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Natasha Gaze : figure montante de la coiffure à Paris

Publié le 13 novembre 2023

« Je viens de la Réunion, la multi-texture c’est mon quotidien depuis toujours ! » Spécialiste du cheveux bouclé et frisé, Natasha est partie de rien en arrivant à Paris puis s’est fait un nom en remportant le concours The Hairfluencers en 2019. Très active sur les réseaux sociaux, elle est sollicitée en tant que « top styliste » par le milieu de la mode et des arts, mais aussi pour assurer des formations dans son île natale. Portrait.


Pouvez-vous vous présenter ?

Natasha Gaze, 32 ans. Je suis coiffeuse, visagiste, styliste, formatrice, spécialiste en coupe et coiffage. Mon plus, c’est que je maîtrise toutes les textures de cheveux, du plus raide au plus crépu. Je viens de la Réunion ; la « multi-texture », c’est mon quotidien depuis toujours !

Racontez-nous votre parcours.

Originaire de Saint-Denis, j’ai commencé la coiffure il y a 16 ans. Rapidement, j’ai été curieuse de savoir comment se passait la mode sur les autres continents. Au départ, je pensais aller vivre au Canada, mais le destin a fait que mon petit copain a eu un poste en région parisienne. Je suis donc allé voir le CNARM pour encadrer mon départ dans un but professionnel. Je conseille à tous les Réunionnais qui veulent partir de ne pas le faire seul et d’aller voir le CNARM. Dans mon cas, entre le moment où je me suis inscrite en 2011 et mon départ, il y a eu trois mois. Avant même de quitter l’île, j’avais trois entretiens d’embauche programmés à Paris. J’ai trouvé le salon qui me plaisait en quelques jours et même après cela, j’ai été accompagnée par le CNARM pendant deux ans.


D’où vous vient cette passion pour la coiffure ?

Bonne question… Je pense que c’est parce que ma mère m’emmenait dans des salons et qu’ils ne savaient pas toujours coiffer mes cheveux. Je me suis dit qu’un jour, je serai coiffeuse et que je saurai coiffer tous les types de cheveux. Je suis donc coiffeuse de passion, j’ai commencé il y a 16 ans directement en sortant du collège ! Je ne me lasse pas de ce métier qui consiste à embellir chaque personne par sa chevelure.

Racontez-nous vos débuts à Paris.

D’un point de point de vue relationnel, je n’ai jamais eu de problème. Les Parisiens adorent les gens des îles ; on apporte du soleil dans leur vie, surtout au travail ! Point de vue professionnel, être en métropole m’a permis de faire plein de formations liées à mon métier et dans la mode. Je me suis enrichie en techniques. Venir de la Réunion a même provoqué la rencontre de ma première patronne, une Italienne à Paris qui voulait absolument avoir des gens chaleureux dans son équipe. Diplômée du BP puis du Brevet de maîtrise en coiffure, j’ai aussi vécu à Londres pour apprendre à parler anglais couramment et me faire une expérience.


Je suis restée six mois dans la société Rush, plongée dans le quotidien du métier, en totale immersion. Ce que je voulais, c’était de m’imprégner au maximum de techniques et de connaissances avant de reprendre le chemin du retour. De retour à Paris, j’ai intégré le salon Medley, rive gauche. J’y ai travaillé avec Patrick Ahmed, un grand nom de la coiffure. C’est lui qui m’a poussée à tenter ma chance au concours en 2019, au concours Biblond The Hairfluencers… que j’ai gagné.

Et ensuite ?

Active sur les réseaux sociaux, la pause imposée par le Covid-19 m’a permis de développer mon propre compte Instagram avec des conseils et astuces en vidéo pour prendre soin des cheveux bouclés ou ondulés dont je faisais la démonstration sur moi-même. Il y a eu un effet boule de neile, j’ai gagné 500 abonnés en deux mois ! Avec des échanges très qualitatifs de surcroît. Le sujet n’étant pas assez traité, il y a une réelle demande. Je pense donc continuer à alimenter mon compte. Construire mon image. M’exprimer. Mais aussi former et transmettre. J’aime l’idée de montrer qu’une petite Réunionnaise peut réussir, se faire entendre. J’ai envie d’encourager tous ceux qui ont de l’ambition à réaliser leur rêve.


Quels sont vos projets ?

J’ai pour projet de partager avec les coiffeurs réunionnais ce que j’ai pu apprendre par mes voyages, les aider à s’épanouir dans leur métier, comme moi je suis épanouie aujourd’hui. C’est pour ça que j’assure des formations sur l’île. Pour l’instant, je laisse la vie me guider, mais je n’exclus pas de revenir habiter un jour à la Réunion, pour faire grandir mes enfants au soleil, avoir une diversité d’activités extérieures et... l’amour de la famille !

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

La famille, la mer, le vert (ces plantations « naturelles » qu’on paie si cher chez Truffaut pour tenter que ça tienne dans nos maisons parisiennes…) Chez moi, je garde précieusement certains objets comme un pilon, un van en vacoa. Le pilon est le plus bel objet dans ma cuisine je trouve ! Je vis à l’extérieur de Paris, il y a du vert autour de moi. J’adore ma petite ville, les gens sont bienveillants. J’ai parfois l’impression d’être à la Réunion. J’ai des voisines mauriciennes alors on se remet dans notre ambiance !


Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Le monde est petit comme on dit. A Paris, j’ai très vite croisé des amis d’enfance perdus de vue et notre ’’famille ’’ d’amis réunionnais s’est agrandie. Quand on ne peut pas rentrer à la Réunion pour les fêtes (avec mon métier c’est compliqué), et bien ce sont nos amis réunionnais et métropolitains qui se réunissent !

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

Je trouve que la Réunion a fait un bond depuis le Covid en matière de création de concepts. Je trouve ça super, ça nous fait voyager. Les plus jeunes ont une façon différente de consommer et est à l’affût de nouveaux concepts et de découvertes, tant culinaires que dans la mode et dans le design.


+ d’infos sur www.facebook.com/Hairnatasha / www.instagram.com/natasha_hairworld


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