Toto Lé la : nouveau restaurant réunionnais à Bordeaux

Publié le 13 octobre 2023

Après avoir arpenté pendant des années les marchés bordelais, Anthony ouvre son restaurant sur place et à emporter dans le quartier des Chartrons. Présentation de cette nouvelle offre réunionnaise à Bordeaux.

LE CRÉATEUR

Anthony Steffler, 41 ans. J’ai grandi à Saint-Pierre principalement, sur Montvert. Mon papi Hugues Folio tenait un petit commerce, une boutique bien typique de chez nous, et dés enfant j’ai évolué dans ce milieu. Avec ma mamie et et mes tantes, ils organisaient des repas où les clients et amis étaient ravis de la qualité de la cuisine familiale. Ayant une famille reconnue pour ses qualités culinaires, j’ai eu en quelque sorte... le bon gène ! J’ai quitté la Réunion à l’âge de 18 ans pour Vannes dans le Morbihan, très belle ville où on mange bien, surtout les galettes et crêpes bretonnes ! En métropole, à chaque fois que je croisais un endroit où on pouvait manger un repas réunionnais, j’étais ravi mais vite déçu par ce qu’on me proposait…Comme tout Réunionnais, ma culture culinaire me manquait. J’ai donc dû me mettre à la cuisine et à mes premiers rougails saucisses...

: "Mon « mentor » , mon momon, ma mère, celle qui m’a donné la vie et le goût"

La naissance du projet

Ma vie a pris un tournant en octobre 2016 en rencontrant Cédric Lusinier de « Komen y lé ». Ma petite entreprise est née dans la foulée. J’ai d’abord commencé sur les marchés ; Latresne, le tout premier, est celui qui m’a fait connaître et surtout qui m’a confirmé dans mon changement de vie professionnel. Au tout début de l’aventure, j’ai été aidé par ma mère qui m’a donné pas mal de conseils culinaires. Mais j’ai toujours mixé avec mes goûts et ceux des clients, car il est important d’être à leur écoute.

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Mon Cousin Fredo, Frédéric Folio de Buzzers974, a créé mon logo. Il est celui qui m’a souvent encouragé dans les moments difficiles. Pendant la période Covid notamment, j’ai pensé que c’était la fin. Grâce à lui j’ai tenu le coup, il me disait « t’inquiète, je m’occupe de ta com et toi tu bosses. » Du coup on a même boosté l’activité livraisons, la présence sur les marchés (Latresne et Merignac Arlac) et on s’est fait même connaître dans Bordeaux où des clients me demandaient « à quand un restaurant ? »

Sauf que j’avais un autre projet professionnel qui me passionnait tout autant : ma liqueur au rhum, le Mv (le Monvert). J’ai tout plaqué fin 2020 et je suis parti à la Réunion pour lance le MV. Tout s’est bien déroulé pour le Mv, sauf que je n’étais pas heureux et que ma voie professionnelle était sur Bordeaux et non pas à la Réunion. Tout est compliqué au Péi…

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Rentré fin 2021, à peine une semaine après mon retour, j’ai repris ma place au marché de Latresne. Tout le monde était ravi de me retrouver ! Je me suis mis en tête d’évoluer, de passer un cap, et j’ai trouvé un local bien situé entre les Chartrons et Bassin à Flot dans Bordeaux. J’ai eu la chance de tomber sur un propriétaire au top et j’ai réussi à trouver un investisseur qui m’accompagne dans mes débuts en tant que restaurateur… Merci à eux !

J’ai ouvert le 26 septembre 2023 un petit point de vente à emporter et sur place (10 places pour l’instant). Les gens du quartier sont ravis de ce nouveau lieu et les créoles s’arrêtent. On casse la blague, j’adore ça. Je retrouve l’ambiance que j’ai connue dans la boutique de mon papi Hugues Folio à Montvert les bas !

Le concept

Comme je disais à Arnaud, un ti gars Salazie que je viens de rencontrer, une boutique créole ça doit être un tout : une bonne cuisine, de bonnes odeurs, mais surtout une ambiance typique du péi ! J’attends bientôt les produits directs du producteur, de chez mon dalon Danylo Taïllamé et de sa femme Jessica : confitures, piments, épices, safran, massalé vont être proposés aux clients, il y aura un coin épicerie créole ! Le Mv, ma liqueur au rhum, sera en vente fin octobre. On sera directement du producteur aux consommateurs...

Ces deux aventures n’en seraient pas là si je n’étais pas soutenu par des proches formidables. A chaque obstacle, ils ont toujours été là pour moi, ils m’ont permis de ne jamais lâcher. J’ai aussi fait de belles rencontres qui ont permis à la ptite entreprise d’évoluer... Mon fils Téo, est ma fierté. Quand je le vois m’aider sur des événements, je me dis « c’est bon, il peut prendre la relève. » Le plus important pour moi aujourd’hui est que tout y « pète » !