Publicité

Thibault Chan-Thu, président 2010 de l’association des étudiants réunionnais de Paris

Publié le 11 octobre 2010

Etudiant en 3e année à l’école d’ingénieur EFREI (Technologies de l’information) en région parisienne, Thibault est actuellement en Californie pour trois mois d’études à San Jose State University. A 19 ans, il est le président 2010 de l’Association des Etudiants Réunionnais de Paris (AERP).

Thibault Chan-Thu
Sur la baie de San Francisco, devant le Golden Gate Bridge.

D’où êtes-vous à la Réunion ?

Mes parents sont nés dans l’est de la Réunion, puis ont vécu en Métropole, où je suis né. Mon père a ensuite été muté sur l’ile en 2000. J’ai grandi à Saint-André !

Dans quelles conditions avez-vous quitté l’île ?

J’avais pour objectif de faire des études orientées vers l’informatique. J’ai donc postulé à plusieurs écoles en 2008. Après obtention de mon bac cette même année (avec la mention très bien), j’ai intégré l’école qui me convenait le mieux : l’EFREI (Technologies de l’information) en région parisienne (Val-de-Marne, 94). Je suis donc parti vivre seul à Paris à tout juste 17 ans, grâce aux aides boursières et différentes allocations (Crous, Conseil Général)… et surtout grâce au soutien moral et financier de mes parents !

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Dans ma valise, il y avait comme objets réunionnais : une marmite de riz, une bouteille Ciave, deux marmites en fonte péi, des tee-shirts locaux, des savates, quelques photos... et je garde toujours sur moi un collier avec le pendentif de l’ile bien sur. En ce qui concerne la bouteille Ciave, elle n’a pas pu me suivre pendant les trois dernières années, mais les marmites oui ! Elles sont indispensables pour préparer de bons carry. Enfin, je garde beaucoup de musiques créoles : séga, maloya, ragga, reggae, dancehall...

Quel a été votre parcours ?

Je suis arrivé à Paris en août 2008. En février 2009, j’ai pu revenir sur l’île, au service de mon école, dans l’objectif de prospecter les terminales et prépas d’une dizaine de lycées réunionnais. Passer de -5° à 35°C a été un gros choc thermique ! Ca m’a fait vraiment plaisir, même pour seulement 10 jours. Je suis aussi revenu sur l’île pour les vacances de juillet-août 2009 et 2010, grâce à l’ancien passeport mobilité. C’est vraiment un besoin de retrouver son île au bout d’une année à Paris. Ca permet de se ressourcer pour entamer une nouvelle année en Métropole ! Je suis maintenant en Californie, pour trois mois d’études à San Jose State University, comprises dans mon cursus.

Quels sont vos projets ?

Je voudrais finir mon école, être diplômé Ingénieur EFREI en 2013, pour pouvoir travailler ensuite en tant que consultant.

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

J’y ai gagné en ouverture d’esprit, en maturité, en autonomie... Cette expérience a même renforcé les liens avec la famille que j’ai laissée à la Réunion. Et elle n’efface surement pas ma culture. Je n’oublie jamais mes racines.

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

La famille, la nourriture, les odeurs, les amis, l’ambiance créole.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

A chaque retour, c’est une surprise par rapport au développement des infrastructures. Tout se modernise, même si ce n’est pas encore assez pour une population réunionnaise qui ne cesse de grandir. Mais je comprends tout à fait que l’on veuille ralentir la modification du paysage réunionnais. L’entrée de la Réunion au patrimoine mondial de l’UNESCO est une excellente nouvelle !

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Oui, surtout amicaux. J’ai pas mal d’amis qui sont venus en France, et j’en ai rencontré d’autres, notamment grâce aux différentes soirées organisées sur Paris.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

Tous les Réunionnais sont capables de faire des études. S’expatrier pour quelques années, et revenir en force avec un bon diplôme et une bonne ouverture d’esprit, c’est ce que je conseille à tous les jeunes Réunionnais.

Publicité