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Rafick Affejee, réalisateur des « Jours de Cilaos »

Publié le 28 août 2020

C’est un extraordinaire témoignage. Dans les années 1970, Marie-Noëlle Grondin quitte la Réunion pour aller travailler à Paris. Des décennies plus tard, un retour sur son lieu de naissance réveille les souvenirs enfouis d’une enfance passée à Cilaos, ainsi que les raisons mêmes qui l’ont amenée à émigrer à l’âge de 20 ans. Réalisateur basé à Londres, Rafick Affejee présente son film documentaire de 46 minutes et répond aux questions de Réunionnais du monde.


Pouvez-vous vous présenter ?

Rafick Affejee : J’ai grandi à l’île de La Réunion, avant de partir pour la France en 1989 pour poursuivre ma passion pour la production sonore. J’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur du son à l’Université de Marseille en 1997, puis j’ai travaillé comme opérateur de prise de son dans le sud de la France avant de m’établir à Londres en 2003. Au-delà de ma carrière dans la télévision au Royaume Uni (dont la BBC, Discovery, etc.), j’ai produit et réalisé deux films personnels sur le thème de la migration, un thème qui me tient à cœur. Mon premier court-métrage "Weekend à Londres" a été suivi du long métrage documentaire "Les jours de Cilaos" achevé en 2020.

Parlez-nous de Marie-Noëlle, l’héroïne de votre documentaire.

Des décennies après son départ, elle se sent exilée dans un endroit (la banlieue parisienne) auquel elle n’a pas le sentiment d’appartenir. Pour rompre l’isolement, Marie-Noëlle décide de faire un séjour à Cilaos avec ses soeurs Odile et Jeannine. Elles ont en commun leur enfance passée dans ce village isolé, perché dans les hauts massifs montagneux du centre de l’île. C’est l’histoire d’une famille nombreuse, ravagée par la pauvreté, une histoire à laquelle chacune d’elles a réagi à sa manière…


De quelles manières ?

Odile, la plus âgée des trois, vit toujours à Cilaos, entourée de ses animaux. Elle vit une retraite paisible sur la terre de ses ancêtres et semble être en harmonie avec son passé. Jeannine a travaillé en tant que couturière et a toujours vécu dans le sud de l’île, plus près de la côte. Elle a eu du mal à se réconcilier avec son enfance et le départ de ses propres enfants pour la France l’a ébranlée. La plus jeune, Marie-Noëlle, comme beaucoup d’autres de sa génération, est partie à Paris pour trouver du travail mais aussi pour échapper aux démons de son enfance. Elle s’est mal intégrée en France et se demande aujourd’hui si elle ne devrait pas retourner vivre sur son île natale. L’impact d’une migration sur un individu et sa famille est le thème central de ce film. Les histoires entrelacées de ces trois femmes et le partage de leur expérience respective constitue la trame narrative de ce film intimiste.

Que cherchez-vous à exprimer dans ce film ?

La notion de l’identité réunionnaise est au coeur de mon propos, la représentation que les Réunionnais ont d’eux-mêmes et du lieu ou ils vivent, au moment du départ mais aussi comment celle-ci change, évolue avec le temps. Chaque migration possède sa propre problématique. Dans ce film, il n’a pas été question d’aboutir à des généralités, mais de donner à ressentir et à comprendre les sentiments qui peuvent agiter cette Réunionnaise qui vit l’exil quelque part dans le vaste monde. Que s’est-il passé au moment même où elle a fait le pas et comment cette expérience a modelé l’individu qu’elle est aujourd’hui ? Quel est son sentiment d’appartenance à la culture réunionnaise ? Etant moi-même Réunionnais exilé en Angleterre, telles sont les questions que je me pose dans ce film.


+ d’infos sur www.zeklifilms.com

Voir le film Les jours de Cilaos :

Rafick Affejee - Bio express

Ingénieur du son basé à Londres, travaillant principalement pour la télévision et les films institutionnels, Rafick Affejee, 49 ans, a grandi au Tampon. A 18 ans, il s’installe en France pour poursuivre sa passion pour la production sonore et obtient son diplôme d’ingénieur du son à l’Université de Marseille en 1997. Il voyage au Maroc, en Europe de l’Est et en Inde où il produit plusieurs bandes sonores lors de ses voyages.

Rafick a travaillé principalement comme opérateur de prise de son en France avant de s’établir à Londres en 2003. Au-delà de sa carrière dans l’audiovisuel, il a tourné, produit et réalisé deux documentaires personnels qui reflètent la complexité de l’identité des migrants avec sa structure de production Zekli Films. Son premier court-métrage "Weekend à Londres" a été suivi du long métrage documentaire “Les jours de Cilaos" achevé en 2020. Il a réalisé des films intimistes et a gagné la confiance de ses protagonistes, en tournant seul ou en équipe très réduite. Rafick possède son équipement de prise de son et aussi une unité de tournage.


+ d’infos sur www.zeklifilms.com


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