Xavier Ichiza Imaho : un retour et la faim de projets

Nous avions laissé Xavier en 2017. Alors VIE à New Dehli, il travaillait sur les applis Google en Inde. Après un passage par Maurice en tant que consultant, il a décidé, à 30 ans, de rentrer à la Réunion, dans le contexte sanitaire qu’on connaît.

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Pouvez-vous vous présenter ?

Xavier Ichiza Imaho, 30 ans. Originaire de Saint-Paul, je suis titulaire d’un double diplôme ingénieur / commerce : à l’Institut Supérieur d’Electronique de Paris, et à Grenoble Ecole de Management. Je suis de retour sur l’île depuis début 2021 en tant que coordinateur de projet IT pour une société réunionnaise basée à la Technopole.

Racontez-nous votre parcours de mobilité.

J’ai quitté la Réunion après le Bac pour poursuivre mes études et débuter ma carrière professionnelle. J’ai également eu l’occasion de faire un semestre académique en Chine, un VIE de deux ans en Inde et un séjour de deux ans à l’île Maurice. J’ai eu l’occasion de travailler dans des sociétés comme Thalès, Orange et Ernst & Young.

Avec mes parents en visite en Inde

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à rentrer à la Réunion ?

Les deux principales raisons sont d’une part, la volonté de venir relever de nouveaux défis sur mon île, et d’autre part, le rapprochement familial en cette période de crise sanitaire. L’une des conditions pour rentrer de manière définitive était d’avoir un emploi intéressant.

Décrivez nous votre état d’esprit à l’atterrissage à Gillot.

Je me sentais bien , j’étais positif et prêt à revenir après ces longues d’années d’expatriation. Je n’ai pas eu réellement de problème à me réinstaller sur l’île, si ce n’est quelques difficultés dues aux contraintes sanitaires. Pour l’anecdote, il ne m’a pas été possible de prendre un vol direct Maurice-Réunion pour rentrer ! J’ai dû passer par la France pour pouvoir aller à la Réunion...

Dans quel état avez-vous trouvé le marché du travail en rentrant ?

A la Réunion, il y a indéniablement plus de demandes que d’offres d’emploi et certains jouent de cela. Néanmoins, depuis quelques temps, j’ai l’impression de voir de plus en plus d’offres dans le domaine du digital et de l’informatique, ce qui est assez encourageant.

En tant que Réunionnais expatrié de retour sur son île, avez-vous ressenti un « avantage concurrentiel » ?

Le fait de partir est très certainement un avantage pour trouver un emploi à la Réunion, dans la mesure on a accès à plus de formations et d’expériences professionnelles. Cela permet de revenir avec un bagage solide dans un marché très difficile d’accès.

Avec le recul, tirez-vous un bilan positif de votre expérience de mobilité ?

Le bilan est plus que positif ! Ca n’a pas toujours été facile mais la mobilité m’a apporté une ouverture d’esprit, m’a fait gagner en maturité et m’a permis d’acquérir une plus grande expérience professionnelle. C’est mon conseil aux Réunionnais en mobilité qui souhaitent rentrer sur l’île : se montrer patient et être à l’affut... Tôt ou tard, on finit par tomber sur une offre ou un projet intéressant qui nous permet de rentrer. Dans mon cas, il n’y a qu’à la Réunion où je me sens chez moi...

Qu’avez-vous trouvé de changé à votre retour à la Réunion ?

La modernisation de l’île. La Réunion a su en effet se moderniser au fil de ces dernières années. Quelques soient les générations, tous les Réunionnais ont adopté et utilisent aujourd’hui de nombreuses technologies. Je n’aurais jamais pensé que ma grand-mère utilise un jour des applications telles que whattsapp, ou voir la petite vendeuse du coin me sortir un paiement sans contact depuis son téléphone !

« Sur de nombreux points, la Réunion n’a rien à envier aux autres pays, elle a su évoluer avec son temps tout en préservant son authenticité. »

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Aujourd’hui quels sont vos projets ?

J’ai quelques projets d’application web sur lesquelles je travaille durant mon temps libre et que j’aimerais très rapidement partager avec les Réunionnais. L’un des projets est le site bonbarket.com , qui recense tous les vendeurs de plats à emporter (barquettes, salade, sandwich, etc.) de l’île de la Réunion.

Comment est venue cette idée ?
 
De retour à la Réunion et m’étant installé à Sainte Clotilde, je me suis tout simplement demandé : où est-ce que je pourrais acheter de bonnes barquettes dans le coin ? C’est là qu’est née l’idée de Bon Barket. J’ai donc créé ce site pour offrir à chaque vendeur de barquettes de la Réunion un endroit où mettre en ligne son adresse, ses contacts mais également son plat du jour et d’autres informations intéressantes pour les clients : photos, vidéos, annonces, promotions... Tout cela gratuitement.
 
Le site est également doté d’un moteur de recherche qui permettra aux Réunionnais de trouver en ligne les vendeurs à côté de chez eux et leurs menus. On pourra aussi trouver le plat qu’on cherche. Par exemple, si le vendredi je cherche un « rougail morue » , le site me permet de trouver tous les vendeurs qui proposent « rougail morue » à côté de chez moi.

Si vous êtes vendeur de plats à emporter, je vous invite à vous inscrire gratuitement sans tarder sur bonbarket.com et si vous êtes client, parlez-en aux vendeurs de plats à emporter que vous connaissez !
Site : https://bonbarket.com/
Facebook : https://www.facebook.com/BonBarket

Dans un département où le taux de diabète est deux fois supérieur à celui de l’hexagone, où une personne sur deux souffre de surpoids, la question est également : comment faire de « la barquette », élément incontournable et apprécié de la société réunionnaise, un levier pour manger mieux et être en bonne santé ? C’est le challenge que je souhaite relever grâce à une mise en relation de tous les acteurs concernés : producteurs locaux, diététiciens.. Nous pourrons encourager les vendeurs de plats à emporter et montrer que la barquette (à base de riz, grains, cari, rougail complétée de brèdes, daube ou autre légume) peut contribuer à l’équilibre alimentaire et participer à la santé de tous les Réunionnais.

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