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Thomas Prétot, juriste au siège du Défenseur des droits à Paris

Publié le 8 avril 2019

« Mon objectif : faire connaître cette institution qui peut être utile dans la vie quotidienne, et créer des vocations chez les étudiants en droit à la faculté de la Réunion ! »


Pouvez-vous vous présenter ?

Thomas Prétot, 30 ans. Je suis né à Saint-Denis et j’ai quitté la Réunion avec ma mère à l’âge de 15 ans, juste après le brevet. Je suis arrivé en Bretagne, à Vannes, pour poursuivre mes études au lycée, puis j’ai intégré la fac de droit où j’ai obtenu ma licence. J’ai poursuivi mes études à l’Université de Rennes 1 où j’ai eu mon Master 2 de droit. Après l’obtention de mon diplôme j’ai déménagé à Paris pour travailler à la Médiation SNCF Mobilités. Pendant deux ans, en plus de mon travail, j’ai suivi des études pour devenir Médiateur. En 2014, j’ai intégré le Défenseur des droits et suis aujourd’hui juriste coordinateur.

Parlez-nous de votre métier.

Le Défenseur des droits est une institution qui veille au respect des droits et libertés, présente en métropole et en Outre-mer. Toute personne peut saisir gratuitement le Défenseur des droits, directement ou via son réseau de délégués territoriaux, et nous intervenons en médiation pour régler les litiges. A la Réunion, plusieurs délégués accueillent le public pour les aider à résoudre leurs difficultés. Dans le cadre de mes missions, je suis en charge de la coordination des dossiers des délégués du Défenseur des droits, spécialisé en déontologie de la sécurité. Par exemple : refus d’enregistrement de plaintes dans les commissariats ou gendarmeries, propos déplacés émis par les forces de l’ordre…

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Ici je parlerai plus de ma région d’adoption, le Morbihan (en Bretagne). J’y ai rencontré des gens fantastiques, de très bons amis. Le climat n’est pas aussi rude qu’on pense et les paysages sont incroyables. On y mange très bien et les Bretons sont très curieux de découvrir les plats réunionnais !


Que vous a apporté l’expérience de la mobilité ?

La mobilité m’a permis de faire des études de droit, ce que je n’aurais surement pas fait à la Réunion. En effet, il est plus facile de passer des heures à travailler quand il fait froid et qu’il pleut, plutôt que beau et chaud ! Plaisanterie mise à part, venir en métropole m’a permis de prendre du recul sur la vie que je menais sur l’île et de m’ouvrir à de nouvelles perspectives. Etre réunionnais m’a permis de m’adapter très facilement à toutes les situations et relativiser un certain nombre de problèmes.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Le jour de mon départ, j’avais dans mon sac à dos un CD de Luc Donat (mon grand-oncle), un agenda avec les coordonnés de mes amis, des samoussas, des bouchons. Aujourd’hui, un petit margouillat vert en caoutchouc me suit dans tous mes déplacements puisqu’il est sur mon jeu de clés d’appartement et de moto. Sinon, beaucoup d’objets de ma décoration me font penser à mon île.

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

L’américain bouchon gratiné avec une bière dodo sur la plage de Boucan Canot. Tout me manque, la gentillesse des Réunionnais, les paysages à couper le souffle, le climat, l’ambiance et surtout le rougail saucisse de mémé.

Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

Une situation professionnelle stable et confortable. Il faut surtout que l’île ne perde pas son âme et que toutes les ethnies, les cultures continuent de vivre en paix comme cela l’a toujours été.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

Avec le taux de chômage que connait l’île, et les difficultés qui en découlent, la situation des Réunionnais n’est pas facile. Mais l’île est dotée d’énormes richesses qui méritent d’être mises en avant (le multiculturalisme, la biodiversité, les paysages, la gastronomie).

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Une île éloignée, près de l’Afrique, avec une population merveilleuse et des paysages magnifiques. Mais un contexte économique difficile. Je pense que les Réunionnais veulent trop ressembler aux standards européens et américains au détriment de notre culture et de notre savoir local.
 


+ d’infos sur le Défenseur des Droits : www.defenseurdesdroits.fr / www.facebook.com/Defenseurdesdroits

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