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Thomas Sigismeau : du Pérou à la Bolivie

Publié le 14 octobre 2017

Nous l’avions laissé fin 2016 en plein coeur de l’Amazonie. Son service civique a conduit ce Tamponnais en Bolivie, où il partage ses impressions de voyage et des ressemblances avec la Réunion. « Aujourd’hui s’éveille en moi ce sentiment d’enfant de l’océan indien, une forte appartenance ; les voyages et expériences culturelles, maintiennent toutefois un sentiment de citoyen du monde. »


Depuis la dernière interview, où en êtes-vous ?

Désormais 26 ans, toujours en Service Civique mais sur un autre projet en Bolivie, pays voisin du Pérou. Au pays des Cholitas, notre projet se situe dans les Yungas en plein cœur d’une région de cafetiers, orangers, mandariniers mais surtout de… Coca.

Du Pérou à la Bolivie, quelle est la différence ?

De la chaleur brulante et des pluies diluviennes de l’Amazonie péruvienne, je suis passé en Bolivie avec des températures et des paysages similaires, si ce n’est aussi grandioses qu’à la Réunion. Toutefois on est souvent à la capitale La Paz (à 3660m d’altitude) pour les démarches et le lien avec nos marchés, où là c’est plus rude, notamment avec le froid.

Les Yungas

Avez-vous quelques anecdotes ?

La Paz- Yungas
Pour faire La Paz (3660m) – Coroico (1525m), trajet qui dure 2h30, il nous faut monter jusque 4700m d’altitude, avant de redescendre. Ce point culminant appelé la « Cumbre » peut être tantôt enneigé, tantôt aride, la descente vers le village laisse défiler une évolution de la végétation assez spectaculaire.

Afro bolivianos des Yungas
Un autre grand étonnement en arrivant dans les Yungas a été la présence des Afro Boliviens, descendants des esclaves apportés pour travailler dans les champs de cafés, citriques, coca... C’était assez impressionnant de venir de si loin et partager la même histoire concernant l’esclavage. Ici leur musique traditionnelle est la Saya, héritage culturel.

En quoi consiste le projet Bolivie ?

Notre projet en Bolivie est axé sur l’apport d’alternatives aux Yungueños. Ainsi nous appuyons des apiculteurs et planteurs dans le but avoué d’apporter des alternatives à la monoculture Coca, qui sert principalement au masticage des feuilles mais aussi au narcotrafic. Du coup, on développe les filières miel, café et huiles essentielles en Bolivie, et ça marche plutôt bien !


Quelles sont vos impressions ?

L’expérience de la mobilité tout en travaillant, est une situation avec ses hauts et ses bas. Globalement elle est riche, on apprend de l’autre et de soi, et cela n’a pas de prix. Bien évidemment, ne pas avoir la mer, ne pas voir l’horizon, est un sacré handicap, plus le temps passe et plus cela me manque. Egalement avec l’hiver, les nuits glaciales de La Paz deviennent un challenge quotidien.

Quels sont vos projets futurs ?

Tout simplement me rapprocher de l’océan indien et de la famille, contribuer à son développement conscient et partager mes expériences. D’ailleurs cela a été confirmé, la suite c’est dans l’Océan Indien, sur un autre de nos projets !

Avec une Cholita lors de festivité de La Paz

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Le bruit, l’odeur, l’énergie de la mer i mank a moin en serié ! La Bolivie est un pays sans mer, que leur ont volé les Chiliens... toute une histoire ! Inutile de mentionner la famille, les amis qui me manquent. J’ai patiemment hâte de les revoir.

Qu’est-ce qui vous paraît le plus proche / le plus éloigné par rapport à notre île ?

Ce qui parait le plus proche, c’est l’esprit communautaire avec les notions de grandes familles qu’on retrouve dans l’Océan Indien. La Bolivie connait, au-delà de l’espagnol, des cultures et dialectes tels le Quechua ou l’Aymara qui donnent un réel sentiment d’éloignement, avec des coutumes et sonorités très particulières. Il faut noter aussi la présence des « Cholitas », qui constitue quelque chose de surprenant car ce sont là des traditions, cultures qui perdurent jusque dans la grande capitale malgré le phénomène de mondialisation/globalisation. Egalement, le fait de voir la plupart des travailleurs, chauffeurs de taxis, ouvriers mastiquant leur boule de Coca pour pouvoir mieux travailler.

Quelques conseils aux jeunes qui aimeraient partir plus loin, vivre des expériences fortes ?

Le service civique à l’international, accessible jusque la veille de ces 25 ans, est un super compromis pour partir voir d’autres horizons et avoir une indemnisation permettant de vivre correctement. Généralement les associations apportent des petits compléments selon les pays. Toutefois, la sélection est un peu plus rude car il y a un nombre considérable de candidatures par poste. Alors une lettre de motivation originale et personnalisée fait la différence. Généralement, des responsabilités, un champ de manœuvre dans vos actions vous attendent car on est très indépendant sur le terrain, sans compter que vous allez bien souvent au-delà de votre domaine de compétences. Pour ma part, de responsable de développement économique, je me retrouve à faire parfois des distillations, des visites sur les parcelles de nos bénéficiaires ou encore des visites de ruches. Alors n’ayez pas peur, déployez vos ailes et lancez-vous !

Je vous invite sur cette page Facebook où je partage quelques photos. N’hésitez à y exprimer vos pensées, commentaires ou questions : www.facebook.com/lightupthehopeMauRun

Vente de nos produit à La Paz
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