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Nathalie Almar, Maître de conférences à l’Université Antilles-Guyane

Publié le 16 septembre 2012

A 32 ans, Nathalie a obtenu un poste en Martinique, en tant que Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Antilles-Guyane.

Nathalie Almar

Racontez-nous votre parcours.

Je suis originaire de Saint-Denis, plus précisément de la Montagne. J’ai effectué mes études à l’université de la Réunion jusqu’à l’obtention d’un doctorat en communication en 2007. Pendant mes études et plusieurs années après, j’ai enseigné à l’Université de la Réunion. Puis, j’ai été Chargée d’Etudes au sein du Pôle de Formation et d’Information des Hauts de l’Association Développement Rural Réunion. Depuis mars 2011, je suis Maître de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Antilles-Guyane.

Comment avez-vous été amenée à partir en Martinique ?

Fin 2010, une offre de poste de Maître de conférences à l’Université Antilles-Guyane a été publiée. Le poste correspondait à mon profil. J’ai saisi l’occasion en envoyant mon dossier de candidature. J’ai passé un entretien fin janvier 2011 par visioconférence, et à la mi-février, j’appris que l’on m’attendait aux Antilles pour le 1er mars ! Il fallait alors annoncer à ma famille et à mes collègues qui n’étaient pas au courant de ma démarche que je quittais la Réunion 15 jours plus tard...

Quels objets de la Réunion avez-vous emporté dans vos valises ?

A vrai dire, j’avais peu de place dans mes valises pour rapporter des objets. J’ai surtout pensé à mes livres et à tout ce dont j’avais besoin pour travailler. Depuis, j’ai eu l’occasion de retourner à la Réunion et pour faire connaître à mes amis la cuisine réunionnaise, je ramène surtout des spécialités de chez nous !

Dans quel état d’esprit êtes-vous arrivé en Martinique ?

C’est à la fois « motivant » et « effrayant » d’arriver dans une île où on ne connaît personne. On se dit qu’ici, on ne peut compter que sur ses propres forces pour s’organiser. Finalement, les choses sont allées assez vite et j’ai rapidement tissé des relations qui m’ont beaucoup aidé pour mon installation en Martinique.

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

L’expérience est réellement enrichissante. Du point de vue personnel, j’ai découvert un autre département d’Outre-mer, la Martinique. Je m’attendais à retrouver beaucoup de points communs avec la Réunion, mais les choses sont vraiment différentes du point de vue des modes de vie, de la cuisine, des croyances, etc. Cela m’a fait prendre du recul sur ce que je suis, sur l’identité réunionnaise, sur la culture créole. Professionnellement, ce départ m’a permis d’évoluer. La situation était réellement bloquée à la Réunion. Les choses stagnaient. Aujourd’hui, je m’investis, je m’enrichis, et je me réalise professionnellement.

Qu’est ce qui vous manque le plus de la Réunion ?

Ce qui me manque le plus ? Evidemment, la famille et les amis. Mais aussi, et je n’aurais jamais cru dire ça en vivant aux Antilles : les fruits et les légumes ! Les prix ici sont ahurissants. Ah… si seulement je pouvais juste faire un tour au marché forain du Chaudron une fois par semaine !

Quelle est l’image de la Réunion en Martinique ?

L’image de la Réunion est ici celle qui est donnée par les médias. Lorsqu’on me parle de la Réunion, c’est à propos des attaques de requins, des faits-divers sanglants ayant marqué l’île (relayés par la chaîne publique) ou des dernières émeutes liées à la vie chère. Concernant cette dernière affaire, on aurait cru que la Réunion toute entière était à feu et à sang. C’est bien dommage !

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

Une expérience de mobilité s’appuyant sur un projet ne peut être qu’enrichissante. La mobilité est un moyen que l’on se donne pour atteindre les objectifs que l’on s’est fixé. Elle ne doit pas être faite en désespoir de cause car l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs… Pour ceux qui ont un réel projet, je leur dis sans hésitation : foncez !

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