Publicité

Valentin Chambon, président de l’Union des Etudiants Réunionnais de l’Hexagone

Publié le 14 septembre 2017

A 22 ans, ce Tamponnais étudiant à Sciences Po a monté avec d’autres une association (UERH) qui a pour objectif d’organiser la solidarité entre les étudiants réunionnais durant leur mobilité dans l’hexagone. Interview.

« Nous organisons notre événement de lancement le 15 septembre 2017 à Paris pour présenter l’association et mettre en lien les nouveaux arrivants avec les Réunionnais déjà sur place ». (voir plus bas)

"J’aimerais que ma génération puisse rompre avec les précédentes dans le sens où certains de nos aînés comme mon père ont mis 40 ans pour rentrer à La Réunion"

Racontez-nous votre parcours.

J’ai quitté la Réunion après le baccalauréat pour suivre une année de classe préparatoire aux concours des Grandes écoles à Marne la Vallée. A l’issue de cette prépa publique, j’ai réussi le concours de Sciences Po Grenoble, où je suis étudiant en troisiéme année. Mais j’ai passé les derniers mois à Paris. C’est un vrai coup de cœur, j’aime cette ville ! C’est la plus belle ville du monde tout simplement.

Que représente la mobilité pour vous ?

Malgré l’exil, je voulais me former en métropole. L’idée pour moi était de partir pour mieux revenir. Au fil de mes années de mobilité, je me suis fait à l’idée que le retour de la jeunesse réunionnaise était un impératif. C’est une tragédie, toutes ces familles qui se séparent et l’île qui se vide d’une partie de sa jeunesse. D’où l’importance des dispositifs de mobilité prévus par la Région, le Département et l’Etat. La proximité et le lien avec notre île sont un minimum conservés...

Comment est venue l’idée de créer une association ?

Pour conserver ce lien avec La Réunion, avec mes amis nous avons décidé de créer une association d’étudiants prônant la solidarité entre Réunionnais en mobilité et le retour de cette jeunesse réunionnaise sur sa terre d’origine. L’association est née en mai 2017, avec pour objectifs de mettre en contact les nouveaux étudiants avec ceux qui sont déjà sur place afin d’organiser la solidarité, de partager autour de nos problématiques ultra marines et de faire réfléchir la jeunesse en mobilité à ces dernières… Afin qu’à terme nous puissions créer un réseau professionnel de Réunionnais éclairés qui puisse être un ambassadeur de notre île partout où il se trouve.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Huit personnes actuellement forment le noyau dur et nous disposons d’environ 400 sympathisants dans toute la France. Nous pouvons aujourd’hui nous implanter à Grenoble, à Paris et à Montpellier. Nous organisons notre évènement de lancement le 15 septembre 2017 à Paris pour présenter l’association et mettre en lien les nouveaux arrivants avec les Réunionnais déjà sur place. Tout le monde est bienvenu !

A titre personnel, que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

La mobilité m’a permis d’élargir mes horizons et de me former tant sur le plan professionnel que relationnel. C’est une chance de pouvoir venir étudier dans le plus beau pays du monde et il y a beaucoup d’opportunités à saisir lorsque l’on s’en donne les moyens. En point négatif, il faut avouer que par rapport aux autres étudiants nous sommes souvent désavantagés sur le plan financier mais aussi du fait de l’éloignement. C’est pour ces raisons que nous autres étudiants réunionnais en mobilité nous devons nous serrer les coudes et être solidaire.


J’ai également pris conscience qu’en venant de la Réunion, nous avons du positif à apporter et à propager autour de nous. Ce que nous pouvons apporter et qui est parfois difficile à expliquer aux autres, c’est le mélange des cultures et des origines qui au final ne font qu’un... cet universalisme spécifique à La Réunion et qu’on ne trouve nulle part ailleurs !

Quels sont vos projets ?

Pour l’instant j’apprécie et profite de ma condition d’étudiant réunionnais en mobilité mais je me plais à dire que je suis convaincu de revenir à La Réunion et je m’en donnerai les moyens. Ce qui me manque bien sûr, c’est ma famille mais aussi la mer, les vagues, les fortes houles, la montagne et la sérénité que je ressens quand je suis chez moi à La Réunion. A l’issue de mes études à Sciences Po, je souhaite passer les concours de l’administration et revenir sur mon île afin de participer à son développement.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

Étant au fait de l’actualité des autres territoires d’Outre-Mer, la Réunion me semble être un des territoires où l’on s’en sort le mieux. Nous possédons en effet beaucoup d’opportunités, de possibilités et d’innovations comparé aux autres territoires. C’est pour cela que notre île est si attractive et qu’elle suscite la convoitise. Les conditions de vie et le cadre font de notre île un paradis sur terre. Néanmoins, il faut dénoncer ce qui doit être dénoncé : à savoir des chiffres du chômage insupportables, une paupérisation grandissante, des inégalités très marquées. La jeunesse souffre car elle est souvent tiraillée entre chômage et exil. Le bilan socio-économique de l’île de la Réunion est très contrasté, c’est un paradoxe pour un endroit où beaucoup désirent vivre. Pour remédier à cela il faut suivre une logique d’émancipation.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Pour mes amis métropolitains, la Réunion c’est un paradis avec des plages et deux volcans. Ils ont raison ! Mais c’est plus que cela, pour moi. C’est un endroit où plusieurs peuples ne font qu’un, où la religion est très présente mais à la fois très personnelle. C’est aussi un endroit ou la paix et la fraternité se vivent.

Avez vous des contacts avec des Réunionnais ?

Oui je suis en contact au quotidien avec des Réunionnais. Notre association a été créée à travers l’hexagone dans le but de se rencontrer le plus souvent possible pour garder le lien. Cette activité est très prenante mais nous considérons cela comme un combat et un engagement. Nous souhaitons organiser notre génération qui a intérêt à se réunir et à être solidaire. Nous sommes venus en métropole pour réussir mais aussi pour nous construire et ce n’est pas une tâche aisée quand toute notre vie est à 10 000 km. L’Union des Etudiants Réunionnais de l’Hexagone s’est créée dans ce sens afin de fédérer la jeunesse réunionnaise en mobilité pour avancer ensemble.

+ d’infos sur [email protected] / www.facebook.com/contactuerh

Afterwork le vendredi 15 septembre 2017

Rdv à 20h à Le Barilleur
173 rue Saint Jacques, 75005 Paris

Bonjour zot toute nou organise un ti évènement pou rencontre a zot. C’est l’occasion de présent a zot l’association, d’explique à zot comment nou compte accompagne a zot pendant toute cet année et de mette à zot en relation avec le band étudiant déjà sur place. Si nous pé évite a zot la solitude, le manger fade, la dépression et donne a zot les meilleures conditions pou réussir ce serait avec plaisir. Nou crois en zot capacité ou lé pa plus faille qu’un autre. Nou lé capab, Ensemb nou lé pli fort ! 

Bonjour tout le monde, nous organisons un petit évènement pour vous rencontrer afin de vous expliquer comment nous souhaitons vous accompagner tout au long de l’année et de vous mettre en relation avec les étudiants déjà sur place. Si on peut vous éviter la solitude, les repas fades, la dépression et vous donner les meilleures conditions pour réussir ce serait avec plaisir. Nous croyons en vos capacités, vous n’êtes pas plus faible que les autres. On est capable, Ensemble nous sommes plus forts !

Publicité