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Thème 1 : Quel modèle de développement économique pour la Réunion de demain ?

Publié le 15 avril 2009

La départementalisation s’est traduite principalement par des investissements dans les infrastructures et équipements publics, d’une part, et par un alignement progressif des prestations sociales, des minima salariaux (1996 pour le SMIC) et sociaux (2002 pour le RMI), d’autre part.

L’économie réunionnaise est passée rapidement d’une économie fondée sur l’agriculture et l’agro-industrie à une économie dominée par les services (plus de 80% des emplois, les ¾ de la valeur ajoutée). Une industrie de substitution aux importations s’est développée (IAA, BTP et industries de sous-traitance, biens de consommation courante), stimulée par la consommation des ménages, la demande logement et la commande publique.

A l’instar des autres DOM, la croissance économique réunionnaise a une origine en grande partie exogène : les transferts publics. Elle a été relativement élevée comparée à la France continentale et aux autres DOM au cours des trente dernières années et malgré un fort taux de création d’emplois (et d’entreprises), La Réunion est l’une des régions européennes où le taux de chômage est le plus élevé. La croissance s’est accompagnée d’une modernisation de l’appareil productif et d’une augmentation de la productivité du travail, ce qui explique qu’elle ait été (relativement) faiblement créatrice d’emplois.

Les contrats aidés dans le secteur public, les dispositifs spécifiques d’exonérations des cotisations sociales patronales, la mise en place de l’intéressement pour les bénéficiaires des minima sociaux, bientôt le RSA : de nombreuses mesures sont mises en place pour soutenir l’activité et augmenter l’emploi.

Parallèlement, ce mode de développement s’est traduit par une augmentation des importations de biens intermédiaires et d’équipement, et des biens de consommation courante (en grande majorité en provenance de l’hexagone). Le montant des exportations reste aujourd’hui très faible comparé à celui des importations et les déséquilibres extérieurs n’ont cessé de croître au cours des dernières décennies.

Le marché intérieur offre à terme un potentiel de développement limité pour les entreprises locales. Il s’agit donc d’identifier les activités qui présentent un potentiel en matière de création d’activité (et d’emplois), ainsi que les secteurs, les créneaux, les niches d’activité pouvant faire l’objet d’exportations.

Un certain nombre de rapports dressent un bilan mitigé quant à l’effet des mesures de défiscalisation sur la production locale. La défiscalisation s’est traduite dans le domaine de l’immobilier par une hausse des prix du foncier et des prix de l’immobilier. Les prix élevés du logement et des biens de consommation sont souvent montrés du doigt par les consommateurs, qui se plaignent d’une érosion de leur pouvoir d’achat.

La question du pouvoir d’achat peut être amenée à partir du prix des biens pratiqués mais aussi par la question des salaires pratiqués. Les salaires du secteur privé sont relativement plus faibles dans les DOM qu’en métropole alors qu’ils sont plus élevés dans le secteur public.

D’autres freins sont à noter : les entreprises pointent souvent la frilosité du secteur bancaire, et les difficultés d’accès aux financements de leurs projets, y compris aux financements de l’innovation. Elles pointent aussi du doigt le manque de qualifications et/ou l’inadéquation des qualifications aux marchés locaux. Certaines études ont également souligné la proportion sans doute non négligeable d’emploi informel.
Dans un tel contexte, les indicateurs de condition de vie et de pauvreté, notions toutes relatives, semblent être alarmantes.

Thèmes de réflexion :

Quelles leçons pouvons-nous tirer de l’expérience passée ? Peut-on tirer des enseignements d’expériences observées dans d’autres économies ? Comment favoriser la création d’activités ? Comment améliorer l’insertion des jeunes ? Quel projet structurant pour un développement durable demain ? Comment valoriser les avantages comparatifs de la Réunion pour favoriser une ouverture commerciale vers les pays de la zone ou d’autres régions du monde ? Quelles mesures pour l’amélioration des conditions de vie ? Pour la réduction du chômage ?

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Une contribution de l’association Amarres

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