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MINATCHY Antoine

Publié le 1er janvier 2014

Proviseur de lycée à la retraite, né le 7 juillet 1940 à Saint-Denis (la Réunion). Fils d’André Minatchy et de Germaine née Ramassamy. Marié à Andrée née Soubou. 2 enfants (Radjou, Vanadja). [Filiation : Frère de Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre d’Agriculture depuis mars 2006]. Une scolarité à l’école primaire de Domenjod à Saint-Denis et à celle de Desbassayns à Sainte-Marie. Collège technique à Saint-Denis de la Réunion. Lycée technique Louis Pasquet à Arles-la-Belle (Bouches-du- Rhône) et à Aubenas (Ardèche), une préparation à l’Ecole supérieure d’aéronautique à Avray (Hauts-de-Seine) en candidat libre, sans obtention de diplôme, et une préparation à l’entrée de l’Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (IDHEC), autant dire qu’il a galéré dur dans ses études pour obtenir un statut professionnel à la hauteur de ses ambitions Il rêvait d’être ingénieur aéronautique. Il a été employé dans le cabinet d’études de l’Energie Electrique de la Réunion (EER, aujourd’hui EDF) à Saint-Denis, régisseur de théâtre au Centre Réunionnais d’Action Culturelle (CRAC), avant de se voir offrir un poste d’enseignant au “Cabinet d’études littéraires et linguistiques”, une « boîte à bachot » située rue Jules Auber à Saint-Denis, fondée et dirigée par Joseph Varondin (1968-1970), une bonne passerelle qui lui permet d’intégrer l’Education nationale. Il est alors proviseur adjoint au lycée professionnel Lislet Geoffroy à Saint-Denis (1990), puis proviseur au lycée professionnel Jean-Perrin à Saint-André (1993-2001) jusqu’à sa retraite.

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Le tournage à la Réunion du film “La Sirène du Mississipi” va être une aubaine pour lui, cinéphile et cofondateur avec Jacques Macé et Jacques Técher du premier cinéma d’art et d’essai à la Réunion : embauché dans l’équipe de François Truffaut comme second assistant metteur en scène, chargé des relations avec la presse, il va terminer comme interprète dans le rôle d’un photographe à la sortie du mariage de Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo dans l’église de Sainte-Anne (1968). « Une prestation très bien rémunérée », avoue-t-il aujourd’hui Il apparaît pour la première fois dans le microcosme politique réunionnais comme membre influent du Groupe du Progrès, une tentative de “troisième force” inspirée et gérée par Paul Hoarau dans les années 70 où l’on retrouvait des gens aussi différents qu’Edmond Lauret, Wilfrid Bertile, Joseph Varondin, Pierre Vidot, Alexis Pota, Paul Bénard ou le futur apparatchik communiste Raymond Lauret. À ce titre, envoyé comme observateur à la Convention de Morne Rouge, à la Martinique, les 16, 17 et 18 août 1971, où les partis et organisations autonomistes des DOM réclameront l’autonomie pour les quatre départements d’outre-mer, il revient à la Réunion après avoir paraphé le document au nom du Groupe du Progrès alors qu’il n’avait pas été mandaté pour le faire. Dès lors, une 493 polémique au sein du mouvement le font imploser, en donnant naissance au Comité du Progrès qui se désolidarise aussitôt du document incrimé. Il est ensuite candidat aux élections municipales de Sainte-Marie sur la liste conduite par le socialiste Jean-Claude Migneaux et soutenue par le Parti Communiste Réunionnais (1971). A l’origine avec Wilfrid Bertile du Parti Socialiste Réunionnais (PSR), un mouvement bientôt victime d’une scission qui conduit l’essentiel des militants à rallier la fédération réunionnaise du Parti Socialiste (1972). En 1973, il participe à la Conférence internationale d’Antananarivo (Madagascar) sur la démilitarisation de l’océan Indien et un an plus tard, en mars 1974, à celle de New Delhi pour « l’océan Indien-zone de paix » aux côtés de Jean-Baptiste Ponama. Ses fréquentations avec les communistes en feront un secrétaire de section du Parti communiste réunionnais (jusqu’en 1983), ce dont il ne se souvient pas, et un candidat aux élections cantonales à Sainte-Marie en 1976 et aux élections municipales de la même ville en 1977 sur la liste conduite par Bruny Payet. C’est alors la rencontre avec celui qui allait devenir maire de Sainte-Marie, Axel Kichenin, qui en fera l’un de ses adjoints (1983). Après une tentative de regroupement en mai 1988 d’une « troisième composante pour éviter une dispersion des voix de gauche » à l’occasion des prochaines élections avec Paul Hoarau, Joseph Varondin, Christian Félicité et Alain Armand et une infidélité à Sainte-Marie où il est candidat de la majorité présidentielle de gauche dans le 9e canton de Saint-Denis, il revient sur Sainte- Marie après avoir été “retourné” par Jean-Louis Lagourgue, l’adversaire d’Axel Kichenin, qui le fait élire à la mairie, second adjoint au maire (1990) et conseiller communautaire de la CINOR, Communauté Intercommunale du Nord (en 2000). Depuis 25 ans conseiller municipal de Sainte-Marie, il a été réélu en mars 2008, 3e adjoint au maire Jean-Louis Lagourgue, délégué au pilotage du Plan Local d’urbanisme (PLU). Entre temps, il a été cofondateur avec Joseph Varondin et Philippe Legros de “Mars 89”, Mouvement d’assainissement, de renaissance et de sauvetage de Sainte-Marie (1989). Membre de l’Association des Amis de Lionel Jospin (AALJ), avec Younouss Issa, Marie-Andrée Jaubert, Dominique Rivière (décembre 2001). Conseiller régional, vice-président délégué à l’Economie (1998-2004).

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Membre du Syndicat français de la critique de cinéma, il a collaboré auprès de Claude Angelli au service d’informations du Nouvel Observateur tout en assurant la correspondance pour l’hebdomadaire Politique Hebdo. Auteur de très nombreux articles sur le cinéma dans plusieurs périodiques, il a assumé des responsabilités dans la presse locale : rédacteur de l’hebdomadaire Le Progrès, organe du Comité du Progrès de Paul Hoarau, chargé de la culture et de la politique internationale (1971), ce qui lui vaudra d’être déclaré indésirable à l’île Maurice pendant neuf ans et expulsé du territoire mauricien en raison d’un reportage dans ce périodique défavorable à sir Seesagur Ramgoolam, alors Premier ministre, lors des élections générales remportées par Paul Bérenger (25 mai 1973). Mais il est surtout le fondateur et le directeur des innovants Cahiers de la Réunion et de l’océan Indien (1972-1978) ♥ Secrétaire général et cofondateur de l’Association pour le Déroulement Normal des Opérations Electorales (ADNOE) en 1969 où l’on côtoyait le socialiste Albert Ramassamy, le communiste Robert Gauvin et le très anti-communiste René Martin-Darène, rédacteur en chef du Journal de la Réunion. Dans un autre régistre, il a été régisseur de production, cinémathécaire à l’ORTF Réunion puis plus tard chroniqueur d’émissions sur la chanson poétique française, sur le livre et le cinéma à la radio de RFO Réunion (ex-ORTF), mais également conseiller artistique auprès de la Délégation aux Arts plastiques du ministère de la Culture, nommé par Jack Lang (1983) et dans ce cadre créateur et animateur avec le Conseil régional du FRAC, Fonds Régional d’Art Contemporain de la Réunion (1986-1992 et 1998-2004). Enfin, il a été membre de l’Association International des Arts plastiques (AIAP). Il est également très fier d’avoir participé à New Delhi à un congrès fondateur de la diaspora indienne (2003). 494

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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