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« Que la Nouvelle-Calédonie reste une terre de vivre-ensemble »

Publié le 2 novembre 2018

A quelques heures du référendum sur l’indépendance, cette Réunionnaise installée à Nouméa depuis 15 ans, ex agent administratif au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, nous livre son ressenti.


Pouvez-vous vous présenter ?

Aurélie Druilhet, Robert de mon nom de jeune fille, 30 ans. Je suis originaire de Saint-Denis et j’ai passé mon enfance à Bois de Nèfles Sainte-Clotilde. Je suis arrivée en Nouvelle-Calédonie il y a bientôt 16 ans. Mes parents ont toujours été animés par la découverte de nouveaux horizons. Ils ont pris la décision de quitter la Réunion pour s’installer sur cette belle île qu’est la Nouvelle-Calédonie. Le champ des possible s’offrait à eux et ils ont tout simplement "sauté la mer".

Quel a été votre parcours ?

J’ai suivi une partie de ma scolarité à Nouméa en y effectuant mes années de lycée. Après l’obtention de mon baccalauréat de littérature, j’ai eu la chance d’être soutenue par la Province Sud de Nouvelle-Calédonie et je suis allée poursuivre un cursus de psychologie à Paris en Métropole. Une fois mes études terminées, je suis revenue m’installer sur le "caillou" (comme on le nomme ici). J’ai travaillé en tant qu’agent administratif au sein du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie pendant cinq ans. J’ai décidé, cette année, de me reconvertir. Je suis désormais une formation, par le biais du CNED, pour obtenir mon diplôme de diététicienne-nutritionniste.

Décrivez-nous l’ambiance en Nouvelle-Calédonie à quelques heures du référendum.

Ce dimanche 4 novembre 2018, les Calédoniens, de quelque origine qu’ils soient, voteront pour ou contre l’indépendance. Il est vrai qu’il peut y avoir certains débordements mais, en toute honnêteté, je ne l’ai pas ressenti. Étonnamment, il règne à mon sens un certain calme et une plénitude. J’ai encore eu l’occasion de me balader sur la côte est de la grande terre, dans le Nord de l’île et bien que les drapeaux aux couleurs de l’identité kanak flottaient fièrement et vivement au vent, les gens des tribus étaient souriants et ne tarissaient pas de gentillesse à notre égard. Nous, considérés comme européens ou du moins non calédoniens…


Photo : www.noumea.nc

Que pense-t-on dans votre entourage de ce référendum ?

Mon entourage a mille et un visage. Il est créole réunionnais, zoreil, kanak, caldoche, wallisien-futunien... métis. Nous aspirons tous à une même chose : le vivre ensemble. Dans la sérénité qui sied si bien au territoire. La Nouvelle-Calédonie est et restera pour moi, une terre de partage. J’aime sincèrement ce petit bout de terre de l’autre bout du monde et j’ai confiance en les Calédoniens. Ils sauront faire le choix qui leur est le plus juste en fonction de leurs valeurs.

Pour vous, y-a-t-il des points communs entre la Réunion et la Nouvelle-Calédonie ?

Il est bien sûr difficile de comparer deux territoires si lointains. La Réunion et la Nouvelle-Calédonie sont toutes les deux particulières et pour moi aussi belles l’une que l’autre. Comme à la Réunion, chaque paysage est différent en Nouvelle-Calédonie. S’il fallait faire une comparaison, je dirais que j’ai ressenti la même profondeur ici sur la côte est et dans les îles loyautés qu’à la Réunion. Ce sont deux îles chargées d’histoire qui méritent notre devoir de mémoire.


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