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DE CHATEAUVIEUX Jacques d’Armand (Comte)

Publié le 1er janvier 2014


Homme d’affaires, né le 13 février 1951 à Saint-Denis (la Réunion). Fils de José de Châteauvieux et de Myriam née de Heaulme de Boutsocq. Marié à Caroline née de David-Beauregard. 6 enfants (Claire, Ombline, Laure, Constance, Alix, Joseph). Ti’noms : Bébé Cadum (Paul-Julius Bénard cité par le Magazine de l’océan Indien, 11 décembre 1987), Sugar Jack (Télé 7 Jours, 26 août 1989). [Filiation : Son ancêtre Sosthènes de Chateauvieux est né en 1804, près d’Auxerre, dans une famille ruinée par la Révolution française. Il débute dans la vie active en 1827 comme raffineur dans une sucrerie de betterave qui appartenait au comte de Villiers. Quelque temps plus tard, il fait la connaissance de Charles Desbassayns qui le convainc de le suivre à la Réunion pour travailler sur le domaine sucrier qu’il possède. Les deux hommes sont partis de Métropole à la fin de 1830 pour arriver début 1831 à la Réunion. Joseph Antoine Sosthène de Chateauvieux, fondateur du domaine familial aux Colimaçons, à Saint-Leu, propriétaire terrien, exploitant agricole expérimenté, botaniste émérite, s’est vu confier la fonction de maire de Saint-Leu jusqu’en 1870 ]. Collège et lycée Passy-Buzenval à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Diplômé de l’Institut Supérieur de Gestion de Paris, session 1972, où il sort major de sa promotion. Master in Business Administration de Columbia University à New York (Etats-Unis), session 1974, pour compléter sa formation Il est décrit comme un capitaine d’industrie et considéré 178 comme l’homme fort de l’économie réunionnaise, avec à son actif premier la transformation des anciennes Sucreries d’Outre-mer, puis Sucreries de Bourbon, en premier groupe multinational de la Réunion coté en Bourse. Son “sucess story” débute dans les années 70 lorsqu’il prend pied à Paris dans la vie professionnelle comme contrôleur de gestion au sein de la compagnie aérienne Union des transports aériens (UTA), de 1975 à 1977. Il occupe ensuite pendant trois ans un poste de consultant au Boston Consulting Group (1977-1979), conseil en stratégie et management d’entreprises. A 28 ans il s’investit dans les Sucreries d’Outre-Mer en prenant la présidence le 4 juillet 1979 d’une société présidée alors par Emile Hugot et issue du regroupement de plusieurs familles propriétaires de plantations de canne à sucre. Au fi des années, il remodèle le groupe en fermant trois sucreries de petit tonnage et en scindant les Sucreries de Bourbon en deux sociétés. Le 1er juillet 1989, il est alors nommé président-directeur général du groupe Bourbon avec pour objectif de diversifier les activités du groupe : à la Réunion dans la pêche industrielle —Armement Sapmer en 1989 introduite en Bourse le 8 juillet 2009, avec une joint-venture sur l’île Maurice en 2006— et la distribution —Score appartenant au Groupe Scoa en 1990— et en Métropole dans le Maritime — Compagnie Chambon en 1992. Il initie également son développement à l’international avec Madagascar —enseigne Score et Mer Austral— et au Vietnam en 1995 avec la prise de contrôle de la Sucrerie de Tay Ninh, tout en consolidant l’activité “lait et jus”—Cilam franchisé Yoplait—dans sa branche agroalimentaire (1995). Le développement du groupe s’accélère avec l’extension des activités du maritime —Les Abeilles et la Setaf en 1996—, la réalisation des projets au Vietnam —Sucrerie de Gai Laï, Espace Bourbon Dong Naï, etc.— le remorquage à travers L’Abeille ; enfin les services maritimes de l’offshore maritime. Le 20 octobre 1998, il introduit le Groupe Bourbon au second marché de la Bourse de Paris. Dès 2001, il conduit un recentrage progressif des activités historiques du groupe sur les services maritimes en misant sur l’offshore pétrolier et en se désengageant en 2007 des activités de remorquage portuaire. A horizon 2012, son ambition est de devenir le leader des services maritimes à l’offshore pétrolier. Dans le même temps, il effectue un rapprochement avec le distributeur français Casino qui le conduit à céder sa branche Distribution à travers sa société Vindémia (20 juin 2007). Auparavant il a cédé ses parts dans la compagnie aérienne Corse Air (1999), vendu la Sucrerie de Bois-Rouge et Eurocane à l’Union SDA (2001), ainsi que son activité sucrière au Vietnam et son activité de remorquage portuaire Les Abeilles (2007). Enfin, un peu plus tard, il lâche la station de télévision Antenne Réunion (2004) et les Villas du Lagon à Saint-Gilles-les-Bains gérées par la SEHB (2007). L’année 2005 a été marquée par le changement de nom du Groupe Bourbon en Bourbon et le transfert de son siège social de Sainte-Marie de la Réunion à Paris (18 mai 2005). Aujourd’hui, il reste leader de la distribution alimentaire à l’île Maurice à travers deux hypermarchés, une centrale d’achats et des boutiques hors taxes. Même positionnement à Mayotte à travers une enseigne Cora et diverses participations financières. Président-directeur général de Bourbon, Sapmer, Jaccar Holdings (domiciliée au Luxembourg avec pour actionnaire majoritaire sa holding personnelle la SAS Jaccar), de Happy World Foods Ltd…, il est ou a été administrateur de nombreuses sociétés : Sucre Naturel de Bourbon (1990), Socofish (1990), Vindemia (1991), ISB (1977), Domaines de la Convenance et Bovire (1988), SDI (1988), Sofipa (1988), Loiret & Haenjens, La Boutique Créole, Sodexmar (1991), SEMS, Corsair (1992), Compagnie Chambon, Les Abeilles (1996), Mer Austral, Villas du Lagon (1997), HSO (1998), Cilam (2004), Sogim (1991), Financière Antenne Réunion (1991), Compagnie thermique de Bois Rouge, Bourbon Axa Investment Fund (2001). Aujourd’hui, il est le premier propriétaire terrien et immobilier à la Réunion avec CBO Territoria, introduite en Bourse le 10 mai 2005, société qu’il a présidée jusqu’au 28 août 2009. Elle chapôte désormais SDI, filiale créée en 1989 et Bourbon Pierre créée en 2003, et gère le patrimoine du groupe constitué de 3 600 hectares (dont 211 179 hectares immédiatement constrctibles) évalués à 25 millions d’euros en 2004. Une situation qui lui permet d’être « dans l’immobilier pour 100 ans », selon le Quotidien de La Réunion (25 août 2004). En 2009, Bourbon se présente désormais sous la forme de deux entités distinctes comprenant 5 000 collaborateurs : CB Territoria et Bourbon, cette dernière représentant les services maritimes constituant à présent le principal métier à l’international et désormais focalisée sur les services maritimes à l’offshore pétrolier et le transport de vrac solide au sein de la branche Bourbon Maritime dont il est le PDG (depuis février 2003). Le chiffre d’affaires de Bourbon était évalué à 769,7 millions d’euros en 2007 et sa fortune personnelle en 2008 estimée à 567 millions d’euros par le magazine Challenges. Outre ses activités au sein de son groupe, il a été membre du conseil de surveillance d’AXA (depuis 2005), vice-président (28 février 2008), et président depuis le 22 avril 2008 Conseiller municipal (1983), conseiller général (1985) de Sainte-Suzanne et conseiller régional (1987) sur une liste soutenue par le RPR et l’UDF et conduite par Michel Debré. « Victime d’une injustice », selon Michel Debré, il a été privé par le Conseil d’Etat de son mandat d’élu cantonal en 1987. Premier vice-président du Comité de soutien à Jacques Chirac lors de l’élection présidentielle de 1988, il a été associé au voyage au Vietnam de l’ancien Président de la République, en compagnie d’une vingtaine de chefs d’entreprise comme Martin Bouygues, Olivier Dassault, Jacques Friedmann ou Jérôme Monod (1997). Il s’est prononcé pour le Oui au référendum sur la Constitution européenne (10 mai 2005). Autre : Signataire d’un Appel au sauvetage du quotidien Le Cernéen de l’île Maurice aux côtés d’Yves Barau, Emile Hugot notamment et Jean Dutourd, François Nourissier, Jean Raspail, Jean d’Ormesson, Louis Pauwels, Jean Cau… Geneviève Dormann, Robert Charlebois, Enrico Macias, Michel Sardou, Julier Clerc (juin 1982) ♥ Il a été l’un des créateurs à la Réunion de la troupe folklorique Mascareignas Nommé à la tête du projet GERRI (Grenelle de l’Environnement à la Réunion, Réussir l’Innovation) qui vise à faire du département « la vitrine des énergies renouvelables » (août 2009) Président du conseil d’administration de l’EFGC, une école de management à Marseile (2008) Vice-président de l’Association de Culture Universitaire et Technique qui, dans les années cinquante, selon le “Réseau Voltaire”, se serait établie « autour de deux jeunes gens de bonne famille : Catherine Bardinet, héritière des rhums Négrita-Bardinet, et le comte Jacques d’Armand de Châteauvieux, héritier des Sucreries et rhumeries de Bourbon, implantées à l’île de la Réunion », pour faire rayonner l’OEuvre, c’est-à-dire l’Opus Dei (l’oeuvre de Dieu). Sa réplique : « J’ai dit à Monseigneur Aubry que j’étais membre de l’OEuvre. Un Réunionnais peut comprendre peut-être mieux que d’autres l’esprit de l’Opus Dei. Nous avons appris à défendre ce que nous sommes tout en acceptant les différences des autres. Cette tolérance ne nous fait pas renoncer à ce que l’on est. C’est justement l’une des caractéristiques de l’OEuvre » (Quotidien de la Réunion, 14 juin 1992). Prises de parole : « Depuis six ans, la culture de la canne a perdu 20 millions de francs. Il faut vendre tout ce qui n’est pas rentable » (mars 1983, cité par Edmond Maestri dans “Groupe Bourbon : 1948-1998”). « Pendant mon service militaire, j’ai été rattaché à la Direction de l’industrie des armements ? Un an durant lequel j’ai vendu des armes aux pays arabes. Et même des Exocet… » (L’Enjeu Economique, septembre 1989). « Pas question que les Sucreries de Bourbon ferment et arrêtent de faire du sucre à la Réunion pour que des métropolitains et des betteraviers viennent ici soi-disant pour sauver le sucre de canne et fassent ensuite du sucre de betterave » (Journal de la Réunion, 25 juin 1986). « Il y a beaucoup de démagogie dans ce débat (de la préférence régionale). Si on interdit aux métropolitains d’occuper les postes à la Réunion, quels emplois donneront Je ne suis pas du genre à piquer l’argent de l’Etat mais plutôt à nous responsabiliser en tant que Réunionnais pour essayer de trouver des solutions qui répondent à nos besoins. Cette mesure de la retraite à 50 ans à été appliquée en métropole dans des régions comme la Lorraine , La Ciotat, la région de 180 Dunkerque lorsqu’il y a eu des problèmes spécifiques » (Quotidien de la Réunion, 28 avril 1993). « Je suis catholique et je m’efforce de vivre, dans les différents aspects familiaux, professionnels et sociaux de mon existence, en cohérence avec cette foi ! » (Journal de la Réunion, 30 mai 2005). « C’est grâce aux Réunionnais que Bourbon est ce qu’il est aujourd’hui. Et ils en sont fiers. Lorsque le groupe a été coté en Bourse en 1998, j’ai donné - à titre personnel- 10 actions à chaque salarié. Aujourd’hui, ils en ont 112, pour ceux qui les ont conservé c’est-à-dire la plupart. La Réunion est vraiment une terre d’exemple, c’est une terre de peuplement et pas de colonisation. Chacun y est venu avec sa culture, sa religion. La seule distinction qui est faite, c’est entre les Réunionnais et les Zoreilles [un Français de métropole, NDLR]. Je suis en quelque sorte tombé dans la multiculturalité et la diversité quand j’étais petit et ça m’a énormément servi dans mon travail à l’international » (Tribune, 31 août 2009). Distinctions : Membre de la noblesse française, maintenu noble en 1721 pour la branche aînée, seigneur de Fontaine-Madame de Châteavieux, de La Garde-Paréol, preuves pour les écules royales militaires en 1780 Manager du groupe Bourbon, il a été placé 16e sur 50 des dirigeants d’entreprises les plus performants de France par le classement Challenges-A.T. Kearney-France Info (1998). Élu Homme de l’Année par Télé 7 Jours Réunion (1990) et Manager de l’Année par le magazine réunionnais L’Eco Austral (1999). Classée première entreprise régionale rayonnant sur la Réunion, Maurice, Comores, Mayotte, Madagascar, Seychelles et 66e fortune professionnelle de France en 2007 avec 645 millions d’euros, selon le palmarès des fortunes du magazine économique Challenges.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.


DE CHATEAUVIEUX Jacques

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