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Thème 2 : Identité, culture et mémoire à La Réunion

Publié le 15 avril 2009

Qu’est-ce que « être Réunionnais » dans le monde d’aujourd’hui ? Et à plus forte raison, qu’est-ce que « être Réunionnais » pour une femme ou un homme qui réside à La Réunion ou qui ne réside plus dans l’île ? Le terme « Réunionnais », dans ces deux cas, revêt-il le même sens ? « Être Réunionnais », est-ce être héritiers d’une histoire complexe en partage ? Est-ce être porteur d’un héritage commun aux sources diversifiées ?

Complexe déjà, parce que toujours ambivalente ou duale. Ainsi, notre existence est indissociable de la colonisation, de ses mouvements, de ses rêves, mais aussi de ses douleurs, de ses violences. Douleurs d’un exil voulu, pour ceux qui rêvèrent d’une autre vie, d’un monde nouveau, ou de l’exil imposé, aux esclaves en particulier, mais aussi « faux volontaires » venus de tous horizons...

Ambivalente aussi parce qu’elle nous fait être à la fois d’ici et d’ailleurs. L’ici insulaire, enraciné sur cette terre où nous avons inventé, au fil des migrations et dans un cadre politique français « exotique », une manière bien à nous de vivre ensemble mais aussi de regarder le monde, de parler, de penser, d’aimer et de détester, de rire, de manger… L’ailleurs, d’où viennent ces ancêtres plus ou moins identifiés, plus ou moins rêvés, Européens, Africains, Malgaches, Indiens, Chinois, Indochinois, Mahorais, etc. C’est bien là que réside notre créolité, dans cette façon si particulière de vivre ensemble, en créant des ponts entre l’Ici et l’Ailleurs, mais aussi entre nos différences, tant langagières que culturelles et cultuelles.

Ambivalence enfin, de cette immersion dans un monde porté par la départementalisation et la mondialisation, alors que nous n’étions peut être pas tout à fait prêts. Ambivalence d’un rapport à une « France », un « Ailleurs », dont nous nous sentons des membres un peu particuliers, parfois invisibles : un mode de vie « calqué » sur celui d’une « métropole européenne », alors que notre île s’ancre pleinement dans le bassin Océan Indien, déjà porteur de mémoires, d’histoires, de langues, etc.

Thèmes de réflexion :

Comment ces héritages à la fois riches et complexes interviennent-ils dans notre vie quotidienne ? Sont-ils suffisamment mis en valeurs aujourd’hui (école, médias, arts, muséographie…) dans l’île et à l’extérieur de l’île ? Pouvons-nous (et voulons-nous) en faire des leviers pour nous projeter dans un avenir à construire ensemble ? Quelle société voulons-nous transmettre à nos enfants ? Que souhaitons-nous transmettre aux générations futures ? Face aux défis sociaux et économiques auxquels est confrontée la société réunionnaise, comment faire de notre culture, de notre manière d’être, une force pour (ré)inventer des solutions ? Plus globalement, quelle est notre place dans le monde ? Le monde, l’Europe mais aussi des zones géographiquement (Océan indien) et culturellement (Antilles, Brésil etc.…) proches ? Notre capacité à gérer les différences n’est-elle pas un atout pour créer des ponts entre les cultures ?

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Une contribution de l’association Amarres

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