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TILLIER Jacques

Publié le 1er janvier 2014


Journaliste, né le 6 juin 1947 à Fort de l’Eau, principauté mahonaise aux portes d’Alger, station balnéaire réputée dans les années 1900 (Algérie). Marié à Annick née Pausé. 3 enfants A l’âge de 16 ans, à sa sortie de l’Ecole militaire des enfants de troupe, il s’engage dans les commandos de Marine. Après cinq ans, il quitte l’armée et passe avec succès le concours d’inspecteur de la Police nationale qui lui ouvre, début 1970, le poste d’enquêteur contractuel de la DST (contre-espionnage) avec pour affectation Tours (Indre-et-Loire). Selon certains biographes, il reste six mois seulement dans la profession, d’autres parlent de deux ans, de mai 1971 à mars 1973. Il débute alors une carrière de journaliste par un scoop à l’hebdomadaire Minute fondé en 1974 par Jean-François Devay : suite aux rumeurs les plus alarmistes courants sur l’état de santé de Georges Pompidou, il “planque” plusieurs jours et réalise, seul de toute la presse, la dernière photo du chef de l’Etat vivant. C’est l’époque où il côtoie le journaliste Patrick Buisson — aujourd’hui conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée — dans les couloirs de la rédaction du périodique de l’avenue Marceau, à deux pas des Champs-Élysées. La “couverture” de nombreux autres faits-divers retentissants suit dans Minute : l’interview du fameux docteur Meignant, sexologue à scandales, qu’il réalise en compagnie d’une consoeur, Irina de Chikoff ; l’affaire de l’assassinat du Prince de Broglie, le gang des Lyonnais avec les assassins présumés du juge Renaud ou encore l’histoire jamais élucidée du meurtre d’Yves Martin-Laflèche, le « petit prince de l’hôtellerie lyonnaise » où il déniche des documents essentiels. Mais ses enquêtes seront marquées, le 10 septembre 1979, par l’épisode Jacques Mesrine. Ce jour-là, l’ennemi public n°1 de l’époque lui donne rendez-vous dans l’Oise et le blesse grièvement à bout portant, le laissant pour mort dans une grotte de la forêt de Senlis. Un fait-divers qui fait la “une” des médias, de la presse écrite à la presse audiovisuelle. À l’issue de deux opérations chirurgicales et après plusieurs mois de convalescence, il est sollicité par Etienne 690 Mougeotte, directeur du Journal du Dimanche, et accepte les fonctions de Grand Reporter pour le journal du septième jour (jusqu’en 1988). Entre temps, l’imprévisible gestion de son temps et la soif d’aventures le poussent à accepter la tâche de “conseiller en communication” des présidents du Cameroun et de Guinée Conakry. Proche de la “françafrique”, rendant de nombreux services à la mairie de Paris gérée alors par Jacques Chirac, il est traité de « journaliste-espion » par l’hebdomadaire L’Evénement du Jeudi dirigé par Jean-François Kahn et Albert Du Roy. On le retrouve ensuite dans la zone océan Indien, plus précisément à Madagascar, pour donner naissance à un journal qui ne sera pas une réussite. Dépité, de passage à la Réunion pour regagner la Métropole, il profite de la vacance de la rédaction en chef du Journal de la Réunion, récemment cédé au groupe Hersant par le groupe familial Cazal-Baloukjy, pour faire acte de candidature. Rendez-vous est pris à Paris par l’intermédiaire de Jean Miot, bras droit de Robert Hersant, qui l’embauche pour le poste vacant à la Réunion. Il fait ainsi son entrée dans le groupe France Antilles et assure aussitôt la fonction de rédacteur en chef du Journal de la Réunion (4 janvier 1991), dirigé encore pour quelques mois par Philippe Baloukjy, représentant les actionnaires minoritaires (1991). Le rachat du JIR par Philippe Hersant, fils de Robert, officialisé, lui permet de cumuler les fonctions de directeur du quotidien et de directeur de la publication avant de devenir président directeur-général de la société éditrice et des sociétés annexes (2004-2008). Auteur d’un éditorial hebdomadaire le samedi où, d’une plume acide, il caricature les nantis de la Réunion d’en haut en dénonçant leurs manoeuvres et leurs magouilles. Il sera « un bon client » des tribunaux et la bête noire des communistes dont l’un d’eux, Jean Saint-Marc, traitera le Journal de la Réunion de « canard H5N1 », en pleine polémique de grippe aviaire (6 mars 2006). Au bout de 7 ans de présence à la Réunion, en mai 2008, il rejoint le groupe de périodiques de l’Union de Reims appartenant au groupe de Philippe Hersant et couvrant la région Champagne Ardenne et Picardie. Avant son départ de la Réunion, il débusque un magistrat saint-pierrois en recueillant des aveux sur ses frasques sexuelles et sort de l’oubli le dossier Alexis de Villeneuve en multipliant les témoignages autour de l’assassinat de l’homme politique en 1946. Il est aujourd’hui président-directeur général de l’Ardennaisl’Union, succédant à Bruno Franceschi.

Autres

Lors de son passage au JIR, il a fait racheter l’hebdomadaire Télé Zap aux frères Jerry et Jean-Jacques Ayan et à Abdul Cadjee pour “tuer” le titre aux prises avec des difficultés financières (22 mai 2001) Il a invoqué « le droit de punir » pour justifier le boycott que le quotidien L’Union a imposé à la liste du Front National aux élections européennes de juin 2009. Livres : Auteur notamment de En première ligne (1980) épuisé. Prises de parole : « Tout le monde sait dans quelle rage folle entre Jean-Louis Rabou dès qu’il s’agit de parler du PCR dans son journal. Tout le monde sait les pressions qu’il exerce sur sa rédaction pour que celle-ci soit la plus malveillante possible à l’égard des communistes. Lorsqu’il parle de “paranoïa”, Jean-Louis Rabou sait de quoi il parle : il vit en plein dedans » (Journal de la Réunion, 2 avril 1991). « J’ai donc fait “Minute” il y a plus de vingt ans maintenant. Mesrine, c’est encore d’actualité, et aussi et après, dans d’autres journaux, des grands reportages de guerre et même “l’espion” pour un chef d’Etat africain, comme l’a dit un jour et en une L’Evénement du Jeudi et TF1. Il n’y a rien à regretter. J’aurai au moins vécu dans des endroits magiques, rencontré un certain nombre de sinistres cons mais aussi des types extraordinaires, et vu au moins une fois la mort de près » (Journal de la Réunion, 27 avril 2004). « C’est simple : le JIR est à droite. Mais il n’est pas à droite toute, pas plus qu’il n’appartient à la droite molle ou à la droite conne. Pas question d’en faire un journal de parti » (Reporter, avril-mai 1991).

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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