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Noémie Defoy : une vie nomade

Publié le 21 avril 2022

Enchaînant les petits boulots sur un yacht ou les missions humanitaires, Noémie a déjà 33 pays à son actif. Basée en Grèce, elle nous raconte sa vie de nomade.



Pouvez-vous vous présenter ?

Noémie Defoy, 28 ans. Je suis née à Sainte Clotilde, j’ai grandi dans la Cité Bois Rouge à la Bretagne. Je suis issue d’une famille modeste. J’ai un Bac L Musicologie que j’ai passé au Butor. Diplômée en design d’intérieur, c’est là où j’aimerais faire carrière. J’ai exercé beaucoup de métiers : dans l’hôtellerie, en cuisine, barmaid, masseuse, esthéticienne, community manager… Je travaille actuellement sur un yacht de 20 mètres en Grèce, avec mon mari. Nous sommes le seul équipage à bord. Il est capitaine, je suis chef de cuisine et stewardess.

Racontez-nous votre parcours.

En terminale, j’avais du mal à trouver mon orientation : rien ne me convenait. J’ai donc quitté la Réunion juste après le Bac à 18 ans, après avoir travaillé au Mc Do de Sainte Marie pour me faire un peu d’argent de poche ! Direction l’Australie. Je suis passée par une agence qui m’a guidée. J’étais dans une famille d’accueil et je préparais un concours d’anglais avec "Phoenix Academy". L’accent australien m’a donné du fil à retordre ! 


Avez-vous des anecdotes de cette période ?

J’ai dû chanter dans la rue pour gagner ma vie à un moment donné... C’était pas évident : quand il pleut tu ne gagnes rien ; tu croises plein de gens bizarres. Je me suis déjà fait voler en pleine rue, quelqu’un a mis sa main dans ma housse de guitare et à couru avec l’argent ! Du coup, tout le monde s’est arrêté et m’a donné 5$ ! J’ai aussi chanté dans des bars en échange de nourriture et d’un verre. C’est là-bas que j’ai rencontré mon mari. Nous nous sommes mariés en Australie et 10 ans plus tard, nous voilà toujours ensemble à faire les 400 coups !

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Nous travaillons actuellement sur un yacht basé en Grèce mais qui navigue un peu partout sur la planète. Je n’habite pas à l’année en Grèce : je fais 6 mois ici et 6 mois ailleurs. Mais ce pays est magnifique ! La nourriture est exquise, les paysages incroyables. J’ai eu un gros coup de coeur pour la Grèce. Le reste du temps, nous voyageons, notamment avec l’association humanitaire que nous avons créée : Hip Hop Human Iterre. Mes projets ? Voyager encore plus ! J’ai 33 pays à mon actif et ce n’est que le début.


Le fait que je sois extrêmement polyvalente ne signifie pas que je sois désordonné, au contraire, grâce à une bonne organisation et de l’auto discipline, j’ai la chance de pouvoir concilier tout ce que j’aime faire : Designer d’intérieur, dans la restauration (je suis chef, barista, barmaid…), je suis une artiste (pianiste, chanteuse, actrice, modèle, guitariste), et enfin je suis masseuse et esthéticienne.

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

Sans hésiter l’ouverture d’esprit. Voyager, c’est s’ouvrir au monde, à de nouvelles expériences, à de nouvelle cultures et à d’autres mentalités. Découvrir le monde est la meilleure chose qui me soit arrivée. Par ailleurs, c’est juste génial de venir d’une île ! La Réunion est bien moins connue que les autres îles françaises, cela a un côté mystérieux quand on en parle…


Quand j’explique d’où je viens, je commence toujours par dire :
- Vous connaissez l’île de la Réunion ?
- Non
- L’île Maurice ?
- J’en ai déjà entendu parler...
- Madagascar ??
- Oh comme le dessin animé !
- Euh… l’Afrique du Sud ?
- Ah oui !
- Bon ben j’habite à 4h de vol de Johannesburg...


Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

Un bébé ! Comme toute Réunionnaise qui se respecte, accoucher à la Réunion est la seule option possible… La famille me manque bien entendu. Etre loin, c’est un choix qui n’est pas toujours évident. On manque beaucoup d’évènements importants (mariages, naissances…). Les amis, la nourriture (j’ai hésité à le mettre avant les amis, on a une des meilleures cuisines au monde), les paysages… Un vrai paradis sur terre ! J’ai toujours dans mes valises des boîtes de tamarin. Et oui... je suis une grande fan de tamarin ! Sinon le pilon est toujours à la maison.


Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

Je trouve dommage que la Réunion n’exploite pas davantage son potentiel touristique... d’un côté je comprends qu’on cherche à "préserver" notre belle île mais parfois je trouve ça un peu égoïste. Nous sommes bien contents de voyager et de découvrir de nouveaux endroits, alors pourquoi ne pas laisser plus de gens avoir un coup de coeur pour La Réunion ?


Je ne serais pas arrivée là si j’avais fait les choses différemment. Je suis donc même reconnaissante de mes erreurs, de mes coups durs et de mes galères. Quand je surmonte une épreuve, c’est que j’ai appris une leçon et que je suis prête pour la suivante.


Voir le profil de Noémie Defoy / Voir aussi : www.instagram.com/emietwice/ www.facebook.com/emietwice / www.facebook.com/hiphophumaniterre


Voir aussi l’émission TV Réunionnais du monde avec pour invitée Noémie :

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