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Patrick Hoareau, 38 ans, conducteur de train à la SNCF

Publié le 19 décembre 2005

Résidant à Vierzon dans le centre de la France, Patrick Hoareau est marié à une Réunionnaise de Saint Paul, qu’il a rencontré en métropole. Ensemble, ils ont eu deux enfants, tous deux nés là-bas. Natif de Terre Sainte, Patrick a suivi l’essentiel de sa scolarité à la Réunion : BEP électrotechnique à Edmond Albius à Saint-Louis, CAP monteur câbleur à l’école EDF au Port. Après son service militaire au RPIMA de Saint-Pierre et une courte période de chômage, il a quitté l’île dans le cadre d’un projet de mobilité via L’ANT en 1988.

Patrick Hoareau
Patrick, ici dans sa cabine de pilotage, conduit des trains de voyageurs depuis 15 ans.

Racontez-nous votre arrivée en métropole.

"Je suis arrivé en métropole en novembre 1988 pour suivre une formation avec les Compagnons du Tour de France. J’ai donc débarqué avec d’autres compatriotes, un matin à Orly dans le froid. On nous a pris en charge et conduit dans un foyer a Clichy, où nous sommes restés quelques jours le temps de visiter la capitale que je ne connaissais que par la télé. Puis on a été dirigé sur Orléans où se déroulait la formation, logé en foyer de jeunes travailleurs. J’ai bien aimé cette période. Après la formation, j’ai travaillé un peu en intérim et en février 1990, j’ai passé avec succès les tests d’entrée à l’école de la SNCF. En Avril 1991, j’ai décroché mon brevet de conducteur de train, après avoir réussi l’examen final. Aujourd’hui, cela fait 15 ans que je conduis des trains de voyageurs et parfois des trains de marchandises. Je suis très fier de faire ce métier qui me plaît beaucoup".

Qu’est ce qui vous manque de la Réunion ?

"Ce qui me manque, c’est l’ambiance de la vie là-bas. Je me considère chanceux, car mon entreprise me permet de partir tous les trois ans en vacances, pour me ressourcer gratuitement. Je peux rendre visite à mon père et mes deux frères qui habitent l’île. Le contact se fait aussi via le net, car j’y écoute régulièrement les radios de l’île et je me tiens informé de ce qui se passe grâce aux différents sites dédiés à la Réunion".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Ma venue en métropole m’a beaucoup aidé à me "débrider" et à m’ouvrir sur les autres. Je me souviens qu’au début, le contact avec les gens n’était pas évident. On restait beaucoup entre Réunionnais. Aujourd’hui, je conseille aux jeunes de ne pas avoir peur de quitter l’île. La mobilité est une solution au chômage, car ici, on a tous une chance si on travaille dur. Mais n’oubliez pas d’où vous venez !"

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"La Réunion n’a à mon avis pas à rougir par rapport aux autres Dom-Tom. Bien sûr, il n’y a pas de travail pour tout le monde, mais la mobilité peut résoudre ce problème pour ceux qui le souhaitent. Encore faut-il que les pouvoirs publics le fassent bien comprendre aux jeunes".

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