Olivier Law-Tho, étudiant à Winthrop University, South Carolina, USA

Olivier Law-Tho

"J’avais envie de tenter l’aventure de partir seul".

Racontez-nous votre parcours.

"J’ai vécu au Port et à Trois Bassins, originaire d’un milieu modeste. J’ai quitté la Réunion, motivé par les voyages et l’envie de voir autre chose. Après une année à l’Université de la Réunion, j’ai été accepté à l’Université Paul Valéry à Montpellier. J’avais envie de tenter l’aventure de partir seul".

Comment cela s’est-il passé ?

"Arrivé à Montpellier, j’ai dû m’adapter et rencontrer du monde. J’ai intégré la faculté des Lettres et des Arts, en cinéma et audiovisuel. J’ai fini avec une licence. Puis je voulais une filière un peu plus concrète, alors je me suis dirigé vers la publicité. J’ai intégré l’ISCOM : Institut Supérieur de Communication. L’enseignement, plus professionnel, m’a permis plusieurs stages en agences de publicité et un stage à RFO Réunion. Pour moi ce fut un retour aux sources".

Comment êtes-vous arrivé aux Etats-Unis ?

"L’institut proposait un programme d’échange international avec la Caroline du sud. C’était une opportunité de partir à l’étranger et de changer de vie une nouvelle fois. J’ai étudié en Mass Communication, puis en Integrated Marketing Communication pour le diplôme de Bachelor. Aujourd’hui j’habite Rock Hill".

Quels sont vos projets ?

"Mon projet est de décrocher mon Bachelor en décembre et de profiter de ma permission de travailler aux Etats Unis pour trouver un job dans une grande agence de publicité à New York ou sur la côte Ouest. Ensuite pourquoi pas essayer un autre pays".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Elle m’a énormément apporté pour mon enrichissement personnel. En cinq années à Montpellier, j’ai rencontré beaucoup de Réunionnais (ça m’a permis de pas trop perdre mes racines), mais surtout j’ai rencontré des gens qui venaient des quatre coins d’Europe et du monde, avec qui j’ai créé de très bons liens. Ce qui me permet d’aller les voir dans leurs pays. J’ai traversé l’Espagne, l’Italie. Prendre un café sur la place Saint-Marc à Venise, traverser les déserts de l’Andalousie, fêter un springbreak à Miami... Tout cela laisse une empreinte dans la mémoire. C’est quelque chose d’incroyable. Ce que la mobilité m’a appris, c’est à m’adapter, à respecter les autres et leurs cultures".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Là où je vis la Réunion est inconnue. Les Américains ne savent pas ce que c’est et où ça se trouve. Mais ils restent curieux et en leur montrant des photos, ils sont tous sous le charme et veulent tous y aller. C’était la même chose quand j’étais avec les étudiants étrangers en Europe".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Mon conseil : ne pas hésiter à partir. Il y a tellement de choses à voir, de gens à rencontrer, de choses à vivre ! Ce n’est pas facile de partir, car on laisse pas mal de choses derrière soi, mais on a sa propre vie à construire. Je sais qu’un jour je motiverai mes enfants à partir, car j’ai envie qu’ils vivent la même chose que ce j’ai vécu et que je vis encore. Il faut savoir partir un peu pour mieux revenir. Une phrase que je garde toujours en tête : "Un homme devient vieux lorsque ses regrets prennent la place de ses rêves" (John Barrymore)".

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