Publicité

Yann Dijoux, consultant en Business Intelligence à Paris

Publié le 21 mars 2014

Diplômé d’un DESS en ingénierie de la relation client, Yann travaille à 33 ans, pour VO2 Group, société de conseil en Système d’Information et Organisation.


Yann Dijoux, consultant en Business Intelligence à Paris

Racontez-nous votre parcours.

Mon père est de Cilaos et ma mère de l’Etang-Salé mais j’ai grandi à Saint-Denis. J’ai eu un parcours atypique avec beaucoup d’allers retours entre la Réunion et la métropole. Après un Deug IUP MIAGE à Grenoble, une Maitrise en Sciences de Gestion à l’IAE de la Réunion et un DESS en Ingénierie de la Relation Client (Datamining et CRM) à l’Institut Supérieur de l’Entreprise de Montpellier, je suis installé à Paris depuis août 2013. J’occupe le poste de responsable des partenariats innovation et consultant BI (Business Intelligence) et CRM (Gestion de la Relation Client) au sein de la société VO2 Group, société de conseil en Système d’Information et Organisation.

C’est mon quatrième séjour longue durée hors département et j’ai choisi de tenter « l’aventure » professionnelle à Paris. Je n’ai jamais vraiment eu l‘impression de quitter l’île. Si bien qu’aujourd’hui j’ai le sentiment d’être un peu comme les métropolitains qui travaillent à Londres la semaine et rentrent en France le week-end. A ceci près que le billet retour est beaucoup plus cher pour moi et moins fréquent !

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Je n’emporte jamais grand-chose dans mes valises comme souvenirs de la Réunion si ce n’est des bocaux de piments, des bouteilles de punch, du rhum Charette, des confitures pays, un pot de safran et enfin quelques CD musique des groupes créoles (Baster, Ousanousava, Ti Sours etc..). J’essaye de rentrer le plus souvent possible à la Réunion pour me ressourcer car j’en ai besoin.

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

Tout d’abord l’ouverture d’esprit. Elle montre la capacité d’adaptation dans un environnement différent et parfois plus difficile que celui de la Réunion. Mais surtout, elle m’apporte l’épanouissement professionnel et personnel que je recherchais. Dans mon métier, la mobilité fait partie d’une bonne gestion de carrière et toutes les personnes de mon entourage ont vécu ou vivent cette expérience. Il ne faut pas oublier qu’il y a sur certains marchés une pénurie de profils très qualifiés. Les experts sont très recherchés. Chez VO2 Group, la société pour laquelle j’interviens, plus de 80% des profils sont issus de la mobilité, toutes nationalités confondue.

Etant basé à Paris, je peux profiter des nombreux salons et séminaires organisés dans mon domaine, ce qui est un énorme avantage. C’est l’occasion de rencontrer de multiples acteurs du marché des NTIC, je peux ainsi étendre mon réseau professionnel. De plus, il n’est pas rare de collaborer ici dans un environnement anglophone notamment dans le cadre de missions chez les clients grands comptes, cela me permet d’envisager par la suite d’évoluer à l’international.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

C’est un atout et je dirais même une richesse. Les gens sont curieux, et beaucoup ne comprennent pas vraiment ce que je fais en métropole ! Il faut bien saisir le contexte actuel : la plupart des métropolitains vivent mal la morosité qui règne actuellement en France et rêvent de partir au soleil. Quitte à réduire leur train de vie ou changer d’orientation professionnelle pour profiter davantage de leur famille et de la vie en général.


Yann Dijoux, consultant en Business Intelligence à Paris
Quels sont vos projets ?

A court terme, mon objectif est de maîtriser les évolutions technologiques actuelles au plus près. En tant qu’expert Business Intelligence, je me suis naturellement passionné pour le BIG DATA, un sujet à la mode qui intéresse aujourd’hui toutes les entreprises, des plus innovantes aux plus traditionnelles. Il s’agit d’étudier l’énorme volumétrie de données dont disposent les entreprises afin de prédire les comportements de marché. C’est un chantier passionnant. J’invite d’ailleurs tous les professionnels de la Réunion et au-delà à venir me rencontrer sur le salon du BIG DATA qui se tiendra à Paris les 1er et 2 avril 2014. VO2 GROUP sera sur le stand F1… impossible de ne pas le retenir !
Lien VO2 GROUP salon Big Data : http://lab.vo2-group.com/en-2014/

A moyen terme, mon ambition est de me rapprocher du marché régional de l’Océan Indien. La concurrence y est intense en matière de conseil en SI mais elle concerne principalement les marchés matures. Dans mon métier, l’essentiel est d’être pertinent et innovant donc pourquoi pas développer mon activité dans la zone Océan Indien.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

J’ai des contacts professionnels bien sûr, et des amis installés ici et avec lesquels l’entraide est immédiate. J’ai également beaucoup de contacts via le sport. Cela fait 28 ans que je joue au tennis (niveau 2nde série classé 3/6). Enfin une petite partie de ma famille est basée à Montpellier. L’occasion pour moi de couper un peu avec Paris et surtout de manger de la bonne cuisine créole !

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

Pour moi le potentiel de la Réunion est énorme. Je reste convaincu qu’il y a de belles choses à faire sur notre île notamment pour créer des emplois. Je pense souvent à la création de start-up : grâce aux nouvelles technologies, au digital, on peut aujourd’hui développer des projets ambitieux depuis n’importe quelle partie du monde. Pourquoi pas depuis notre île ? Bien sûr, il faut créer et entretenir un écosystème complet autour des créateurs d’entreprise : structures de financement, mentoring… Je ne sais pas si c’est une ambition partagée localement mais j’imagine que beaucoup de choses se dessinent aujourd’hui.

Il ne faut pas voir la Réunion comme une île isolée mais comme faisant partie d’un espace plus grand où les distances n’ont pas beaucoup d’importance. Inclure le retour dans la gestion de sa carrière est aussi une manière d’assumer les responsabilités que nous avons tous, en quittant l’île, de continuer à contribuer au développement économique de la Réunion. Certes, je suis parti de la Réunion mais c’est pour mieux revenir.

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Ce qui me manque le plus ? le soleil, la chaleur et la plage. Bien sûr la cuisine créole, avec les carrys et les rougails, et la famille, le plus important !

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Beaucoup de gens ici situent la Réunion aux Antilles, c’est assez drôle ! Et j’ai souvent droit à cette remarque : « Tu viens de la Réunion ? mais tu n’es pas métissé ! ». Ils n’envisagent pas qu’il y ait des créoles blancs (« yabs chouchous » comme on dit chez nous) dans notre île. Il faut alors expliquer que notre île doit son nom actuel à la réunion des différentes ethnies. Pour satisfaire à la curiosité des collaborateurs de ma société, j’ai proposé récemment une sortie dans l’un des restaurants réunionnais les plus cotés de la capitale, avec nos piments et nos rougails. Je crois que tout le monde a apprécié !

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Paris est une ville cosmopolite, très vivante et animée, il y a toujours quelque chose à faire. Le fait d’y vivre permet également de voyager plus facilement, à des prix abordables, pour découvrir l’Europe notamment et l’Afrique du Nord. Je trouve cependant qu’il manque sur la région parisienne une certaine simplicité, notamment dans les relations professionnelles. Ce n’est pas un jugement de valeur, mais je trouve que certains codes ôtent toute spontanéité dans les rapports. Je pense au costume notamment, qui peut être étroit parfois, en tous cas dans certaines circonstances. Même le Friday wear (port du jean le vendredi) n’est pas toujours adopté. Mais c’est le jeu… je l’accepte !

Voir le profil de Yann Dijoux

Vous habitez Paris et/ou travaillez dans les TIC ? Inscrivez-vous aux alertes pour ne plus manquer une info de votre intérêt...

Publicité