Wali Mogalia : de St-André à la City, la finance pour horizon
« Ayant grandi dans une famille d’entrepreneurs, j’ai évolué dans un environnement où la persévérance et le travail acharné sont les clés de la réussite. »
Pouvez-vous vous présenter ?
Wali Mogalia, 25 ans, originaire de la ville de Saint-André. Après un baccalauréat scientifique au lycée Levavasseur et deux ans de classes préparatoires math sup math spé à Leconte de Lisle, j’ai intégré l’école ESILV (École Supérieure d’Ingénieurs Léonard de Vinci) en validant un double diplôme d’ingénieur manager, suivi d’un master spécialisé en finance à l’université Paris Dauphine.
Pourquoi la finance ?
Dès l’âge de 18 ans, j’ai ressenti un attrait très fort pour les marchés financiers. Je regardais des vidéos sur le quotidien des traders en banque d’investissement. J’ai commencé à lire l’actualité, intégrer des associations, participer à des événements internationaux à Paris, au Luxembourg et à Londres. C’est au Luxembourg que j’ai effectué mon premier stage auprès d’un fonds d’investissements, avant de démarrer ma première expérience professionnelle dans le domaine du trading au cœur financier français : la Défense. Certifié AMF, j’ai travaillé à la Société Générale en tant qu’assistant trader pendant un an, avant d’intégrer Goldman Sachs au cœur financier européen : Londres. La city, un rêve qui s’est réalisé...
Pouvez-vous nous parler de cette expérience ?
J’ai été sélectionné chez Goldman Sachs en tant que "Summer Analyst" à la suite d’un stage effectué un an auparavant. Outre la renommée de cette banque, parmi les plus prestigieuses au monde, c’est une entreprise remplie de talents intellectuels exceptionnels. Au cours de l’été, j’ai été proche des traders de la division Global Markets en Commodity (matières premières). Dans cette atmosphère, les compétences que j’ai pu développer - rigueur, efficacité, progrès - peuvent s’extrapoler dans tous types de métiers.
Avez-vous apprécié votre vie à Londres ?
À Londres, Maurice est plus connue que la Réunion, mais j’ai essayé de développer le tourisme péi en faisant de la publicité durant mon séjour anglais ! Malgré le Brexit, Londres reste l’une des villes les plus attractives du monde grâce à son histoire fascinante et à son patrimoine culturel riche, qui se reflète dans les musées, galeries d’art, monuments emblématiques et architecture unique. La ville offre également de nombreux espaces verts et parcs, tels que Hyde Park, Regent’s Park. C’est une ville qui ne dort jamais, offrant une multitude d’événements et de divertissements, allant des festivals de musique et de cinéma aux théâtres de renommée mondiale. Mais Londres, c’est avant tout son peuple, une population cosmopolite et diversifiée, avec une grande ouverture d’esprit.
Quel bilan tirez-vous de votre expérience de mobilité ?
Très tôt, j’ai su que je voulais m’émanciper ailleurs. Comme disait Voltaire, le voyage est une double rencontre : celle des autres et celle de soi. Découvrir les mœurs d’une société permet de se découvrir. La mobilité m’a donc enrichi tant professionnellement que personnellement... Pour moi, devenir "trader" était un rêve. C’est un monde fermé, très compétitif et où les relations jouent un rôle crucial dans une carrière. Venant de Saint-André, je n’avais pas de contacts ou de "pistons". Devenir trader était juste un rêve pour moi. J’y suis arrivé grâce à la confiance en moi, aux bonnes personnes rencontrées au bon moment, mais aussi au soutien émotionnel que j’ai reçu. Finalement, en tant que trader, mes meilleurs investissements ont été mon entourage.
Ajourd’hui quels sont vos projets ?
J’ai fondé un modeste club/fond d’investissement avec quelques amis, mais aujourd’hui, je voudrais apporter mes connaissances sur l’île. J’ai lancé Wali Invest, société dédiée à l’investissement en bourse et en crypto sous forme de prévention, vulgarisation, formation et conseils.
Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?
L’île est remplie d’opportunités dans mon secteur, comme trouver des alternatives aux investissements traditionnels. Dans le financement, les entreprises et entrepreneurs sont en manque cruel de possibilités, surtout dans le contexte actuel : resserrement des taux, sévérité des banques sur les taux d’endettement… Tant de secteurs pourraient se développer sur l’île ; l’aménagement, le tourisme, la valorisation de notre patrimoine restent encore à améliorer. La Réunion est malheureusement limitée dans son développement économique et social par un fort taux de chômage et la saturation de l’île au niveau routier et immobilier. Les intérêts personnels sont mis en avant en dépit des intérêts communs.
+ d’infos : www.wali-invest.com