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PAYET René Peel.

Publié le 1er janvier 2014

Né le 10 décembre 1896 à Salazie (la Réunion), décédé le 16 septembre 1982. Fils d’Ivrin Payet et d’Amélina née Robert. Marié à Marcelle née Nonnon. 6 enfants. Ti’noms : Monsieur René, Second Sarda ou Sarda Takamaka. Mobilisé en 1914, il fait vaillamment son devoir sur le front à Verdun. Études secondaires à Paris. Diplômé de l’Ecole centrale des Arts et Manufactures à Paris formant des ingénieurs Cadre au CPR, Chemin de Fer et Port de la Réunion. Il dirige les Forges et Fonderies du Butor (devenues Jeumont) et l’usine sucrière de Quartier Français (1926). En 1934, furieux de la mauvaise répartition du « contingentement » des quotas sucriers, il se lance dans la politique en se montrant un fervent soutien du Maréchal Pétain. Engagé alors dans les Croix de Feu, il défend ardemment la Révolution nationale en fondant le Parti Ouvrier et Paysan (POP) et en dirigeant un journal de même obédience, Servir. Il soutint un modèle de société corporatiste comme antidote à la lutte des classes en encourageant le colonat comme remède à l’assistance. Il imagine des cités créoles agricoles modèles, crée des caisses de secours et de retraite, distribue des engrais et de nouvelles variétés de canne à sucre aux planteurs. En 1942, lorsque la Réunion se rallie à de Gaulle après l’arrivée du contre-torpilleur Léopard des Forces Françaises Libres (FFL), il est contraint d’abandonner ses responsabilités professionnelles et s’expatrie à Madagascar. Il revient en 1945 pour répondre de sa collaboration avec le régime de Vichy, se retire à Salazie pour reprendre en 1953 les commandes de l’usine de Quartier Français, avant de céder son poste à son gendre Maxime Rivière Croisé contre les décideurs et les « puissants », contre les parlementaires de la Réunion et contre le directeur de la Banque de la Réunion. Conseiller municipal de Sainte- Suzanne (5 mai 1935-23 octobre 1937). Adjoint du docteur Paul Arnaud, maire de Petite-Ile, il se présente sans succès aux élections législatives contre Lucien Gasparin (1936). Maire de Sainte-Suzanne (14 novembre 1937-28 novembre 1942). Conseiller général de Saint-André (octobre 1937). Après le ralliement de la Réunion à la France Libre (1942), trois de ses filles, Michèle, Jacqueline et Monique, s’engagent sous la bannière des Force Françaises Libres (FFL). À la Libération, il doit répondre de ses actes devant une chambre civique sur plainte de la Ligue des droits de l’homme et obtient un acquittement (1945) ♥ Exclu du Syndicat des Fabricants de sucre en raison de ses responsabilités politiques.

Prise de parole

« Que vous soyez de droite, que vous soyez de gauche, vous ne pouvez échapper au 560 travail, il vous faut en conséquence être travailliste », (Manifeste travailliste, Salazie, 1945). Livre : L’Evangile au travail.

Décorations

Croix de Guerre. Médaille Militaire. Chevalier de la Légion d’Honneur à titre militaire. PAYET René. Prêtre, né le 12 novembre 1922, mais enregistré à l’état-civil sous la date du 15 novembre, à la Rivière Saint-Louis (la Réunion). Fils de Jean Marius Payet dit “Ti Jan Ditim” et de Roberte née Payet. Ti’nom : Pèr Roné. Pseudonyme : Olivier Tienbo, sa signature dans le quotidien Témoignages de 1988 à 1991. Études scolaires à l’école publique de la Rivière Saint-Louis jusqu’au Certificat d’études avant d’entrer au Petit séminaire de Cilaos à 14 ans. Il poursuit ses études au Séminaire des missions à Allex (Drôme), de la 4e à la 1e. Puis c’est le Grand séminaire dit “Colonial” à Paris pendant cinq ans jusqu’à la prêtrise. Il échappe à la conscription ou au Service du Travail Obligatoire (STO), en se faisant délivrer un « certificat de métissage ». Retour à la Réunion au Grand séminaire de Cilaos où il obtient le premier volet d’un baccalauréat composé alors de deux parties. Ordonné prêtre par Mgr de Langavant le 29 juin 1948 à la cathédrale de Saint-Denis, il est le premier prêtre ordonné à la Réunion Professeur de lettres et de français, latin, grec, au Petit séminaire de Cilaos (1948-1957) où il forme notamment Gilbert Aubry (« travailleur, pas mauvais élève, mais pas le meilleur non plus », Télé 7 jours, 24 octobre 1989). Stage d’Action catholique en Métropole (1957). Aumônier au lycée Juliette Dodu à Saint-Denis (1958-1959). Curé à Grands-Bois et aumônier de l’Action catholique rurale (1959-1961). Directeur de la Maison des OEuvres à Saint-Denis pendant 9 ans, avec notamment pour collaborateur le père Jean de Puybaudet, jésuite expulsé de Madagascar par le président Philibert Tsiranana (1961-1970), il rebaptise l’organe du diocèse Dieu et Patrie en Croix Sud (qui devient un peu plus tard Eglise à la Réunion), en créant des rubriques consacrées aux problèmes économiques et sociaux (1971). Son action progressiste est contestée par le père Luc Défaud, curé de Saint-Pierre, mais également par 25 prêtres du Sud rassemblés sous la “baguette doctrinale” du père Barré et du “stratège”, le père Rochefeuille. Il démissionne alors de la Maison des OEuvres et de Croix Sud pour rejoindre la paroisse de Saint-Pierre (1970-1976 et 1982-1984). Dès sa nomination dans la capitale du Sud, il lance l’un des premiers bulletins paroissiaux hebdomadaires du diocèse. Membre du groupe Justice et Paix (1976). Curé de Saint-Louis (1976-1982 et 1984-1987). Collaborateur puis Directeur de l’organe Témoignage Chrétien de la Réunion fondé par Michel Reynolds, avec Lucien Biedinger, sa femme Simone, José Macarty, Rose-May Macarty née Dennemont, Roger Payet, Florence Rivière et Brigitte Croisier (1976-1981). A la disparition de TCR, il collabore à Témoignages, organe du Parti Communiste Réunionnais, sous son nom propre ou sous le pseudonyme Olivier Tienbo (1983-1989) où il tient notamment la revue de presse. Il se met alors en rupture avec l’évêque de la Réunion pendant 3 ans (1987-1990). Admis à rentrer dans le rang, il devient curé à Piton Saint-Leu. Nommé curé de la paroisse de Bras- Panon (1995-2003) avant de prendre une « retraite active » à Saint-Pierre Nombreuses prise de position au nom de la gauche. Candidat du Parti communiste réunionnais (PCR) aux élections sénatoriales, avec Karl Bellon comme suppléant (1992), aux élections législatives (1993) et aux élections municipales de Saint-Leu (juin 1995). Tête de la liste du Rasemblement pour l’Egalité et le Développement regroupant le PCR, le PS et Free Dom aux élections municipales de Saint-Leu, élu conseiller municipal. Il accueille à la Maison des OEuvres la première assemblée générale de l’Association pour le déroulement normal des opérations électorales (ADNOE), créée par Paul Hoarau et Léon Legros (1960-1964). Il est à l’origine d’une tournée à la Réunion du dominicain contestataire Jean Cardonnel grâce aux contacts qu’il noue avec Alain Lorraine et Paul Vergès (août 1969). Il s’implique dans la création du Parti socialiste réunionnais (PSR), avec Wilfrid Bertile, Christophe Payet, 561 Marcel Baum, Joseph Law Yee, Antoine Minatchy, Albert Ramassamy et Christian Dambreville (1974), démissionnaire en 1977. Suppléant de Paul Vergès, candidat aux élections législatives dans la 2e circonscription, face à Jean Fontaine et Julius Bénard, son suppléant (1981). Membre du Collectif réunionnais contre la guerre et l’intervention de la coalition occidentale contre l’Irak (1990). Président du MEDDNR, Mouvement pour l’égalité, la démocratie, le développement et la nature à la Réunion (1991-1993) aux côtés d’élus communistes comme Camille Gérard, Philippe Berne ou Jean Max Hoarau. Cofondateur avec notamment Eugène Rousse, Isnelle Amelin, Karl Bellon, Jean-François Reverzy, Annick Le Toullec, Philippe Berne, Huguette Bello, Alain Séraphine, de l’Association pour le déroulement normal des opérations judiciaires (1993) lors de la “cavale” de Pierre Vergès. Il conseille aux jeunes Réunionnais d’aller tenter leur chance à la Sakay (Madagascar) avant de devenir un adversaire de la politique de migration ♥ “Licencié” de l’Association réunionnaise d’éducation populaire (AREP), après ses prises de position concernant l’expulsion de la Réunion du Père Michel Reynolds. Il combat au travers du mouvement Témoignage Chrétien de la Réunion (1970-1982) les compromissions de l’Eglise à tous les niveaux, notamment sur l’avortement et la contraception, en compagnie des Pères Nelson Courtois, Christian Fontaine, Simon Maillot, Jean Emile Maillot, Jean Tabaillé, Jannick Fontaine et avec le soutien d’Alain Lorraine, Lucien Biedinger et Hugo Payet. Membre du comité Vérité et Justice avec Dominique Lejeune, Jacques Fastré, le docteur Christian Dambreville (1984) pour venir en aide au commerçant Yacoub Gangate soupçonné par la justice de faire partie des poseurs de bombe contre la CMRR le 3 novembre 1983. Membre du CDPS, Centre pour le développement et la promotion sociale (1983). Aumônier de la Maison d’arrêt de Saint-Pierre (durant plus de 25 ans) avant de démissionner (1997). Auteur d’une “adresse amicale à Pierre Vergès à l’occasion de ses trois ans de clandestinité” (1996) dans l’affaire dite de l’appel d’offres de l’endiguement de la Rivière des Galets. Prise de parole : « Je ne suis pas communiste. Je n’ai jamais appartenu à un parti politique, la seule carte que j’ai eue était une carte du Parti socialiste », (Quotidien de la Réunion, 21 mars 1988). Livres : Quel diable de prêtre, livre de souvenirs avec la participation de Brigitte Croisier, ouvrage paru également sous le titre René Payet, prêtre de La Réunion (1996). L’affaire Dumez : erreur ou crime judiciaire ? (1995) dans lequel le Collectif contre les injustices de la justice qu’il préside plaide l’innocence de Pierre Vergès dans l’affaire de l’appel d’offres de l’endiguement de la Rivière des Galets.

Distinction

Fait Zarboutan Nout Kiltir 2008 par la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (MCUR). Adresse : Presbytère de Bras-Panon, 95 RN2. 97412 Bras-Panon. Tél. : 0262 51 59 58 - Fax : 0262 51 67 20.

Références

Tous Ensemble mars 1991. Le Combat National juin 1974. 97-4 Ouest septembre 1981. Le Cri du Peuple 11.11.1976. Le Réveil 25.10.1972. Télé 7 Jours 24.10.1989. Le Réunionnais 19.06.1995. Témoignage Chrétien de la Réunion 1.07.1980, 20.09.1980, 20.06.1981, 15.10.1981. Témoignages 27.02.1976, 23.03.1976, 11.05.1980, 27.04.1982, 15.03.1983, 13.04.1983, 4.05.1983, 17.07.1983, 7.12.1983, 13.08.1986, 18.07.1990, 7.02.1993, 6.03.1993, 11.04.1994, 13.04.1996, 26.09.1996, 20.10.2008. Quotidien de la Réunion 31.08.1977, 5.03.1980, 3.04.1980, 10.05.1980, 23.11.1981, 9.02.1983, 27.09.1983, 21.03.1988, 14.01.1989, 21.04.1989, 25.02.1992, 17.09.1992, 11.02.1993, 22.02.1993, 24.02.1993, 2.03.1993, 1.06.1995, 9.06.1995, 25.06.1995, 13.03.1996, 6.01.1997. Journal de la Réunion 9.10.1976, 26.10.1976, 30.10.1976, 1.01.1979, 16.06.1986, 21.03.1988, 16.02.1989, 16.09.1992, 11.02.1993, 1.06.1995, 16.09.1995, 22.09.1995, 22.06.1998, 17.08.2003.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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