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Mickaël Lallemand : une carrière dans les TAAF

Publié le 5 décembre 2016

Embauché en tant qu’ouvrier polyvalent à l’âge de 19 ans dans les Terres australes, Mickael a depuis enchaîné 14 missions dans les districts de Kerguelen, Crozet et Amsterdam. A 34 ans, il partage ses souvenirs et un mode de vie hors du commun.

Portrait 12 de la série « En mission dans les TAAF : Réunionnais (du bout) du monde »


La rencontre avec les TAAF

Partir dans les Terres australes est mon objectif depuis le lycée. J’étais impatient de partir à l’aventure, de connaître la vie active, de voir les manchots… Originaire de Terre Sainte, je me suis rendu dès que j’ai pu au siège des TAAF à Saint-Pierre pour postuler au départ. J’avais 19 ans et j’étais diplômé d’un CAP-BEP peinture. Ma seule expérience, c’était d’avoir lavé des voitures et suivi une formation en maçonnerie à la sortie école. Je me suis retrouvé en 2002, ouvrier polyvalent à Crozet pour ma première mission. Je n’avais jamais quitté La Réunion ; c’était mon premier voyage et ma première fois sur un bateau, le Marion Dufresne.

Le parcours

Mon premier souvenir, c’est la beauté de l’île de Crozet et l’ambiance de la mission, dont l’équipe était très soudée. Depuis j’ai effectué 14 missions dans les trois districts (Crozet, Kerguelen et Amsterdam), dont trois hivernages : c’est mon activité professionnelle principale ! Entre le salaire des TAAF et les congés lors du retour à La Réunion, je m’en sors. Je mets de l’argent de côté car sur place, on ne dépense quasiment rien. Ca me convient comme cela. Au fil des années, la motivation et l’envie de travailler restent la même. Je ne peux pas rester sans rien faire.

Le travail

En tant qu’ouvrier polyvalent à Kerguelen, on touche à tout : soudure, bardage, maçonnerie, peinture... Chacun a sa spécialité mais donne aussi un coup de main aux gros chantiers. Il y a beaucoup de rénovations de toiture. Depuis 2002, j’ai bénéficié de quatre formations diplômantes avec le soutien des TAAF, dont conducteur de nacelle, chariot élévateur, grue mobile, tractopelle. Depuis la création de la réserve naturelle, le métier a changé. Nous sommes beaucoup plus attentifs à la gestion des déchets, à la propreté des chantiers et au respect des normes.

Les loisirs

Kerguelen est bien équipé en loisirs : salle de cinéma, billard, baby-foot... Les fêtes sont des moments de convivialité pour la vie de la base. Parfois on cuisine, on recréé une ambiance de La Réunion ! S’il fait beau, on part marcher et pêcher la truite. On est équipé pour faire fumer les truites.


Les contacts avec la famille

Ici l’internet est « bas débit ». Skype n’est pas possible alors on réduit les photos, on privilégie les emails. Une fois par semaine je téléphone à la famille ; c’est important d’entendre la voix des personnes qui comptent. Je suis célibataire et sans enfant. Partir plusieurs mois, ça fait peur aux filles. Mais je pense beaucoup aux enfants. Un jour je ferai une grosse pause ou j’arrêterai pour fonder une famille… Avec toute l’expérience et les diplômes que j’ai eu ici, je peux m’en sortir « dans le civil ». Mon projet, c’est d’acheter un terrain et de construire une maison à La Réunion. Ca fait des années que je travaille pour. Je vais y arriver.

Le plus beau souvenir

C’est une mission de six mois, à Amsterdam en 2007. Cette île a beaucoup de charme et l’équipe était formidable : contractuels, VSC, militaires… Il y avait une belle convivialité, un vrai esprit de famille. Dans ces conditions, on oublie les contraintes de l’éloignement. A la fin de la mission, je ne voulais pas rentrer chez moi, quitter ces personnes... Plus généralement ce que je préfère, c’est partir avec les scientifiques (VSC) sur le terrain pour étudier les animaux : éléphants de mer, manchots, orques... On partage leur travail. Ce sont des moments uniques, magiques...

Mon conseil aux Réunionnais réunionnais qui voudraient se lancer

Pour moi les TAAF sont un bon débouché si on a la mentalité pour, si on a envie d’ailleurs et d’aventure. Quand j’en parle à La Réunion, beaucoup ont peur de la mer, de tout quitter ou de changer leurs habitudes. J’ai déjà convaincu un ami de mon quartier de venir travailler ici. On a la chance à La Réunion d’avoir cette opportunité à notre portée. Est-ce que ça ne vaut pas mieux que galérer parce qu’il n’y a pas de boulot pour tout le monde sur l’île ?

Pour aller plus loin...

www.taaf.fr / www.facebook.com/TAAFofficiel


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Mickaël signe le drapeau qui sera affiché dans la salle commune
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