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Yoan Aye, 25 ans, en Master de droit immobilier à Strasbourg

Publié le 11 décembre 2005

Originaire des Avirons, fils d’agriculteur, Yoan (à droite sur la photo) a quitté l’île "pour voir autre chose" avant tout. "Cette expérience m’a apporté une ouverture d’esprit, mais elle m’a aussi appris à me connaître moi même et à me poser des questions sur mon identité de Réunionnais descendant d’immigrés indiens, précise-t-il. J’ai fait un voyage en Inde pour poursuivre cette recherche". Après un passage par Montpellier et Narbonne, Yoan est aujourd’hui étudiant en Master2 de droit immobilier à l’ université Robert Schumann de Strasbourg.

Yoan Aye
Un boucané pommes de terre partagé entre trois créoles à Strasbourg.

Racontez-nous votre parcours.

"Je venais d’avoir un BTS professions immobilieres quand j’ai quitté l’île. Il y avait une opportunité de continuer en métropole, alors j’ai pris la direction de Montpellier où je suis resté deux ans puis Narbonne pendant un an. A Montpellier, j’ai rencontré une fille tchèque et depuis, on continue une histoire à distance entre Prague et la France. Je suis allé à Prague pour un stage de deux mois et elle est venue à la Reunion cet été pour un mois de stage et un mois et demi de vacances. Du coté professionnel, j’ai obtenu à Montpellier deux diplômes de l’Institut des études économiques et juridiques de la construction et l’habitation, un Master1 en droit immobilier et urbanisme, et je prépare un Master2 de droit immobilier à Strasbourg".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Les gens heureux, l’ambiance, l’atmosphère réunionnaise. Néanmoins, mon regard sur la situation socio-économique de l’île est assez noir. Le prix de l’immobilier permet à de moins en moins de Réunionnais de pouvoir accéder à la propriété. Il pousse aussi à la construction d’habitations collectives qui défigurent parfois le paysage. On trouve aussi une catégorie de "travailleurs assistés" -je pense ici aux personnes travaillant dans les mairies ou autres SEM- qui touchent un bon salaire à ne pas faire grand chose, mais à la rigueur, ceux-là font marcher l’économie de l’île par leur consommation. Attention, je n’ai pas dit que tout le monde était comme ça dans ces milieux. Pour y avoir fait plusieurs stages, j’ai vu des gens très compétents et très travailleurs, et d’autres..."

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