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BARRE Raymond.

Publié le 1er janvier 2014


BARRE Raymond

Né le 12 avril 1924 à Saint-Denis (la Réunion), rue de Paris dans une maison qui avait appartenu au poète Léon Dierx, décédé le 25 août 2007 à Paris. Fils de René Barre et de Charlotte Deramond. [Filiation : René Barre, son père, riche commerçant de Saint-Denis de la Réunion, fut poursuivi pour une faillite (1926) et un procès retentissant suivi en 1928. Acquitté, il préféra s’exiler à l‘île Maurice, divorcer, sans jamais renouer avec sa famille, pour ne pas provoquer le déshonneur de sa belle-famille]. Marié à Eve née Hegedus. 2 enfants (Olivier, Nicolas). Ti’nom : Babar, Soda (Jacques Vergès, Actuel, avril 1984). Études très studieuses. À 17 ans, il est bachelier après avoir côtoyé au lycée Leconte de Lisle à Saint-Denis de la Réunion des camarades tels que Jean Fontaine, Auguste Legros, Bruny Payet, Paul ou Jacques Vergès. Au sortir du lycée, il poursuit ses études à l’école de droit de Saint-Denis au moment où éclate la Seconde Guerre mondiale. Mobilisé, envoyé très peu de temps rejoindre son régiment d’artillerie à Moramanga (Madagascar), il retourne à la Réunion. Sur sa demande, il part en Métropole où il continue à servir sous les drapeaux tout en poursuivant ses études universitaires. Il sort brigadier à la fin du conflit et licencié en droit. La poursuite de ses études en sciences économiques lui permet d’obtenir l’agrégation, mais également un diplôme de l’Institut d’Etudes Politiques à Paris Encore étudiant, dans le cadre de la “libération” de la Réunion par le navire de la France Libre, Le Léopard, il se met à la disposition du nouveau gouverneur Jean-Charles André Capagory en assurant la charge du Bureau Presse 54 Information (1943-1944). Trop jeune pour enseigner, il se rend avec d’autres professeurs français en Tunisie pour fonder la Faculté de droit et sciences économiques à Tunis. Retour en France comme professeur de droit à la Faculté de Caen (1956), puis comme directeur du service de recherche sur l’activité économique à la Fondation nationale des sciences politiques (1958) ; enfin comme directeur du cabinet de Jean-Marcel Jeanneney, ministre de l’industrie et du commerce du gouvernement de Michel Debré (1959). Une chaire d’économie politique lui est offerte à Paris (1963), tout comme une place lui est réservée comme membre du Conseil du Centre d’études des revenus et des coûts auprès du Commissariat général du Plan (1963). Très tôt, reconnu comme l’un des plus fervents partisans de l’Union économique et monétaire européenne, il est nommé vice-président de la Commission européenne pour les affaires économiques et financières (1966), puis conseiller régional de la Banque de France (1973). Commence alors pour lui une carrière ministérielle : ministre du commerce extérieur dans le gouvernement de Jacques Chirac (12 février 1974-25 août 1976). Premier ministre du président Valéry Giscard d’Estaing (août 1976-mars 1977). Premier ministre, ministre de l’économie et des finances (mars 1977-mars 1978). Premier ministre (avril 1978-mai 1981). Élu maire de Lyon de 1995 à 2001 et président de la Communauté urbaine de Lyon (1995), il prend sa retraite politique en 2002 Etudiant à Paris, il a été proche du RPF, le Rassemblement du Peuple Français (1946-1947). On le retrouve participant à la campagne de Jean Lecanuet, candidat centriste à l’élection présidentielle de 1965. Député de la 4e circonscription du Rhône (1978), il démissionne aussitôt en raison de ses charges ministérielles au profit de son suppléant, Jean Baridon, qui siègera parmi les non-inscrits. Réélu député à cinq reprises (1981-2002), il fut le seul député de l’Union pour la Défense de la France (UDF) à voter le 21 octobre 1982 l’amendement Joxe, qui refusait une amnistie complète des généraux du putsch d’Alger de 1961. Par contre, il a voté le 28 novembre 1989 l’amnistie des actes de violence en Nouvelle- Calédonie, notamment l’assassinat des gendarmes d’Ouvéa. Outre-mer : Premier ministre du Président Valéry Giscard d’Estaing, il entreprend, accompagné par deux ministres, un voyage officiel de trois jours à la Réunion au cours duquel il rappelle l’appartenance du département à la France et fustige l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) favorable à la “libération” de la Réunion. Devant 10 000 personnes, il déclare : « La situation de la France ne permet pas d’ouvrir les vannes et de répandre la manne de l’assistance financière. L’effort de la France ne sera pas ménagé mais conjugué avec l’effort de l’île » (3 novembre 1978). Candidat à l’élection présidentielle en 1988, il entreprend pour la seconde fois de sa vie politique, en 1988, une visite dans son île natale placée sous le « poids des symboles » : il utilise le créole dans son discours, reprend la chanson Ti’fleur aimée, danse le séga et s’arrête à la grotte dite des Premiers Français à Saint-Paul. Éliminé au premier tour avec un score honorable de 16,54% à l’échelon national, il s’est félicité de réunir 24,5% à la Réunion, derrière François Mitterrand avec 51,15%, mais devant Jacques Chirac 17,46%.

Autres

Il a fait appel à Maurice Papon pour occuper le poste de ministre du Budget dans son gouvernement (1978-1981) et a témoigné au procès de son ancien collaborateur —« Il a fait preuve d’une grande loyauté. Je lui en sais gré… » (1998) Il a accepté une rencontre avec Jean-Marie Le Pen et s’est justifié en disant que les électeurs du Front National « sont des Françaises et des Français dont l’opinion s’exprime et que nous n’avons pas le droit de traiter comme des nazis, des fascistes ou autres » (octobre 1983). Il a enfin qualifié Bruno Gollnisch, n° 2 du Front National et universitaire à Lyon III, de « quelqu’un de bien » et d’« homme sympathique » (France Info, 19 février 2005), propos confirmés au quotidien La Croix (11 février 2005), en indiquant qu’il n’était pas lui-même « un bien-pensant » : « Je me refuse à diaboliser quelqu’un, même si je condamne profondément ses opinions » ♥ Il a été parmi les fondateurs de la Commission Trilatérale de David Rockfeller (1973), connu pour être « un club très fermé regroupant seulement 350 membres européens, américains et 55 japonais qui concentrent entre leurs mains environ 65% de la puissance économique mondiale ». Il appartenait également au Bildeberg Group, le second des clubs très fermés qui sont, pour certains, « la main cachée qui dirige le monde ». Membre du Club de Rome. Président de l’ILERI, l’Institut d’Etudes des Relations Internationales (1988), président de la Convention libérale et sociale (1982), président de l’IDEIF, Institut International de Droit d’Expression et d’Inspiration Française (1989).


HOARAU Guy

Livres et publications

Economie politique (1955), La période dans l’analyse économique, l’étude du temps (1950), Le développement économique : analyse et politique (1958), Une politique pour l’avenir (1981), Plan pour l’Europe, Réflexions pour demain (1984), Au tournant du siècle (1988), Questions de confiance (1988), Raymond Barre : un goût de liberté, entretiens avec le bâtonnier Jean- Marie Chalon (2000). Prises de parole : « Le gouvernement n’admettra aucune ingérence dans les affaires intérieures de la Réunion. Tout agitateur étranger qui viendrait troubler la vie de l’île sera, conformément à mes instructions, immédiatement expulsé » (FR3 Réunion, 3 novembre 1978). « La situation de la France ne permet pas d’ouvrir les vannes et de répandre la manne de l’assistance financière. L’effort de la France ne sera pas ménagé mais conjugué avec l’effort de l’île » (allocution prononcée à la Réunion lors d’un meeting réunissant 10 000 personnes, 3 novembre 1978). « On ne déjeune pas avec le diable, même avec une très longue cuillère » (extrait d’une intervention à Amiens le 8 novembre 1985). Distinctions : Docteur Honoris Causa des universités d’Ottawa, Madras, Barcelone, Istanbul, Budapest, Tokyo. Commandeur du Mérite commercial. Prix Europa 1979.

Décorations

Officier de la Légion d’honneur. Grand Croix dans l’Ordre national du Mérite. Chevalier du Mérite agricole. Officier des Palmes académiques.

Références

Une île dans la guerre par Bernard Marek et Guy Bourau-Glisia. Pour en finir avec le FN par Bihr A. L’Express 30.08.2007. Capital mars 2002. Le Point 30.11.2001. Le Monde 2.03.2007. La Croix 22.06.2001. Le Magazine de l’Océan Indien 31.12.1987. Journal de la Réunion 11.05.1927, 26.08.2007. Quotidien de la Réunion 26.08.2007.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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