Après dix ans dans le secteur bancaire, il a cocréé « Iziwup », une application d’éducation financière incubée à Orléans. « J’ai choisi de me lancer dans l’entreprenariat entre autres pour pouvoir revenir plus souvent et développer des projets à la Réunion. On a déjà commencé à travailler avec des acteurs sur l’île... »
Pouvez-vous vous présenter ?
Stanislas Hoareau, 36 ans. Originaire du Guillaume dans les hauts de Saint-Paul, j’ai quitté la Réunion à l’âge de 19 ans. Après un Bac ES et une année à l’université de la Réunion, j’avais envie de partir à la découverte de nouveaux horizons. Je me suis renseigné en mission locale et on m’a orienté vers le CNARM. J’ai pris contact avec eux en juin 2006 et tout s’est fait très vite. En septembre 2006, j’étais dans l’avion pour Paris. N’ayant jamais voyagé, c’était mon premier vol en avion !
Racontez-nous vos débuts à Paris.
Au départ, ça n’a pas été simple de s’acclimater aux transports, au monde tout le temps, à la météo... C’est le moment où on se rend compte qu’on a quitté un endroit unique et paradisiaque, la Réunion, et que sur l’île on a une qualité de vie qui n’a pas de prix. A Paris, tout est « speed » mais je m’y étais préparé mentalement ; je me disais souvent : “je suis parti pour mieux revenir”. Alors après quelques années, on apprivoise cette ville, on apprend à l’apprécier et on y a ses habitudes.
Qu’avez-vous fait ?
Après l’obtention d’un Master en Gestion de patrimoine à Paris, j’ai travaillé plus de 10 ans dans le secteur bancaire et patrimonial à accompagner des particuliers et des chefs d’entreprises, dans des entreprises comme le Crédit Agricole, Indosuez, BNP Paribas, Crédit Mutuel, HSBC. Depuis mars 2023, je suis co-fondateur de la start-up Iziwup. J’ai déménagé il y a trois mois à Orléans, où notre start-up est résidente d’un incubateur. J’apprècie cette ville à taille humaine, historique, et très dynamique dans ses projets de développement. L’écosystème local me permet de m’épanouir et de rencontrer facilement les gens qu’il faut.
Quel est le but de l’appli Iziwup ?
C’est un outil d’éducation financière qui aide les utilisateurs à prendre des décisions éclairées pour réaliser leurs projets de vie. Iziwup vous permet de tester des solutions financières avant de les réaliser, de simuler différents projets, d’analyser comment ils affectent votre situation personnelle, de mieux comprendre les risques impliqués et de prendre les bonnes décisions. Iziwup est entre autres conçue pour aider les étudiants à naviguer dans le monde complexe des finances personnelles. En 2006, lors de mon premier voyage, si j’avais eu accès à une application comme celle-là, je serais certainement parti plus serein. Avec mes associés, nous avons développé cette application en pensant aux difficultés que rencontrent un jeune dans sa quête d’indépendance et d’autonomie financière.
- Les étudiants de Standup formation à la Réunion seront bêta-testeurs de la toute nouvelle application d’éducation financière
Quels sont vos projets ?
Aujourd’hui mon principal projet est de finaliser et de lancer notre future application, qui a pour mission de rendre l’éducation financière accessible à tous, notamment aux jeunes. J’ai choisi de me lancer dans l’entreprenariat entre autres pour pouvoir revenir plus souvent à la Réunion. J’ai commençé à travailler avec des acteurs sur l’île ! Dès que notre activité sera plus ancrée, je rêve de revenir m’installer à la Réunion. Pouvoir allier mon activité et une vie familiale sur l’île : c’est la clé de mon retour.
Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?
Enormément de choses : les plats de papa, un cadre et un climat agréables à vivre toute l’année, la diversité de l’île, culturelle, cultuelle, la mixité de ses habitants… A chaque séjour sur l’île, j’aime passer du temps dans nos montagnes. Je viens m’y ressourcer. C’est important pour moi, avant d’affronter mes défis professionnels. J’ai aussi pour objectif d’être finisher du Grand Raid. J’espère être tiré au sort pour 2024 pour participer à cette "fête des fous” !
Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?
Des objets plus décoratifs, comme une savate en bois avec écrit « Ile de la Réunion » ou un panneau « La dodo lé là », une marmite créole pour faire mon rougail saucisses... On sait qu’on est chez un Réunionnais quand on arrive chez moi ! Je garde contacte avec mes amis, qui parfois sont de passage pour le boulot ou les vacances. Sur Orléans, un des humoristes est réunionnais dans un Comédie club. Il y a des Réunionnais dans chaque région de France et dans mes échanges professionnels la question revient souvent de par mon nom de famille. Cela permet d’avoir un contact simplifié car nous parlons d’un lieu qui nous tient à cœur.
Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?
Après 15 années en métropole, je porte un regard positif sur la Réunion. Nous sommes un territoire avec un fort potentiel de développement. Notre jeunesse doit être le moteur de notre croissance. Je pense notamment aux métiers du numérique qui effacent la distance et les frontières. Mon expérience à l’extérieur m’a prouvé que l’ouverture sur d’autres cultures, de nouvelles façon de penser, de nouvelles méthodes de travail ne doivent pas nous faire peur. Au contraire, c’est une force. Il faudrait que les collectivités facilitent encore plus les échanges, permettent aux jeunes de se former avec les meilleurs à l’extérieur pour revenir apporter l’expérience à la Réunion.
Que vous a apporté l’expérience de la mobilité ?
J’ai pris mon envol et mon indépendance, j’ai découvert un autre mode de vie, j’ai mûri… Je ne serais pas arrivé là si je n’avais pas pris le risque de partir et fait les différentes rencontres qui m’ont permis de grandir, de progresser, et d’être qui je suis aujourd’hui me permettant encore plus d’apprécier d’où je viens…
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