Samuel Numan, 30 ans, musicien et comédien à La Rochelle
Originaire de Cilaos, Samuel commence la musique dès son enfance, en tapant sur des bouts de tôle aux rythmes du maloya. Expatrié depuis 10 ans, diplômé du conservatoire de La Rochelle, il est aujourd’hui leader du groupe Takamaka. Après dix ans de rencontres et d’expériences de la scène, il chante ses racines. La musique qu’il véhicule est le fruit du métissage, remplie de couleurs universelles.
- Samuel Numan
Racontez-nous votre parcours.
"Je suis né à Cilaos et j’ai grandi à la Rivière St Louis, dans un milieu très modeste. J’ai commencé la musique à la Réunion dès mon enfance (maloya, séga) par la guitare et les percussions (roulèr, pikèr, kayamb….). J’ai quitté l’île en 1997, après un bac S au lycée Antoine Roussin de St Louis, pour un Deug d’arts du spectacle à la Fac Paul Valéry 3 à Montpellier. En France, je me suis formé à la batterie (diplôme du conservatoire de La Rochelle), à la comédie (théâtre de l’Utopie) et aux arts vivants africains (Compagnie Mamy Watah)".
Comment cela s’est-il passé ?
"Après une année de fac, j’ai tout arrêté pour vivre de la musique. J’ai ouvert un annuaire et cherché un conservatoire qui prendrait des adultes ; je suis tombé sur celui de La Rochelle. Donc déménagement avec l’aide d’amis pour cette ville, petits boulots pour payer le loyer et conservatoire. Diplômé en 2002, je suis embauché en tant que percussionniste dans la compagnie d’arts vivants africains Mamy Watah et batteur dans plusieurs formations en métropole. J’ai fait des tournées en Europe et participé à plusieurs albums, j’en ai même réalisé pour des artistes comme Laurent G, los Jivaros…"
Quels sont vos projets ?
"Depuis 2002, je suis artiste intermittent du spectacle. Leader du groupe Takamaka et comédien dans le spectacle de contes « Mémoire d’éléphant », créé avec Serge Mamadou (Griot Gabonais) et le théâtre de l’utopie. Mes projets sont de promouvoir et diffuser la musique locale en Métropole à travers mon groupe et l’association Takamaka mizik créol. Je souhaite faire découvrir au public métropolitain les richesses de la musique réunionnaise, de la langue créole et du métissage".
Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?
"Une ouverture sur le monde plus évidente, pouvoir vivre de la musique moins difficilement et surtout continuer à m’enrichir en rencontres et cultures nouvelles".
Qu’est ce qui vous manque de la Réunion ?
"Les montagnes, la mer, la chaleur, toute ma famille, les rougailles, bonbons piments… et surtout la chaleur du public réunionnais, sans pareil ici en métropole".
Quels ont été les avantages et les inconvénients de venir de la Réunion dans votre parcours ?
"Je ne vois que des avantages : on se sent plus riche culturellement, on réalise la force de la musique réunionnaise. Dans mon travail les gens apprécient l’accent créole, les chants, les rythmes… c’est un bel atout !"
Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?
"Réunionnais du monde est un site très intéressant et essentiel pour la solidarité et l’entraide".
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