamalac ou coeur de boeuf. 


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