COUTURIER Jean Victor Maxime.

Né le 21 février 1923 à Belfort (Territoire de Belfort), décédé le 12 juillet 2006 à la Réunion. Fils de Victor Couturier et de Marie Antoinette née Melot. Divorcé de Paulette née Duriaux. Remarié à Solange née Felix. 5 enfants (Anny, Claudine, Marc, Michel, Jean). CAP d’électricien à Belfort (Territoire de Belfort) A 15 ans, il s’engage dans la Marine nationale, fréquente l’Ecole des Mousses de Brest (1938), puis l’École de Maistrance (1939). Un an plus tard, la Seconde Guerre mondiale éclate, il embarque alors sur le contre-torpilleur L’Adroit en tant que matelot breveté provisoire radio (1939) et participe à deux missions : le débarquement de Narvik pour y convoyer des légionnaires et des chasseurs alpins et l’évacuation de Dunkerque (1940). Au cours de cette dernière mission, son bâtiment est coulé lors d’une attaque d’avions allemands (20 mai 1940). Il s’en sort avec une hospitalisation pour observation à l’hôpital militaire de Cherbourg. Sain et sauf, il est dirigé vers Toulon où il embarque sur le croiseur L’Algérie (1940-1941), un bâtiment désarmé en raison de l’Armistice signé en juin 1940. À sa demande, il est volontaire à l’école des sous-mariniers de Toulon (1941), et embarque à bord du sous-marin Casabianca (1942). Si, un an plus tard, la flotte française se saborde, son navire échappe à ce suicide collectif en compagnie de quatre autres sousmarins. Il parvient à gagner Alger (Algérie), d’où il reçoit plusieurs missions en Corse et en 164 Provence pour organiser la résistance (1942-1943). Il rallie ensuite les Forces navales françaises libres via l’Afrique du Nord et l’Egypte. Volontaire au 1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos, il débarque, en tant que radio, avec 177 autres Français commandés par Philippe Kieffer, le 6 juin 1944, sur la plage de Riva-Bella à Ouistreham, (Calvados), avec pour mission la prise d’une batterie installée dans le casino. Il est alors nommé officier marinier, second maître de 2e classe affecté comme capitaine d’armes au camp HMS Scotia à Ayr, dans le sud-ouest de l’Ecosse. Il est démobilisé à Brest en 1946, réformé suite à ses blessures. Il séjourne en Métropole comme monteur électricien chez Alsthom (1947-1968), affecté au service des travaux extérieurs (Amérique du Sud, Afrique de l’Ouest), puis nommé conducteur de travaux aux Grands Travaux de Marseille Electricité, des responsabilités qui vont lui permettre de séjourner en Iran, Irak, Arabie Saoudite, Nigéria, Yemen (1968-1983) avant de prendre sa retraite.

Prise de parole

« J’ai été démobilisé à Belfort, ma ville natale, au début de l’année 1946, après 8 ans sous les drapeaux dont 5 ans de guerre. L’atmosphère était celle d’un pays déchiré, qui devait se reconstruire avec toutes les séquelles que l’on imagine, divisée entre les Pétainistes, les Gaullistes, les communistes. On nous a rassemblés dans la cour d’une caserne. Un sous-officier nous a réparti en groupes par ces mots qui me sont restés gravés : les Français d’un côté, les Gaullistes de l’autre. Voilà comment on traitait les Français Libres à l’époque. Nos tickets de rationnement n’étaient pas non plus les mêmes que ceux de tout un chacun ; notre ration était divisée par deux.. Pourquoi ? Parce que justement, nous étions des Français Libres. Cela se passe de commentaires. La paix et le calme sont revenus avec le temps » (Propos recueillis entre mai 2001 et novembre 2002).

Décorations

Commandeur dans l’Ordre national du Mérite. Médaille militaire. Croix de guerre 1939-1945 avec 4 citations. Médaille de la Résistance. Médaille de la France libre. Médaille du jubilé du 50e anniversaire du débarquement du 6 juin 1944.

Références

Personae Reunion 2000. Archives personnelles. Quotidien de la Réunion 14.07.2006. Journal de la Réunion 14.07.2006.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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