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Corinne Payet, Chef de pâtisserie en Angleterre

Publié le 18 août 2014

Originaire du Tampon, Corinne a travaillé plusieurs années en tant que cadre dans des entreprises internationales. Mariée à un Anglais et mère de deux enfants, elle a finalement décidé de faire de sa passion son métier, en lançant Gourmandises, une Quality French Patisserie s’est fait connaître dans la région de Cambridge.


Racontez-nous votre parcours.

Je suis née au Tampon mais à l’âge de un an mes parents ont quitté l’île pour le sud de la France, le Var plus exactement. En tant que facteur mon père bénéficiait des congés bonifiés, qui nous permettaient de visiter l’île tous les trois ans. Cela dit, même si j’ai passé toute mon enfance dans le sud, ma vie était très différente de celles de mes amies métro. Mes parents, comme beaucoup de Réunionnais amenés à vivre en France, ont gardé beaucoup de traditions créoles, surtout au niveau de la nourriture. J’ai été élevé au cari et au rougail tomate !

Quel est votre cursus ?

J’ai un bac Littéraire A et une maîtrise de l’Université de Nice en langues Etrangères Appliquées. J’ai fait mon année de Licence à l’Université de Cordoue en Espagne et ma maîtrise à l’université de Liverpool en Angleterre. J’ai également un DESS en Commerce International à la Sorbonne (je crois que maintenant on dit Master). Je suis trilingue en espagnol et en anglais. Mon DESS en poche, j’ai commencé ma carrière en Angleterre. Ma connaissance de l’espagnol et de l’anglais m’ont permis de travailler à l’international comme responsable marketing pour des sociétés informatiques : successivement Staffware, Interleaf et Swan SA. A cette époque, je voyageais beaucoup, essentiellement en Europe et de temps en temps aux Etats-Unis. Ces années lá avaient un coté très glamour : organisation de séminaires, conférences, relations presse, dans les plus beaux hôtels d’Europe. Mon plus beau souvenir est l’organisation d’un dîner aux chandelles sous le Dinosaur du Musée d’Histoire Naturelle de Londres.

Qu’avez-vous fait ensuite ?

Après la naissance de mes filles (j’ai 43 ans et je suis mère de deux filles : Alice 12 ans et Juliette 9 ans), j’ai pris un break. Devenir maman est une joie, mais aussi le temps d’une mise au point au niveau carrière. Alors en 2011, changement de cap : je décide de me lancer dans la pâtisserie avec la création de Gourmandises. La cuisine et la pâtisserie on pendant très longtemps été une passion que j’ai cultivé á la maison avec ma famille et mes amis. Ayant eu la chance de voyager et de vivre à l’étranger, j’ai toujours adoré cuisiner les cuisines du monde.



Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Gourmandises pour l’instant fonctionne de chez moi à Cambridge où j’habite depuis huit ans. Les commandes se font en ligne. Depuis un an, de nombreux cafés de la région achètent mes pâtisseries. Sur la partie gâteaux de mariage, je travaille aussi avec les hôtels. Mon objectif est d’ouvrir un magasin ou une collaboration. Des pourparlers sont en cours mais je ne peux pas en dire plus pour l’instant.

Que vous a apporté l’expérience de la mobilité ?

La mobilité m’a apporté une ouverture d’esprit. Elle m’a permis d’avoir des amis dans le monde entier, elle m’a donné l’envie de découvrir constamment. « The world is my Oyster » disent les anglais : « le monde est mon jardin. La mobilité m’a également donné confiance en moi, l’envie de me lancer à mon compte.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre aventure ?

Le fait de venir de la Réunion est pour moi plus un avantage plus qu’un inconvénient. Au niveau du business c’est ce qui me différencie de mes concurrents. Ma culture culinaire et mes origines sont des atouts que je fais valoir en permanence. Mon histoire culinaire, je la partage depuis peu avec mes clients. En effet, a côté de ma pâtisserie j’organise également des « supper clubs ou pop-up ». C’est très á la mode en Angleterre. Pour le temps d’une soirée, je m’installe dans un café et je fais goûter la cuisine de l’île à nos amis anglais. Ils adorent, ils ont eu ainsi l’occasion de goûter au cari de poulet, rougail mangue, grains, etc. Pour moi c’est une fierté de pouvoir partager les saveurs de l’île avec les Britanniques. Et depuis que j’ai commencé à organiser mes supper clubs, j’ai rencontré des Réunionnaises qui comme moi sont mariées á des Anglais !

Corinne organise régulièrement des soirées de dégustation de cuisine réunionnaise à Cambridge.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

J’aime cuisiner, alors j’ai ramené un pilon, des marmites, le safran de la Plaines des Grègues et le massalé. Il faut dire que le soleil, la joie de vivre des Réunionnais, les marchés forains me manquent beaucoup. Les Anglais connaissent bien L’Ile Maurice, mais très peu la Réunion, pour eux c’est un paradis, un voyage de rêve qu’ils aimeraient faire au moins une fois dans leur vie.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

Je pense que le problème de la Réunion, mais également de la métropole, c’est la bureaucratie. L’environnement est très rigide et peu adapté á la conjoncture internationale. L’Angleterre par exemple facilite la création d’entreprise, c’est beaucoup plus flexible .Nous n’avons pas été affectés par la crise ici aussi violemment que le reste de l’Europe. Cela fait maintenant 8 ans que je suis au Royaume-Uni. A part le froid, je suis très à l’aise ici !

Le site gourmandises.co.uk / La page Facebook / Le profil de Corinne Payet


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