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Yann Mondon, dirigeant de Retina communication à Bordeaux

Publié le 24 décembre 2006

Né en métropole d’un père réunionnais, Yann a gardé un lien très fort avec son île d’origine, où il passait dans sa famille deux mois par an pendant son enfance. Aujourd’hui dirigeant-fondateur d’une entreprise de communication à Bordeaux, il souhaiterait travailler avec des entreprises réunionnaises innovantes. « J’aimerais beaucoup aider à les faire connaître en métropole et ainsi participer à la promotion économique de l’île. Je travaille déjà avec une société mauricienne, alors pourquoi pas une société de chez moi ! ». Yann participera au 1er village de la diaspora réunionnaise du 14 au 16 octobre 2009 à Saint-Denis.

Yann Mondon

D’où êtes vous à la Réunion ?

"Je suis né en métropole par hasard il y a 39 ans, à Briançon (Hautes Alpes), d’une mère zoreil et d’un père créole. Ma famille est originaire des Avirons mais le cœur familial est maintenant à Montgaillard à Saint-Denis. Mes ancêtres sont arrivés à la Réunion au 18ème siècle. C’était une famille d’agriculteurs, puis de fonctionnaires, plutôt aisée".

Racontez-nous votre histoire.

"Je n’ai vécu que deux petites années à la Réunion, à trois et quatre ans. Mon père étant militaire, nous avons presque tout le temps vécu en métropole. Jusqu’à l’âge de 15 ans, j’allais à la Réunion pendant trois mois presque tous les ans, chez mes grands-parents. Maintenant je fais mon pèlerinage tous les deux ans en attendant le jour où je me retirerai là-bas".

Avez-vous des anecdotes sur vous et votre île ?

"J’ai une anecdote qui ne me concerne pas moi, mais mon meilleur ami d’université. Dans ma chambre d’étudiant à Caen, il y avait sur les murs un grand ‘lambe’ en tissu représentant la Réunion, des photos de l’île et de ma famille. Disons pour être honnête que j’ai toujours ‘bassiné’ les gens avec ‘mon’ île. Gilles avait sa chambre presque contiguë à la mienne, donc il a plus entendu parler de la Réunion que les autres. On s’est perdu de vue quelques années, jusqu’au jour où j’ai voulu reprendre contact avec lui. Après bien des recherches, j’ai fini par retrouver sa trace… à la Rivière des Pluies. Il a voulu voir si ce que je lui avais raconté était vrai. Il a débarqué à la Réunion en 91 et n’est plus jamais reparti ! Il s’est marié avec une créole et a deux petits garçons... Aujourd’hui cet ami normand pur Calvados est plus réunionnais que moi ! Et ça me fait une bonne raison de plus de revenir".

Quel est votre cursus ?

"Après une licence de langues étrangères, un diplôme de l’Ecole Supérieure de Gestion et Communication (Groupe Edhec) et une maîtrise de communication à Paris 13, j’ai travaillé dans la communication chez PSA à Paris (Peugeot Citroën), puis aux Chantiers de l’Atlantique (les constructeurs de Paquebots) à Saint-Nazaire".

Aujourd’hui que faîtes-vous ?

"Je vis à Bordeaux où je suis gérant d’une société de communication (relations presse et relations publiques) que je viens de créer : Rétina RP accompagne les entreprises des nouvelles technologies dans leurs stratégies de marque B to B, de communication et de mobilité".

Quels sont vos projets ?

"Par mon travail, J’aimerais beaucoup aider des entreprises réunionnaises innovantes à se faire connaître en métropole et ainsi participer à la promotion économique de l’île. Je travaille avec une société mauricienne, alors pourquoi pas une société de chez moi ! Rétine RP est à la disposition des entreprises réunionnaises innovantes et prêtes à se faire connaître en métropole et à l’international.Sur un plan personnel, acquérir une petite case pour mes jours moins jeunes est un vrai projet que j’ai au coeur".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Tout ! L’air de l’île, ses odeurs, sa beauté, la nonchalance et la gentillesse des gens, entendre parler créole, une vue de Mafate depuis le Maïdo…"

Yann Mondon

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Je ne peux pas parler d’une expérience de mobilité mais je peux noter que pour les Réunionnais exilés, se départir de « l’esprit insulaire » et s’ouvrir sur le monde est une très bonne chose qui ne pourra que profiter au dynamisme de l’île à terme".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"Il y a un point sur lequel je porte un regard extérieur très sévère… Je pense que la Réunion souffre beaucoup du clientélisme des politiques. Quel que soit leur bord, ils se consacrent plus souvent à leur gloire locale ou à être réélu, plutôt que de dynamiser l’île. On m’a donné pas mal d’exemples effarants de choses qui se savent mais qui ne se disent pas, quitte à tuer dans l’œuf maintes initiatives.
D’autre part, cette attitude développe un état d’esprit où les jeunes Réunionnais attendent trop de l’élu et ne se prennent pas assez en main. Quand on connaît le taux de chômage de la jeunesse, c’est grave. Et j’ai peur que des événements comme ceux du Chaudron ne recommencent tôt ou tard. J’espère qu’une génération nouvelle émergera, qui changera de façon de faire et qui aura une vraie vision du développement économique et social de l’île. Pourtant le potentiel de l’île, surtout touristique, est fabuleux mais encore sous-exploité".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Il n’y a que des avantages à dire qu’on est de la Réunion : ça rend sympathique, ça permet d’entamer une discussion, ça fait rêver…"

Quel est votre regard sur la région où vous vivez ?

"L’Aquitaine est une des régions les plus douces de France. Les gens ici aiment la vie, la bonne bouffe, le bon vin. Le climat est doux aussi. Après avoir vécu un peu partout en métropole, ma famille a définitivement posé ses valises ici".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"C’est très simple et certainement pas original : poussez vos études le plus loin possible dans le métier qui vous plaira, apprenez au moins couramment une langue étrangère et faîtes des stages en dehors de l’île. Vous y gagnerez beaucoup et à terme c’est la Réunion qui s’enrichira !"

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"C’est une superbe initiative, j’y ai tout de suite adhéré. S’il y a bien une communauté à laquelle je m’identifie et à laquelle je serais heureux de participer activement, c’est bien celle là !"

Le site de Retina communication

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