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Miki & The Stirrers, groupe de rock réunionnais à Toulouse

Publié le 21 mars 2006
Miki & The Stirrers
Le groupe Miki & The Stirrers. Trois mp3 sont à écouter à la fin de l’interview.

Pouvez-vous vous présenter SVP ?

"Nous sommes les "Miky & The Stirrers" (anciennement "Stirrers"), un groupe de rock réunionnais. Nous avons déjà quelques années de musique derrière nous, mais depuis notre venue sur Toulouse, notre musique s’est vraiment métissée pour devenir de la pop rock chantée en créole réunionnais".

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter la Réunion ?

"Nous venons tous du sud et en majorité du Tampon... Après avoir parcouru les scènes de l’île, nous avons commencé à la trouver petite et sans avenir pour un groupe pratiquant du rock. Alors on a "désoté" la mer, pour finalement se mettre à chanter en créole et porter notre culture au milieu des nombreuses autres se croisant en métropole".

Quel a été votre parcours depuis l’arrivée en métropole ?

"Nous sommes venus entre amis et proches de l’entourage, certains pour des études, d’autres pour travailler. Pour deux d’entre nous, ça a été l’école de musique ( "music-halle" à Toulouse) et les petits boulots pour le reste du groupe. C’est d’ailleurs toujours le cas... Nous avons aussi fait plusieurs rencontres déterminantes et pris un nouveau musicien dans le groupe. La nostalgie de notre pays nous a amenés à composer de plus en plus en créole, en mélangeant tout ce que nous aimions : le rock, la pop, le maloya, le séga. On s’est mis à créer un répertoire en créole qui est vite devenu un album :

Quels sont vos projets ?

"Trouver un distributeur pour notre album. Nous avons repris la scène sur Toulouse et pour l’instant, tout se passe à merveilles. Ici, nous avons encore plus d’espace pour nous exprimer et une ouverture plus grande sur la culture dans son ensemble. Des projets ? Que ça continue au moins comme ça..."

Miki & The Stirrers
Invités en février dernier par Radio Occitanie.

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Not fami, not kour, not band ravine, le band koulèr... trop de chose à énumérer ici. Nous chantons souvent aux métros : "On ne s’en va jamais des îles, on s’en éloigne un point c’est tout".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"Comme beaucoup de Réunionnais, nous portons un regard pas très flatteur sur la façon dont l’état et ses représentants sur l’île traitent les jeunes. Pour nous l’ensemble des tensions que la nation et la Réunion subissent viennent essentiellement du problème de l’emploi. Et principalement l’emploi des jeunes. Et je ne parlerais même pas de la situation des jeunes artistes, enfin bref une citation pour finir sur ce sujet : "La jeunesse est le temps d’étudier la sagesse, la vieillesse est le temps de la pratiquer." [Jean-Jacques Rousseau] A bon entendeur..."

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la réunion dans votre parcours ?

"L’avantage est une chose qu’il faut créer par soi même. Faire des difficultés des partis pris... Chanter en réunionnais par exemple aurait pu se révéler difficile, mais ça plait apparemment aux métros. Sûrement l’exotisme (que l’on recherche tous à sa manière), mais nous dans le groupe, nous sommes tellement convaincus de la valeur et l’appartenance de notre culture au sein de la culture française que ça joue énormément sur la façon dont les gens le reçoivent. Nous sommes des warriors (rires) : aucun inconvénient pour nous que nous n’avons pu retourner à notre avantage..."

Quels sont les conseils que vous donneriez aux jeunes Réunionnais tentés par la mobilité ?

"De prendre des pulls (rires) et surtout, de foncer sans douter. Une dernière citation : "Un intellectuel assis ira toujours moins loin qu’un con qui marche". [Michel Audiard] A méditer...

Trois morceaux à découvrir :

Rock and Rhum Filao Atann demin

http://stirrers.over-blog.com/

Retrouvez la Fiche Artiste de Miki & The Stirrers sur Akout.com

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