Tatiana Dijoux, V.I.E. en Allemagne

Pouvez-vous vous présenter ?

Tatiana Dijoux, 24 ans, je suis originaire de Saint Benoît. Après un Bac à Saint-Paul, j’ai fait des études de commerce international au Campus La Salle Saint Charles de Saint-Pierre : un BTS puis un Bachelor. En 2022, j’ai fait un Master avec un semestre d’études en affaires européennes en Belgique, puis en administration et affaires publiques en Autriche. Les cours étaient en anglais et en allemand. Après ma certification de langue obtenue en Autriche, j’ai pu décrocher un V.I.E. (Volontaire Internationale des Entreprises). J’ai commencé à travailler en février 2023 à Stuttgart pour une mission de deux ans dans une entreprise multinationale.

Comment avez-vous été attirée par l’international ?

Mon parcours de mobilité a commencé au collège des Aigrettes, avec un échange scolaire entre Berlin et La Réunion. Puis, lors de mon année de lycée à Bois d’Olives, je suis repartie deux semaines en Allemagne et en Pologne. Pendant mes études à Saint Charles, j’ai voyagé chaque année (excepté pendant le Covid) et autant que possible, lors des périodes de vacances. Mon premier voyage solo a été en Afrique du Sud et j’ai aussi visité l’Europe. J’ai travaillé à l’antenne de l’Île de La Réunion Tourisme (IRT) à Francfort (les voyageurs allemands représentent la première clientèle européenne de La Réunion !) et en tant qu’assistante chargée de mission au Club Export Réunion. C’est l’envie d’en découvrir davantage et de découvrir le monde au-delà des jugements et des préjugés qui me pousse. On en a tous mais le voyage sert justement à cela. On vient de la même planète et on peut apprendre les uns des autres. Chaque relation est enrichissante...

Roadshow de l’IRT en Allemagne en 2019

Quels sont vos projets ?

Après mon V.I.E, j’aimerais faire le tour du monde, reprendre les études, et contribuer au monde de demain en travaillant pour des institutions publiques ou dans le cadre de missions humanitaires. J’ai conscience qu’un retour à La Réunion reste compliqué du point de vue de l’évolution professionnelle. Comme le mentionne souvent l’association Retour au Péi, un retour à La Réunion demande de la patience et de l’adaptation à un nouveau marché. Je pense aux amis qui ont fait des grandes écoles et qui ont des difficultés d’insertion professionnelle sur l’île. Un parcours à l’international est un booster de carrière… mais pas forcément à la Réunion. Parfois, cela nous coupe un peu du marché local.

Quel est votre regard sur la Réunion ?

La Réunion est un terrain novateur par ses idées et sa transition écologique. Notre île a été un modèle dans le documentaire Demain. On a énormément d’atouts. Mais malgré les évolutions technologiques de communication, on semble rester loin du marché européen. Je me demande combien d’entreprises et institutions locales, dans le secteur de la logistique ou des relations internationales, ont besoin de personnes multilingues.

Qu’est ce qui vous surprend le plus par rapport à l’endroit où vous vivez en mobilité ?

Les transports en commun et les pistes cyclables. Le vélo reste très dangereux quand on veut passer d’une ville à une autre. Je me demande pourquoi il n’y a pas d’autoroutes de vélos hors des voies de voitures, comme en Belgique ou aux Pays Bas par exemple. On serait beaucoup plus libres de nos mouvements, plus en sécurité et peut-être en meilleur santé. L’idéal serait d’avoir plus de vélos électriques à disposition.

Je ne serais pas arrivée là si je n’avais pas eu le soutien de ma famille, de mes amis, de la formation internationale de Saint Charles. Je pense aussi que je ne serais pas arrivée là sans les magnifiques paysages de La Réunion qui m’ont donné force et courage lors de mes séances de méditation. Quand j’étudiais à Saint Charles, j’allais à la mer le matin et le soir (parfois le midi) pour me détendre. J’allais nager, mettre les pieds dans l’eau, admirer le coucher de soleil… Ce cadre de vie a été une étape importante pour me ressourcer et me préparer à demain.