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AILLERET Charles

Publié le 1er janvier 2014


AILLERET Charles

Né le 26 mars 1907 à Gassicourt (Yvelines), décédé le 9 mars 1968 à Sainte-Marie (la Réunion). Fils d’Amédée Eugène Ailleret et d’Angèle Louise née Devaine. Marié à Liliane Juliette Angèle née Ribotton. Études au lycée Louis-le-Grand à Paris, puis à l’Ecole Polytechnique, promotion 1926. Docteur en droit A sa sortie de l’Ecole Polytechnique il intègre l’Artillerie et occupe en France des postes à dominante technique ou d’état-major, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Capitaine en 1939, il est affecté à l’Inspection générale de l’artillerie, puis détaché à Turin (Italie) auprès de la commission franco-italienne d’armistice en août 1940. En décembre 1942, après l’invasion de la zone non occupée par les forces allemandes, il rejoint l’Organisation de Résistance de l’Armée ORA) dont il devient le commandant pour la zone nord. En juin 1944, il est arrêté et déporté au camp allemand de Buchenwald d’où il revient en avril 1945. En septembre 1945, lieutenant-colonel, il est affecté comme Attaché militaire à Moscou et en mars 1946, il est au cabinet de l’état-major de l’Armée de Terre. Il est promu colonel en 1947 et détaché dans l’infanterie au commandement de la 43e demi-brigade de parachutistes. En janvier 1951, il est au quartier général du commandement des forces alliées en Europe jusqu’en décembre de la même année quand il prend le commandement des armes spéciales de l’Armée de Terre. En novembre 1955, il est à l’état-major particulier d’Henry Laforest, secrétaire d’Etat aux forces armées dans le cabinet ministériel d’Edgar Faure. Promu général de brigade le 1er juillet 1956, il est chargé l’année suivante de la supervision de l’ensemble des essais nucléaires qui ont lieu principalement au Sahara, région alors sous administration française. Commandant interarmées des armes spéciales en 1958, général de division le 1er septembre 1959, il dirige les opérations conduisant à l’explosion de la première bombe « A » française, le 13 février 1960 à Reggane, au Sahara. Le moins que ses biographes peuvent écrire, c’est que sa formation hautement technique, pas plus que sa courte expérience dans le Constantinois, ne l’ont préparé à affronter, et surtout à comprendre, un peu plus tard, l’Algérie en rébellion et en ébullition de 1961 et 1962. II adhère parfaitement à la politique du général de Gaulle par sa conception de la discipline militaire, mais aussi peut-être par admiration et reconnaissance envers celui qui a donné naissance au Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), le 18 octobre 1945, où sa carrière a connu une constante et flatteuse évolution. Reçu par de Gaulle le 9 juin 1961, il se montre l’exécuteur efficace de sa politique algérienne. À la fin avril 1961, il s’oppose au coup de force d’Alger dirigé par les généraux Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et Fred Zeller. Il est aussitôt promu général de corps d’armée le 13 juin 1961 et prend les fonctions de commandant supérieur interarmées en Algérie le même jour. C’est lui qui, le 19 mars 1962, donne l’ordre à l’armée française de cesser le feu contre l’Armée de Libération Nationale (ALN, armée du FLN), après la conclusion des pourparlers d’Evian avec les représentants nationalistes algériens. Il conserve ses fonctions jusqu’au 18 avril 1962, puis il 8 est promu général d’armée et nommé chef d’état-major général de la Défense nationale le 16 juillet 1962. Il organise le retrait de la France du commandement intégré de l’O.T.A.N. en 1966 et se fait le théoricien d’une défense nucléaire française « tous azimuts ». Le 9 mars 1968, au retour d’un voyage officiel à Madagascar et d’une escale de quelques heures à l’île de la Réunion, il meurt avec sa femme Liliane et sa fille Annick dans l’accident d’un DC 6 du Groupement des Liaisons Aériennes Ministériel (GLAM), peu après son décollage, accident qui fait 19 victimes parmi lesquelles le général Carles, son adjoint, sous-chef d’étatmajor des armées françaises. Ce jour-là, au lieu de passer la nuit dans l’île comme sa propre famille le souhaitait en raison d’une météorologie défavorable, il n’a eu qu’une hâte : regagner Paris où de Gaulle devait le confirmer spectaculairement ministre des Armées. Seule rescapée, mais grièvement blessée, une demoiselle Renard. Deux hypothèses sérieuses ont été émises sur ce crash : erreur humaine comme le suggère un spécialiste de l’Aéronautique, le Réunionnais Alain Hoarau, dans son ouvrage L’aviation à la Réunion (1984) ou sabotage du palonnier commandant les ailerons, comme l’écrit l’historien originaire de l’Ouest canadien John Saul dans son roman politique Mort d’un général (1977).

Décorations

Grand-croix de la Légion d’honneur, Croix de Guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance. Croix de la Valeur militaire avec trois citations dont une à l’ordre de l’armée décernée le 21 avril 1962, le lendemain de l’arrestation de Raoul Salan et quelques semaines après l’ordre de cessez-le-feu en Algérie et la fusillade du 26 mars à Alger qui fit plus de 80 victimes parmi la population européenne. Livres : Histoire de l’Armement (1948). L’aventure atomique française (1968). Général du contingent (1998).

Distinction

Il a donné son nom au quartier de la caserne Lambert à Saint-Denis de la Réunion.

Références

Archives personnelles. L’aviation à la Réunion par Alain Hoarau (1984). Mort d’un général par John Saul (1977). Minute 14.03.1968. Revue de la Défense nationale mai 1968. Paradoxes juin-juillet 1977. Le Monde 8.03.1968, 12.03.1968, 16.03.1968, 19.06.1977. L’Aurore 21.06.1977. Télé 7 Jours 19.09.1984, 3.02.1990. Quotidien de la Réunion 9.03.1979, 17.01.2001. Journal de la Réunion 16.03.1987.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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AILLERET Charles

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