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Oriane Ramaye-Stanislas, portrait d’une « Réulyonnaise »

Publié le 21 septembre 2021

A 29 ans, elle est chargée de projets en systèmes d’information au Centre d’expertise national d’Enedis, à Lyon.

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Pouvez-vous vous présenter ?

Oriane Ramaye-Stanislas, 29 ans. Je suis née et j’ai grandi au sein d’une famille nombreuse à La Montagne, où j’ai vécu jusqu’à mes 18 ans. J’aime accuser mes parents et mes grands-parents de m’avoir transmis leur curiosité. Pour moi, c’est un peu comme s’ils m’avaient ouvert la voie vers une infinité de possibles. C’est en les écoutant (et parce qu’apparemment j’ai un côté têtu) que j’ai décidé à 8 ans, qu’un jour je partirai de La Réunion pour me faire ma propre expérience...

Qu’avez-vous fait ?

La première destination que j’avais envisagé était l’Australie, mais lorsque l’on craint déjà les babouks, l’Australie semble un brin compliqué… Je suis curieuse, oui, mais téméraire, pas vraiment ! Après un Bac au lycée de Bellepierre, je me suis tournée vers Paris dans un premier temps, puis Nice et Lyon où j’ai majoritairement étudié. Pendant mes études, j’ai pu faire un stage en Grèce, où je suis restée trois mois. Cela a été une expérience incroyable qui a renforcé mon envie d’avoir une plus grande expérience à l’étranger.

Et ensuite ?

A la fin de mes études j’avais le projet de poursuivre en doctorat avec une année de césure en Erasmus au Royaume-Uni, mais avec le Brexit, la destination Royaume-Uni n’était plus accessible. J’ai donc opté pour la solution professionnelle ; j’ai travaillé un an et demi en Angleterre où j’ai pu croiser la route des Réunionnais du Royaume-Uni à Londres et lors d’un week-end mémorable à Cardiff.

Rencontre des Réunionnais de Londres en 2019

Pour information, j’ai aussi croisé des araignées aussi grosses que des babouks dans le sud-ouest de l’Angleterre ! Ma famille peut en témoigner, j’ai gardé ma mère, ma grand-mère, mes tantes, mes sœurs et mes cousines avec moi en visio pendant une heure avant d’affronter le monstre.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Je souhaitais rester en Angleterre (j’ai même passé un entretien à Buckingham Palace), mais le Covid a mis mes plans en attente. Je suis donc revenue à Lyon il y a un an ; je suis fortement attachée à cette ville mais j’ai la bougeotte. D’ici quelques temps je pense repartir, toujours au Royaume-Uni, mais cette fois direction en Écosse… ou peut être en Grèce à nouveau ! Aujourd’hui, j’ai du mal à envisager de revenir vivre à La Réunion. Mais s’il devait y avoir une raison, ce serait ma famille.

Parlez-nous de votre travail.

Au sein du Centre d’Expertise Nationale d’Enedis, je travaille en appui aux 25 Directions Régionales pour le déploiement des nouveaux outils métiers avec des déplacements dans toutes la France. Toujours en quête de nouvelles connaissances, j’apprécie les environnements dynamiques et plus particulièrement les nouvelles technologies. Je m’intéresse aux impacts de la transformation digitale sur les utilisateur. A l’occasion, je peux être aussi animatrice, graphiste, professeure, photographe ou encore organisatrice d’évènements.

Fête des Lumières à Lyon

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

J’adore Lyon et sa région. Il y a un confort de vie que j’aime beaucoup. Pouvoir aller à la mer ou à la montagne, en deux heures c’est agréable. Concernant les Lyonnais, je les aime beaucoup. J’ai la chance d’avoir rencontré des Lyonnaises qui aiment leur ville et qui m’ont partagé leur passion. Comme dirait ma sœur, je suis une Réulyonnaise !

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

L’image que les Lyonnais ont de La Réunion est assez positive, on me demande souvent pourquoi j’ai voulu en partir. Côté Angleterre, j’ai eu le même type de réaction, sauf de la part de mon chef qui lui est originaire de la Barbade et avec qui on a beaucoup discuté des différences entre les Caraïbes et les Mascareignes.

Que vous a apporté l’expérience de la mobilité ?

Être partie de La Réunion a été pour moi l’occasion de sortir de ma zone de confort, et aussi d’apprendre qui je pouvais être en dehors du cadre familial. J’ai ainsi réalisé qu’être timide n’était pas une malédiction qui allait me poursuivre toute ma vie. Et puis j’ai rencontré des personnes extraordinaires pendant ces onze dernières années, qui ont fait de ma mobilité une expérience formidable. Dans tous les cas, je ne serais pas arrivée là sans le soutien de ma famille et un grain de folie… que je dois aussi à ma famille !


Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

Venir de La Réunion m’a rarement défavorisé, je l’ai toujours vu comme un avantage. Dans un premier temps ça permet de casser la glace : entre ceux qui connaissent, ceux qui veulent y aller, et ceux qui ne connaissent pas du tout, on a toujours quelque chose à partager sur le sujet. Sur le plan personnel, ça me donne l’occasion de comparer ma vision du monde avec la leur, ce qui ajoute encore une infinité de sujets de conversation. Pour quelqu’un qui comme moi adore discuter, c’est plus qu’idéal.

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Comme beaucoup je pense, c’est ma famille qui me manque le plus. Organiser les fêtes avec ma maman, discuter avec mes sœurs et mon frère, regarder un film avec pépé et mémé, aller au cinéma avec les cousins, regarder le soleil se coucher depuis la maison...

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Lorsque je suis partie, j’ai surtout emporté un album photo (j’ai subtilisé des photos des albums de la maison) qui après 11 années m’accompagne toujours (même s’il est dans drôle d’état). A chaque retour à La Réunion, la famille m’offre un nouveau petit quelque chose pour que je me rappelle qu’ils sont toujours là.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

De ma lorgnette, je dirais que dans l’ensemble c’est différent de ce que j’ai connu avant mon départ, mais je ne saurais pas dire si l’évolution est positive ou négative. Comme dirait mon pépé, c’est pas plus simple, c’est pas plus compliqué... c’est différent.

Angleterre : Les Cornouailles - Oxford

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