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VERGES Laurent

Publié le 1er janvier 2014


Photo : Journal Témoignages

Né le 23 avril 1955 à Saint-Denis (la Réunion), décédé le 12 octobre 1988 à Saint-Pierre. Grièvement blessé à la suite d’un accident de voiture sur la route du Littoral le 7 octobre 1988, maintenu en coma artificiel, il s’éteint à l’hôpital de Saint-Pierre cinq jours plus tard et est inhumé au cimetière de l’Est, à Saint-Denis. Fils de Paul Vergès et de Laurence née Deroin. Concubinage avec Ginette Ramassamy. 2 enfants (Djamila, Amalia). [Filiation : neveu de Jacques Vergès, avocat et auteur]. Après le baccalauréat, il s’inscrit à l’université de la Réunion en Sciences économiques, études abandonnées non sanctionnées par un diplôme. Il avouera plus tard qu’il avait été « attiré par l’action politique plus que par les études » (Quotidien de la Réunion, 19 octobre 1987) Métreur-géomètre pour l’entreprise de bâtiment SBTPC, il change de cap en se rendant à Paris pour effectuer un stage de journalisme pendant cinq ans à L’Humanité, quotidien du Parti communiste français. Reporter-photographe, il se rend dans de nombreux pays africains et américains et assure la correspondance parisienne de Témoignages, quotidien du Parti communiste réunionnais. De retour dans son île natale en 1980, fidèle à ses convictions, il rejoint l’équipe rédactionnelle de Témoignages pour intégrer la direction du quotidien communiste. Et c’est en 1983 que ses amis politiques le poussent dans la bataille politique De ses parents, mais surtout de son père, il a développé de bonne heure une puissante capacité d’indignation. D’où la précocité de ses engagements : secrétaire permanent du Parti Communiste Réunionnais (PCR), membre de droit, il est responsable de la communication. Candidat aux élections municipales de mars 1983 à Saint-André battu par Jean-Paul Virapoullé qui gagne la mairie avec 47 voix d’avance. Le scrutin est annulé, et il est alors à nouveau battu dès le 1er tour à l’élection partielle, en mars 1984, par le même Jean-Paul Virapoullé. Conseiller régional élu le 20 février 1983 sur la liste “Développement, Solidarité, Justice et Liberté”, conduite par Paul Vergès, il est réélu en mars 1986, et devient vice-président du Conseil régional sous la présidence de Pierre Lagourgue. Au titre de son mandat électif, il a été président du Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC). Le 14 octobre 1987, suppléant de son père à l’Assemblée nationale, c’est très facilement qu’il devient député lorsque son père démissionne de son mandat de parlementaire. Réélu député de la 2e circonscription le 5 juin 1988, il était parmi les plus jeunes élus de l’Assemblée nationale, siégeant parmi les non-inscrits. A la Réunion, on en faisait déjà le dauphin de Paul Vergès à la tête du PCR et la veille de sa mort, il venait de négocier un accord avec le 719 conseiller général Eric Boyer pour obtenir le soutien du RPR et de l’UDF contre la coalition socialo-barriste qui contrôlait l’Assemblée départementale de l’île, un accord qui aboutira à faire entrer les communistes à la direction du Conseil général le 7 octobre 1988. À son décès, c’est son suppléant, le docteur Alexis Pota, qui l‘a remplacé au Palais-Bourbon. Autre : Auteur de la formule en créole inaugurée à la Fête de Témoignages d’octobre 1987 : « Nou lé pa plis nous lé pa moins, respekt anou » (« Nous ne sommes pas plus, mais nous ne sommes pas moins. Respectez-nous ! »).

Distinction

Un an après sa mort, une fondation Laurent Vergès a été créée par Raymond Lauret, Houssen Amode, Elie Hoarau et Rémi Boniface pour « aider les jeunes talents. »

Références

Encyclopédie politique française, tome 1, par Emmanuel Ratier. Témoignages 14.10.1988, 17 et 18.10.1988. Le Réunionnais 26.03.1995. Quotidien de la Réunion 6.02.1984, 10.05.1984, 19.10.1987, 6.06.1988, 8 et 9.10.1988, 12, 13 et 14.10.1988, 17 et 18.10.1988, 16.12.1988, 10.10.2003. Journal de la Réunion 1.06.1988, 14 et 15.10.1988, 17.10.1988, 14.10.1989.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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