Publicité

Jean Marc Hoarau, responsable de la protection biologique d’une culture de tomates sous serres

Publié le 25 mars 2007

Après un bac pro en horticulture au lycée agricole de St Joseph, Jean Marc s’oriente vers un BTSA en productions légumières dans le Lot et Garonne. Cet originaire de Petite-Ile poursuit son cursus par une licence professionnelle en productions végétales à Reims. En 2003, il est embauché par un producteur de tomates au nord de Rennes. A 27ans, il est aujourd’hui responsable de la protection biologique des cultures.

Jean Marc Hoarau
Contrôle de la pollinisation des fleurs dans une serre, près de Rennes.

D’où êtes vous à la Réunion ?

"Je suis originaire de Petite-Ile. Contrairement à mon cursus, je ne viens pas du monde agricole. Mon père a été maçon durant toute sa vie et ma mère était au foyer".

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

"A 20 ans, j’avais envie de découvrir le monde. J’avais aussi envie de progresser dans le domaine horticole. Et cette aventure a commencé par la métropole en 2000, pour suivre un BTSA".

Quel a été votre parcours ?

"A mon arrivée au petit aéroport d’Agen, j’ai très vite senti que j’allais me retrouver dans un petit village. Mon appartement à Sainte-Livrade/Lot se trouvait au milieu d’un verger de pommes et de prunes. Sans voiture et sans moyen de locomotion, je me suis souvent demandé ce que je faisais là".

Et ensuite ?

"J’ai poursuivi mon cursus par une licence professionnelle en productions végétales à Reims. En 2003, j’ai été embauché chez un producteur de tomates au nord de Rennes. Actuellement, je suis technicien horticole, responsable de la protection biologique des cultures".

Quels sont vos projets ?

"Après quelques années en métropole et pourquoi pas quelque temps à l’étranger il sera temps de rentrer au pays pour partager mon expérience avec les agriculteurs. Cette expérience a enrichi mon parcours professionnel. Elle m’a ouvert les yeux sur le monde et sur d’autres cultures".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"D’abord, la famille et les bons petits plats. Mais aussi, la simplicité des gens, la bonne humeur des gramounes, le soleil et la plage".

Jean Marc Hoarau
Jean Marc a retrouvé par hasard dans son entreprise Henry-Paul, un autre Réunionnais.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"Beaucoup de travail reste à faire. Je pense bien évidemment au milieu agricole. Nous ne sommes vraiment pas nombreux à quitter l’île pour nous former dans ce domaine. Le potentiel à développer sur l’île est grand. Et nous ne pourrons le faire que s’il y a des jeunes volontaires".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Lorsque l’on quitte la Réunion, on est forcément motivé par une envie de découverte et on est très curieux de ce que l’on voit. Du coup on s’intéresse à beaucoup de choses. Cela a été un avantage devant mes recruteurs. Venir de la Réunion veut aussi dire dans l’esprit de beaucoup de personnes, que nous sommes cools et que nous ne nous pressons pas au travail. J’ai souvent discuté de cela avec des Réunionnais et nous étions tous d’accord pour dire que nous avons une responsabilité dans l’image que nous renvoyons de la Réunion".

Quels sont vos contacts avec les Réunionnais ?

"Depuis maintenant six ans que je suis en métropole, j’ai pu rencontrer de nombreux Réunionnais, souvent grâce à Internet. Ces rencontres virtuelles se sont transformées et je rencontre le plus souvent possible des amis sur Paris. J’ai eu aussi la surprise de rencontrer un créole dans l’entreprise où je travaille. Nous nous voyons très régulièrement pour partager un rougail saucisses".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Je dirais que l’image que l’on me donne est celle d’un paradis. En métropole, la plage et le soleil sont synonymes de vacances. Je m’efforce donc de faire connaître d’autres aspects de la Réunion comme la mixité des cultures".

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"Il faut beaucoup de temps avant de s’intégrer en métropole. Il me semble qu’une fois que l’on est adopté, on l’est pour très longtemps. En Bretagne, la côte est superbe et les plages sont aussi belles que celles de la Réunion. Il manque juste quelques degrés".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"A la Réunion, nous sommes souvent heureux de rencontrer de nouvelles personnes et d’autant plus lorsqu’ils viennent de l’étranger ou de la métropole. Nous les accueillons souvent les bras ouverts. En métropole, les repères sont différents et on ne t’accueille pas aussi facilement. De mon vécu, je crois qu’il faut laisser la porte ouverte aux rencontres mais ne pas se faire d’illusions trop rapidement".

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"Je suis très heureux de participer à ce site. J’espère qu’il donnera envie de voyager à d’autres Réunionnais. Réunionnaisdumonde est une vitrine de ce que la jeunesse réunionnaise est capable à l’étranger".

Publicité