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Olivier Cadarbacasse, viticulteur dans le Bordelais

Publié le 1er mai 2011

Propriétaire d’un vignoble dans la région de Saint-Emilion, Olivier produit le Château Moulin de Beauséjour en appellation Bordeaux Supérieur (sur un domaine de 33 hectares) et le Château Beauséjour Les Maurins en appellation Saint-Emilion (3 hectares). Un vin commercialisé à travers le monde, principalement aux USA, la Réunion, la Belgique et la Nouvelle-Calédonie...

Olivier Cadarbasse

Dans quelles conditions avez-vous quitté la Réunion ?

J’ai quitté l’île à l’âge de 11 ans, il y a donc plus de vingt ans maintenant. A la Réunion, mes parents, issus tous deux d’un milieu très modeste, avaient monté une belle entreprise de ferronnerie d’art et constructions métalliques. Après avoir fait le tour de la question, ils voulaient quitter ce milieu des affaires et changer de vie. Ils ont repris un domaine viticole et se sont lancés dans la production de vin.

Quel a été votre parcours ?

Ayant vécu sur la propriété avec eux, et bien que passionné par le vin, je ne me destinais aucunement à cette vie. Après mon baccalauréat et deux années de prépa HEC, j’ai décroché le concours d’entrée à une Ecole Supérieure de Commerce classée parmi les 10 premières de France. Les frais de scolarité étant élevés, j’ai choisi la formule de l’apprentissage et j’ai donc été pendant deux ans, l’adjoint du directeur financier Europe d’un groupe américain de semi-conducteurs.

Et ensuite ?

Avec cette expérience et mon diplôme, j’ai réussi à décrocher un poste rêvé pour tout étudiant en Ecole de Commerce, au sein d’un cabinet de conseil faisant partie des Big Five (les cinq plus gros cabinets de conseil au monde) : Price WaterHouse Coopers. Ma femme, que j’avais rencontrée pendant mes études, avait décroché un poste chez mon principal concurrent. La vie parisienne s’en découla, avec costard gris et mallette de rigueur, jamais un sourire sous peine d’être pris pour un fou, l’appartement à 50 m de l’hôtel Matignon et la Z3 dans le garage... Très vite, nous nous sommes rendus compte que la vie parisienne n’était pas pour nous et avons réfléchi à faire autre chose. Nous avions l’expérience des mes parents viticulteurs et celle de mes beaux-parents agriculteurs dans l’Est de la France, en Moselle.

C’est le début de l’aventure des Domaines de Beauséjour...

Nous nous sommes lancés et avons repris en 2002 12 hectares de vigne en appellation Bordeaux Supérieur. La commercialisation ne se faisait pas en bouteille mais en vrac à un négociant qui venait acheter le vin de l’année et repartait avec en camion citerne. Nous savions que le terroir était porteur mais il a fallu tout apprendre sur le tas. Le challenge était énorme car nous ne voulions pas décevoir ceux qui avaient cru en nous.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Aujourd’hui, nous en sommes à 33 hectares de Bordeaux et 3 hectares de Saint-Emilion. Nous produisons des vins Bordeaux rouge, blanc sec et rosé, ainsi que du Saint-Émilion. Nous vendons 85 % de notre production à l’export. Nous avons trois enfants de 8, 4 et un an. Nous sommes donc bien occupés.


vin allé di partou

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

De la réunion, il me manque une partie de ma famille : mes grands-mères, mon frère, ses filles, mes cousins cousines, tantes et oncles. J’ai gardé des souvenirs colorés, des odeurs particulières, des senteurs épicées...

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

La Réunion connaît des difficultés liées principalement au contexte économique mondial. En revanche, je suis fier de voir que mon île est un modèle de tolérance entre les cultures et les religions. Au moment où l’on débat de la laïcité en France, on devrait davantage parler du modèle réunionnais car il s’agit bien d’un modèle. Des clients belges m’en ont d’ailleurs parlé et cela a toute son importance quand on sait que les communautés belges wallonnes et flamandes ont du mal à coexister.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

La Réunion fait rêver. Elle est envoûtante. C’est la destination préférée des jeunes mariés et ceux qui ont eu la chance d’y aller en sont ravis et ne rêvent que d’y retourner.

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez ?

Lorsque je suis arrivé dans le Sud-Ouest, on arrêtait pas de me demander si le changement de climat n’était pas trop difficile. Je suis arrivé en plein été et la chaleur était plus élevée qu’à la Réunion. Je me suis demandé pourquoi les gens me demandaient cela. L’hiver ce fut autre chose mais globalement ma région est magique. Dans le Sud-ouest, on mange et on boit bien. Les gens sont simples et conviviaux. Le climat est agréable. La mer n’est pas loin. Que demander de plus ?

Château Moulin de Beausejour
33420 Saint-Jean de Blaignac
Tel : 05 57 84 55 71
www.moulindebeausejour.fr


Mise à jour Février 2019 : Olivier Cadarbacasse rachète le Chai de Cilaos (interview)


Installés en 2002, Véronique Bogenez et Olivier Cadarbacasse, une Lorraine et un Réunionnais, ont quitté le stress de la vie parisienne pour suivre leur passion du vin et reprendre le Château Moulin de Beauséjour, à 5 kms à peine du célèbre village de Saint-Emilion.

Régulièrement sélectionnés par le Guide HACHETTE et plusieurs fois médaillés au Concours des Vins de Bordeaux, les vins du Château Moulin de Beauséjour s’inscrivent dans une démarche qualitative et reflètent le soin tout particulier porté à la vigne ainsi qu’aux différentes étapes de vinification.
 
En 2007, Véronique et Olivier ont eu l’opportunité de reprendre le Château Beauséjour les Maurins au coeur de l’appellation Saint-Emilion. Cette propriété de 3 hectares vient compléter une gamme de vins de qualité déjà bien étoffée.

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