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Sandrine Lauret, 20 ans, étudiante en BTS Tourisme à Nice

Publié le 4 novembre 2006
Sandrine Lauret
Sandrine au centre, avec de amis réunionnais de métropole.

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

"J’avais envie de voir autre chose. Je me suis dit que si je voulais travailler à l’étranger plus tard, je devais quitter l’île, quitte à faire une étape en métropole avant".

Quel a été votre parcours ?

"Arrivée il y a un an, je me suis très difficilement adaptée. J’avais envie de rentrer dès le premier mois ! La mentalité est très différente ici, et puis c’est chacun pour soi et Dieu pour tous ! Mais heureusement que j’avais deux copines sur lesquelles je pouvais compter".

Quels sont vos projets ?

"J’aimerais travailler à l’étranger, peut-être dans le tourisme, mais pas dans une agence de voyages ! J’ai fait mon premier stage à Munich dans un Tour Operator. C’était bien, mais j’ai eu du mal à rester derrière un bureau toute la journée... "

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Ma famille, la cuisine (à mon avis, la cuisine réunionnaise est la meilleure au monde), les paysages, mes amies, etc. J’ai tellement de bons souvenirs à la Réunion ! "

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Une plus grande maturité, je suis plus réfléchie. Et puis j’apprends tous les jours à gérer un peu mieux mon argent. J’idéalise beaucoup moins la vie en métropole. Et je ne savais pas que les gens avaient une si mauvaise image des personnes qui habitent dans les îles".

Sandrine Lauret
Au retour de Munich avec un groupe de stagiaires.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"Je trouve dommage que les journalistes aient autant parlé du chikungunya ! La Réunion est une très belle île mais beaucoup de gens hésitent à venir à cause de ça. J’espère que le Comité du Tourisme et les politiciens trouveront vite une solution pour que les touristes reviennent dans notre île. Maintenant pour beaucoup de Niçois, la Réunion rime avec moustique".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Les gens pensent que les études sont plus faciles là d’où je viens. Ils ne savent même pas que nous avons les mêmes épreuves au Baccalauréat et aux BTS. L’avantage : je suis dans le tourisme et contrairement aux élèves de ma classe, je connais beaucoup de choses sur l’océan indien et sur les Dom Tom, ce qui plaît bien aux profs".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"La plupart des gens connaissent les Antilles mais pas la Réunion. On me demande si l’île est française, si on fête Noël (parce qu’il n’y a pas de neige !), si on va à l’école pieds nus, s’il y a des bus et une ville… Je crois que beaucoup seraient surpris des infrastructures s’ils venaient sur place. On me demande aussi si on vit dans des grottes et si on a de l’électricité. C’est triste de voir l’image que les gens ont de nous. Certains pensent que notre musique c’est le zouk et qu’on parle le même créole que les Antillais. A chaque fois qu’on me parle des Antilles et du zouk, j’en profite pour parler du séga, du maloya et de mon île".

Vous-même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"Nice est une jolie ville, mais les gens sont parfois snobs ou racistes".

Quels conseils que donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"La mobilité est une expérience qu’il faut vivre mais attention : ne partez pas sur un coup de tête ! C’est en vivant loin de l’île qu’on se rend compte de la chance qu’on a d’y appartenir. Et puis on part pour mieux revenir !"

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"C’est une bonne idée. Cela permet aux gens qui veulent partir d’avoir un aperçu de ce qu’est la vie en métropole et à l’étranger. On voit aussi les beaux parcours de beaucoup de Réunionnais. C’est une fierté de se dire que certains de nos compatriotes réussissent très bien leur vie loin de la Réunion".

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