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Nelsy Dubras, cadre chez Epson à Amsterdam

Publié le 8 septembre 2021

Le rêve de cette Portoise depuis l’adolescence : construire une carrière à l’international. Interview.

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Pouvez-vous vous présenter ?

Nelsy Dubras, 27 ans, je suis originaire du Port (sa mèm mèm !). Je suis actuellement « Homologation Coordinator » (conformité Produit) chez Epson Europe à Amsterdam. Je termine également mon Master de Droit International des nouvelles Technologies, qui sera complété par mon mémoire sur la régulation des règlements extra-judiciaires sur la Blockchain.

Racontez-nous votre parcours.

Dès l’âge de 13 ans, j’ai eu le désir de construire une carrière professionnelle à l’international. Poussée à cette époque par l’envie de travailler dans le monde de la diplomatie, j’ai débuté l’apprentissage du japonais en LV3 au Lycée le Verger de Sainte-Marie. Le bac en poche, j’ai commencé ma Licence de Droit et un DU Anglais- Espagnol à Paris XI (actuellement Paris Saclay).


Vivre en France métropolitaine n’a jamais été le but pour moi, mais plutôt une étape à franchir. En licence de droit, j’ai participé à Eramus au sein de la faculté de Droit de Coventry University au Royaume Uni. Suite à l’obtention de mon Master 1 de Droit International Public à Paris Saclay, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage à l’Ambassade de France à Skojpe en Macédoine.

Et ensuite ?

Sentant que le monde de la diplomatie n’était pas forcément fait pour moi, je me suis dirigée vers un poste en entreprise. Après avoir vécu et travaillé en Bulgarie pendant un an et demi, j’ai finalement décidé d’effectuer un Master de Droit International des nouvelles technologies à Amsterdam. Cela fait cinq ans que je ne vis plus en France, et que je construis ma carrière à l’international comme je l’avais souhaité dès mes 13 ans. 


Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Aux Pays-Bas, et particulièrement à Amsterdam, il fait bon s’expatrier même sans parler la langue nationale. L’administration, l’éducation, la vie sociale peut totalement être vécue en anglais. Et utiliser le vélo, comme moyen de transport ça change vraiment la vie. 

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

La mobilité, en métropole et à l’étranger, doit être appréciée pour ce qu’elle offre, notamment la possibilité de rencontrer des individus venant de toute part du monde, avec leurs propres cultures et visions. C’est pourquoi j’encourage toujours à tenter cette aventure. En ce qui me concerne, j’ai pu bénéficier des aides régionales et départementales pour la mobilité en métropole. Et pour la mobilité internationale, des moyens universitaires mis en place pour faciliter une première expérience à l’étranger. 

Quels sont vos projets ?

Je souhaite me spécialiser dans le domaine de la régulation des nouvelles technologies. Et bien sûr poursuivre ma carrière à l’étranger (pour le moment aux Pays-Bas), au moins encore plusieurs années.


Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

Vivre à l’étranger, j’aime ça. Mais si je pouvais vivre deux ou trois mois par an à la Réunion, tout en continuant sans incident mes projets professionnels et personnels, je serai totalement heureuse de pouvoir concilier les deux. Ma famille me manque beaucoup : ne pas pouvoir voir mes frères, mes cousins, ma filleule grandir. La vie à la Réunion est aussi sans stress, un endroit idéal pour se ressourcer. 

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

A l’étranger très peu de gens connaissent notre île. L’image qu’ils en ont est souvent celle que je leur peins. À vrai dire, expliquer d’où je viens fait partie intégrante de ma vie quotidienne ! À chaque nouvelle rencontre, je fais mon discours de promotion de la Réunion, avec des chiffres, des images et parfois des vidéos... digne d’un spot publicitaire ! J’ai appris à apprécier mon île d’autant plus en la présentant à chaque nouvelle personne qui croise ma route.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Lors d’un de mes premiers voyages, ma mère m’a glissé un cuiseur à riz dans ma valise. Mais à chaque retour de la Réunion, mon Top 2 c’est ti-jacques et goyavier. Mais le voyage entre la Réunion et Amsterdam est long. J’emporte donc souvent ces produits transformés (confiture, sous-vide, etc). Une ou deux bouteilles de punch font également parti du kit de survie.


Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Oui, j’ai encore des contacts forts avec mes amis réunionnais, en France métropolitaine et aussi à la Réunion. J’ai aussi rencontré des Réunionnaises ici aux Pays-Bas ! Quand on vit à l’étranger, la nostalgie partagée de certaines facettes de la Réunion est plus que palpable. Même si je parle toujours en kréol avec ma famille, parler en kréol à l’étranger met du baume au coeur.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

En voyant les difficultés que mes amis entre 20 et 30 ans ont pour trouver du travail et des postes gratifiants, je me rends compte que le départ de nombreux Réunionnais est causé par ce manque d’activité économique. Si pour moi, quitter mon île a été une réelle volonté, je connais nombre de jeunes Réunionnais qui l’ont fait à contre-coeur, faute de ne rien trouver sur l’île auprès de leurs proches. Ce déchirement peut être évité en partie si le climat économique de la Réunion s’améliore.


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