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LEPINAY Georges-Marie

Publié le 1er janvier 2014


Acteur de la vie syndicale, né le 14 mai 1941 à Saint-Paul (la Réunion). Marié à Marlène née Althiéry. 2 enfants. Études primaires et secondaires à Saint- Paul. Spécialisation en électronique à Paris. Ti’nom : Krasuki-péi Après sa formation comme électronicien en Métropole, il revient à la Réunion en 1963 comme contrôleur à la distillerie de la Sucrerie des Casernes, à Saint-Pierre. Pas pour longtemps puisque six mois après il quitte cette société privée pour le secteur public comme fonctionnaire non-titulaire aux Impôts, affecté aux contributions indirectes. Mais il se retrouve très vite au chômage en raison, affirmera-t-il, de sa participation à une manifestation contre la fraude électorale. Le Parti communiste réunionnais, mais surtout le syndicalisme va alors lui tracer sa voie. Recruté au quotidien Témoignages, organe du Parti communiste réunionnais, il est intégré « d’abord comme “bricoleur” », avoue-t-il, puis typographe, responsable d’imprimerie du journal et enfin « râleur de plume », spécialisé dans les problèmes agricoles. Ce passage par le parti va lui ouvrir les portes de la Confédération Générale des Travailleurs Réunionnais (CGTR), un syndicat favorable en ce temps à la décolonisation de la Réunion. Il est d’abord promu responsable syndical, secrétaire général adjoint de la confédération, puis secrétaire général pour succéder à Bruny Payet alors en mauvaise santé, de 1985 à 1996. Son passage à la centrale syndicale sera marqué par une rupture au sein du protocole des assemblées ou congrès de la CGTR, raconte-t-il, le « camarade Paul Vergès » étant invité à ne plus clôturer par un discours les manifestations mais à intervenir pendant les débats. Fidèle à son activisme, il s’illustrera également au cours des Assises régionales du développement de la Réunion, le 27 février 1997, en apostrophant et en accusant l’organisateur de la manifestation, le ministre de l’Outre-mer Jean-Jacques de Peretti, « de fabriquer du chômage » à la Réunion. Cette carrière au sein de la CGTR lui a permis d’effectuer plusieurs déplacements à l’étranger pour représenter le syndicat ouvrier, notamment au XIe Congrès syndical mondial à Berlin-Est, avec Maurice Labenne (16-22 septembre 1986) ou au 17e congrès des syndicats soviétiques à Moscou (mars 1987). S’il a pris officiellement sa retraite en 2002, on le voit toujours aujourd’hui animer et prodiguer ses conseils au siège social de la CGTR, rue Général de Gaulle à Saint-Denis Ce permanent à qui le parti doit tout (ou presque) n’est pas très bavard sur ses convictions communistes. S’il est reconnu comme un fidèle du parti communiste, il garde sa liberté de pensée et le fait savoir parfois. L’on sait toutefois qu’en marge de ses études à Paris, le 29 octobre 1960, il a participé à la naissance de l’Union Générale des Etudiants Créoles de la Réunion (UGECR), une scission au sein de l’AGERM fomentée par les communisants accusant cette association d’être « trop à droite » et préconisant l’autonomie de la Réunion. Ses débuts en politique à la Réunion ont été marqués, selon ses accusateurs, par des violences à agents et une tentative de destruction par le feu de la mairie de Saint-Paul en mai 1963 lors de la campagne du candidat Bruny Payet aux élections législatives partielles dans la 2e circonscription. S’il a fait campagne en faveur du candidat du Parti communiste français, André Lajoinie, lors de l’élection présidentielle de 1988, suivant en cela les consignes du PCR, il a également présidé le Comité pour le Non 441 au référendum français de ratification du traité à Maastricht en septembre 1992 réunissant plusieurs dizaines de signataires comme Raschid Chotia, Gabriel Garcia, Maurice Gironcel, Abdélaï Goulamaly, Daniel Lallemand, Félicien Malbrouck, Germain Narassiguin, Jean- François Reverzy, Michel Séraphine. Son premier et seul mandat politique, celui de conseiller régional (1993-1998), il le doit à Paul Vergès, tête de la liste “Pour l’alliance des Réunionnais” aux élections régionales. En 2001, petite bévue ou stratégie, il est tête de la liste “Rendre Saint-Paul aux Saint-Paulois”, en doublon avec la liste officielle du Parti communiste conduite par Huguette Bello. Plus tard, il se présente comme candidat apolitique aux élections législatives de juin 2007 dans la 1re circonscription, avec pour suppléant Jacky Balmine. Enfin, il a été membre du comité de soutien d’honneur à la liste Gilbert Annette aux élections municipales de Saint-Denis (mars 2008) ♥ Membre du Conseil Economique et Social Régional (CESR), au titre de la CGTR. Président de l’Association pour la Formation Professionnelle des Adultes (AFPAR) de 1993 à 1996. Prises de parole : « Il y a le communisme et le système qui sont à différencier. Le premier a pour but d’offrir à l’homme un avenir meilleur. Le second est dirigé par les bureaucrates. IL met en cause l’application qui a été faite » (Télé 7 Jours, 29 septembre 1992). « Il y en a marre de ce patronat qui n’arrête pas de pleurer, une main devant, une main derrière. Un rapport du Conseil Economique et Social explique qu’il faut passer d’une culture de subventions à une culture de projets. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. On réfléchit d’abord aux subventions avant de se dire : « Qu’est-ce qu’on va produire ? » On ne cherche pas à vendre, on cherche des subventions », « La mobilité, c’est un attrape-couillon. Depuis plus de 50 ans, j’entends parler d’émigration, de migration et aujourd’hui de mobilité. J’ai le sentiment qu’on veut construire un avenir sans les jeunes. (…) On fait partir les Réunionnais alors que d’autres rentrent. Cela ne s’appelle pas un transfert de population ? Cela me rappelle l’engagement. À la seule différence qu’à l’époque, ceux qui allaient chercher des engagés payaient le voyage » (Quotidien de la Réunion, 29 octobre 2005).

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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