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Matthias Técher, chef de projet solaire – spécial retour

Publié le 20 février 2020

Diplômé ingénieur à Lyon, il a été embauché chez Albioma Solaire à Sainte-Marie à son retour à la Réunion. Récit d’un parcours.


Pouvez-vous vous présenter ?

Matthias Técher, 27 ans, originaire de Saint-Denis La Réunion. Après un BAC S option Science de l’ingénieur, je suis parti en France métropolitaine afin d’entamer un parcours technique, d’abord à Grenoble avec un DUT Mesures-Physiques à l’IUT Joseph Fourrier : la première année en formation initiale et la seconde en alternance au Commissariat de l’Energie Atomique et Alternative de Grenoble (CEA). Je travaillais à l’époque en tant que technicien d’analyse de piles à combustible.

Et ensuite ?

Suite à cette alternance, j’ai eu envie de poursuivre une formation de ce type, j’ai donc choisi l’Ecole Centrale de Lyon en formation Conception d’Installation Energétique. J’avais mes cours à Lyon et mon alternance dans l’entreprise Clarke Energy France, un installateur de moteur à cogénération basé près d’Aix-en-Provence. Au bout de la troisième année, je suis allé effectuer mon stage de fin d’études à Santiago du Chili dans une station d’épuration des eaux usées. Mon objectif était de réaliser l’étude de valorisation de l’énergie thermique des moteurs à cogénération présents dans la station.
 
A la fin du stage, j’ai été embauché à Lyon chez Carrier France en tant qu’ingénieur projet pour l’optimisation de pompes à chaleur. Un an après j’ai déménagé à Paris pour un CDI au bureau d’étude BERIM en tant qu’ingénieur thermicien dans les réseaux de chaleur urbain. Et deux années plus tard, je suis retourné à La Réunion où je suis actuellement embauché chez Albioma Solaire à Sainte-Marie.
 
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à rentrer à la Réunion ?

En 2018, ma femme et moi étions assez perdus dans nos vies, plongés dans une sorte de crise existentielle. Et puis ma femme m’a dit : « on prend un pause, on va chez toi à La Réunion pour prendre un peu de temps pour nous ». Prendre du temps pour soi n’est pas si évident lorsqu’on est lancé cette ascension professionnelle… Ma femme et moi en avions besoin, de couper un peu avec le monde du travail.


Qu’avez-vous fait ?

Cela a pris trois mois : poser ma démission, rendre l’appartement, organiser le transport de nos affaires par bateau… Et tout ça sans dire un mot à ma famille car c’était une surprise. Mes parents disposaient d’un appartement non utilisé, nous avions donc la chance d’avoir un pied-à-terre à la Réunion. Trois mois après la décision initiale, nous étions sur les belles montagnes de La Réunion !

Décrivez nous votre état d’esprit à l’atterrissage à Gillot.
 
L’arrivée à Gillot était très émouvante mais en même temps, je n’arrivais pas à réaliser que j’allais de nouveau rester très longtemps sur l’île. J’étais dans un état d’esprit de décompression totale, sans prise de tête.
 
Avez-vous eu des difficultés à vous réinstaller au niveau professionnel ?

J’ai trouvé du travail facilement. Je pense que le fait d’avoir étudié et travaillé hors Réunion est un gros avantage car j’ai connu d’autres environnements culturels, professionnels, différentes méthodes de travail… En revanche, j’ai été assez surpris de la différence de salaire entre la métropole et La Réunion. Etant donné que le coût de la vie est plus cher ici, je pensais que les salaires allaient être plus élevés, mais ce n’est pas le cas, mis à part dans le secteur public.

Quels sont les points de satisfaction / déception de votre retour ?
 
Les points de satisfaction : je suis proche de ma famille, j’ai le beau temps toute l’année et j’ai un métier qui me plaît. Je suis déçu par les transports en commun.
 
Avec le recul, tirez-vous un bilan positif de votre expérience de mobilité ?
 
Le bilan est plus que positif. Cette expérience de huit ans hors de La Réunion m’a ouvert les yeux sur la grandeur de ce monde. Chaque difficulté que j’ai rencontré a été au-delà d’une épreuve, une leçon de vie. S’il y a bien une chose que j’ai apprise, c’est que c’est uniquement en sortant de sa zone de confort qu’on peut évoluer sur le plan personnel. Tout est différent pour moi à présent et je peux certifier que je n’ai plus la même vision du monde qu’il y a huit ans.

Aujourd’hui quels sont vos projets ?
 
Sur le plan professionnel, je compte rester dans le domaine du solaire. C’est un domaine que je découvre depuis cette année et il me plaît énormément.
 
Quels conseils donneriez-vous aux Réunionnais qui comme vous souhaiteraient rentrer sur l’île ?
 
Si votre cœur vous dit de rentrer alors allez-y, mais sachez que vous n’aurez probablement plus le même ressenti qu’au début. J’avais toujours eu envie de rentrer à La Réunion pour y vivre, mais maintenant que j’y suis réellement, je ne me sens plus comme un Réunionnais mais plutôt comme un « Réunionnais du monde » comme le dit très bien ce magazine. Retourner vivre ailleurs n’est pas en dehors de mes plans…

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