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Valérie Jacob-Hoarau, créatrice d’une marque pour enfants

Publié le 19 août 2021

Partie après le Bac pour de hautes études, elle a fondé une famille à Paris et quitté un poste dans une grande entreprise pour créer sa marque de vêtements « les petites épopées ». Portrait.


Pouvez-vous vous présenter ?

Valérie Jacob-Hoarau, 33 ans, maman de deux petits garçons de 2 et 4 ans. Je suis la fondatrice de la marque de mode enfantine made in France. Je suis originaire de Saint-Denis, et plus précisément du Moufia, où j’ai grandi jusqu’à mes 18 ans avant de partir en Métropole pour mes études.

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter la Réunion ?
 
Après 18 ans sur le Caillou, j’avais envie de voir de nouveaux horizons ; je suis partie à Montpellier pour faire deux années de classes préparatoires aux grandes écoles. L’arrivée fut un peu rude, mais par la suite tout s’est enchaîné. Une fois diplômée de l’Essec, j’ai travaillé dans des grandes entreprises internationales. Cela fait 15 ans que je suis partie, et 10 ans que je suis basée à Paris après un séjour à Londres.
 
Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?
 
Partir de la Réunion correspondait à une réelle envie de voir le monde, de voyager. Même si les premières années demandent un temps d’adaptation, une fois que l’on a pu prendre ses marques, on apprend à profiter des avantages de la Métropole, de la facilité de voyager en Europe ou ailleurs (avant le Covid bien sûr), et des nombreuses possibilités professionnelles. Fonder une famille en métropole, loin de sa famille, est en revanche plus dur. Ce sont des moments de vie où l’on aimerait pouvoir passer à l’improviste voir ses proches. Heureusement, les appels vidéo permettent de renforcer le lien entre mes enfants et le reste de la famille à la Réunion.



 
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
 
Je viens de lancer ma marque de mode enfantine made in France « les petites épopées » à destination des petits aventuriers et aventurières de 3 à 6 ans. Mon constat est que, face aux collections qui proposent les mêmes produits aux 3 ans comme aux pré-adolescents, au peu de choix proposé aux petits garçons qui veulent des illustrations colorées, et au désarroi des petites filles qui se rêvent exploratrices (et pas uniquement à dos de licorne rose), il y a une place pour une marque de mode enfantine qui réponde à l’imaginaire des petits garçons et des petites filles.

Quel est votre objectif en créant cette marque ?

Mon objectif est de leur offrir de la qualité française, de jolis imprimés, des aventures colorées et des yeux qui pétillent ! Je suis également convaincue de l’urgence de repenser nos modes de consommation, et ai donc imaginé une marque responsable en coton bio certifié produite en France. Le made in France est pour moi une évidence afin de limiter l’impact carbone de mes produits, promouvoir et développer les entreprises et les savoir-faire français. Les petites épopées en trois mots :
charmant – parce que les enfants aiment se faire beaux
joyeux – parce que les rires et sourires d’enfants valent tout l’or du monde
authentique - parce que les enfants ne savent pas faire semblant
 

Avec mes fournisseurs en France

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?
 
Paris est une ville magnifique, la plus belle du monde paraît-il ! On oublie parfois de s’émerveiller au quotidien de ce qui nous entoure : bâtiments historiques, splendeur de la Seine, musées, parcs et jardins. Il faut dire que depuis l’arrivée des enfants, nous profitons un peu moins de la vie culturelle de la capitale mais plus de ses activités en extérieur. Mais Paris est aussi trop fréquenté, trop pollué, les gens se connaissent peu, se mélangent peu, ce qui est vraiment dommage. La diversité de la Réunion et la gentillesse des Réunionnais me manquent profondément.

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Les sourires et la gentillesse des Réunionnais, la mer, la nature, les goyaviers, les letchis… J’ai toujours avec moi de la Vanille Bourbon (la meilleure du monde !), différents souvenirs et bibelots, ainsi qu’un tabouret tressé artisanal offert par mes parents et que mes deux enfants déplacent partout dans la maison. Nous avons également une belle collection de livres jeunesse sur La Réunion que mes deux petits lisent et relisent sans cesse ! Je pense que venir de La Réunion offre une richesse et une ouverture d’esprit hors du commun, que je m’efforce de transmettre à mes enfants qui n’ont pas la chance de grandir dans un environnement aussi multiculturel.


« Je ne serais pas arrivée là si je n’avais pas compris au fil des années que tout est possible si on le souhaite, avec beaucoup de travail et de volonté. Il faut tenter sa chance et ne pas hésiter à changer de voie ! »


Quels contacts gardez-vous avec la Réunion ?
 
J’ai toujours contact avec ma famille bien sûr, mais aussi mes amis d’enfance, qu’ils soient basés à la Réunion, en Métropole ou à l’étranger (jusqu’à Cuba !). J’ai aussi l’oreille pour reconnaître un accent réunionnais, ce qui me permet très régulièrement de faire de belles rencontres à Paris et ailleurs !

Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

Je suis déjà convaincue ! Ne reste qu’à convaincre mon mari qui devrait changer de branche professionnelle car son métier est peu présent à La Réunion. Il est difficile de rivaliser avec les opportunités professionnelles de Paris.


Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

La Réunion est une petite île merveilleuse mais également fragile. J’espère que la conscience écologique va se développer rapidement car il faudrait à mon sens plus et mieux protéger les richesses naturelles de notre île et son avenir. Avec la crise Covid, j’ai également été frappée par la dépendance de la Réunion aux importations et au fret aérien. Je pense qu’il y a un vrai terrain de jeu pour redévelopper les productions réunionnaises dans tous les secteurs et ainsi limiter la dépendance de l’île vis-à-vis de l’extérieur.

Quelle est l’image de La Réunion là où vous vivez ?
 
Les Parisiens connaissent peu la Réunion, si ce n’est pour dire que c’est une ile tropicale. Certains la placent dans les Antilles ! Mais ceux qui l’ont visitée en parlent généralement avec des étoiles dans les yeux en se remémorant les paysages, la cuisine, et la culture.


Découvrir : https://lespetitesepopees.fr / www.instagram.com/lespetitesepopees


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